Arrestation de Pulchérie Gbalet: Son avocat dénonce un "traquenard" et accuse un haut gradé de la police nationale
Par Linfodrome - Arrestation de Pulchérie Gbalet. Son avocat dénonce un "traquenard" et accuse un haut gradé de la police nationale.
Me Éric Saki, avocat de Pulchérie Gbalet, a évoqué l’arrestation et la détention à la Maca de l'activiste de la société civile dans une interview accordée au journal Le Temps.
“ Elle n’a pas reçu de convocation. C’est un traquenard qu’on lui a tendu. On a usé de ruse, pour la mettre aux arrêts”, a dénoncé Me Eric Saki, l’un des avocats de Pulchérie Gbalet. La présidente de la plateforme Alternative citoyenne ivoirienne a été placée sous mandat de dépôt le mardi 23 août 2022 à la suite d’une information judiciaire.
Un traquenard
Elle est notamment accusée d’entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire et diplomatique de la Côte d’Ivoire, de manœuvre de nature jeter le discrédit sur les institutions et à occasionner des troubles grave à l’ordre public”, selon Adou Richard, le procureur de la République.
Des accusations rejetées par le Conseil de l’activiste de la société civile qui dénonce plutôt une manœuvre visant “ à faire taire Pulchérie Gbalet”. Me Eric Saki dénonce également la procédure qui a mené à l’arrestation suivie de l’incarcération de sa cliente. “ C’est une violation des procédures. L’Etat de droit interdit l’arbitraire dans les procédures d’arrestation, de poursuite et de détention”, dénonce-t-il.
“Ce n’est pas normal. C’est une violation flagrante de l’État de droit, de la loi fondamentale de la Côte d’Ivoire
Révélant que c’est le Contrôleur général Youssouf Kouyaté, directeur général de la police nationale " qui a appelé Pulchérie Gbalet pour venir chercher son passeport et son téléphone. Il a appelé notre cliente pour récupérer son passeport. Elle est retenue et soumise à une audition depuis 16h sans ses avocats”, a-t-il accusé, précisant que l'interrogation s’est poursuivie jusque tard dans la nuit dans les locaux de la préfecture de police en l’absence de ses avocats.
“Ce n’est pas normal. C’est une violation flagrante de l’État de droit, de la loi fondamentale de la Côte d’Ivoire ”. Justifiant leur absence à cette audition, Me Éric Saki indique qu'assister leur client dans ces conditions voudrait dire que “nous sommes d’accord avec ce qui s’est passé. “ Or, nous ne pouvons pas l’accepter. C’est une manière pour nous de dénoncer ces conditions”, a-t-il justifié.
Lors de son séjour au Mali, Pulchérie Gbalet avait rencontré des responsables d’ONG et des proches de la junte militaire au pouvoir depuis août 2020 dans ce pays, évoquant avec eux le sort des 49 soldats ivoiriens. Considérés comme des « mercenaires » par Bamako, ces soldats ont été inculpés par la justice malienne, notamment pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». Abidjan assure qu’ils étaient en mission pour l’ONU et a réclamé leur libération.
Jean Kelly Kouassi