Appel de Daoukro: Les irréductibles ouvrent 3 fronts contre Bédié

Par Aujourd'hui - Appel de Daoukro. Les irréductibles ouvrent 3 fronts contre Bédié.

Charles Konan Banny, président de la Commission Vérité Reconciliation (CDVR).

A la direction du PDCI, l’heure est à la campagne d’information et de sensibilisation de la base suite à l’appel de Daoukro qui semble ne pas bien passer dans les têtes des militants. Pour preuve, sur le terrain, la partie n’est pas de tout repos pour les envoyés du président Henri Konan Bédié. Dans certaines localités comme à Bouaké, par exemple, les joutes oratoires ont été très enlevées, le week-end écoulé, entre les visiteurs et la base. Les premiers cités, ont dû déployer un trésor de diplomatie pour atténuer quelque peu, le bouillonnement de la marmite. Et ce ne fut pas le seul point chaud, mais cet exemple à lui seul, montre à quel point les militants de base ont été pris de court par le président Henri Konan Bédié, s’agissant de la candidature unique au RHDP pour la présidentielle d’octobre 2015. Un sentiment de révolte que les « irréductibles » du PDCI, selon la belle formule de Bédié, comptent d’ailleurs, exploiter à fond pour contrarier le projet de faire d’Alassane Ouattara, le candidat du vieux parti à la prochaine présidentielle ivoirienne. Si l’on en croit des sources proches des potentiels adversaires du chef de l’Etat, la sortie du bois est pour les tous prochains jours. L’un d’entre eux, Charles Konan Banny, sauf modification de calendrier de dernière minute, devrait sortir au grand-jour, avant la fin de la semaine courante, pour s’engager officiellement dans la course. Dans cette optique, l’homme aurait déjà bouclé ses valises à la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Dans la stratégie des irréductibles du PDCI, l’ancien gouverneur de la Banque centrale ouest-africaine (BCEAO) se chargera de ratisser large dans le pays profond, pour convaincre les Ivoiriens de porter leur choix sur sa personne, lui qui se présente comme un acteur politique n’ayant aucun contentieux à vider avec qui que ce soit, parce qu’étant resté loin du théâtre électoral de la fin 2010. Dans cette quête, Banny, confie-t-on, mettra un point d’honneur à brouiller le message de Bédié dans le pays Baoulé, en surfant notamment sur la disparition du parti de feu Félix Houphouët-Boigny, ainsi programmée par le « sphinx » de Daoukro. Le Pr. Alphonse Djédjé Mady, lui, s’occupera du pays krou et de l’ouest du pays, deux zones où l’homme a une grande influence auprès des militants qu’il a côtoyé pendant les longues années passées à la tête du secrétariat général du parti. Quant à Essy Amara, le dernier des trois, son rôle consistera dans un premier temps, à gagner la confiance des militants de l’est, à commencer par les peuple Agni et Bron avant de se projeter dans les autres régions du carré national. Si on en croit notre interlocuteur, les trois personnalités, ou du moins, leurs hommes, se lanceront sur le terrain, juste après le passage des émissaires du président Bédié, dont ils projettent d’effacer les traces auprès des militants. C’est dire si Bédié et Ouattara ont encore du boulot à abattre. Et Henriette Dagri Diabaté avait bien raison de demander aux siens de ne pas s’enflammer au lendemain de l’appel de Daoukro, car dans son entendement, le plus dur commençait au lendemain du 17 septembre. Et visiblement, elle n’a pas eu tort de faire pareille lecture.

Géraldine Diomandé