Amnistie: La jeunesse de Eds exige la libération des 60 militaires écartés et le report des élections locales
Par Le Temps - Amnistie. La jeunesse Eds exige la libération des 60 militaires écartés et le report des élections locales.
La jeunesse de la plateforme de l’opposition ivoirienne, Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), a appelé jeudi à la libération des 60 militaires écartés, et à
un report des élections locales prévues en octobre, souhaitant une reforme de la Commission électorale indépendante (CEI), lors d’une conférence de presse.
Ci-dessous, le texte intégral de la déclaration de Koua Justin, président des jeunes de EDS.
Koua : «La libération des 60 militaires en détention est une exigence nationale»
Chers amis journalistes, aujourd’hui encore, je vous salue. La Jeunesse-Eds, que j’ai l’honneur de diriger, vous salue pour l’amitié que vous lui faîtes en répondant à son invitation. Nous vous avons fait appel pour analyser ensemble la situation sociopolitique.
Le régime de monsieur Alassane Ouattara persiste dans sa volonté de diviser les ivoiriens. Regardez vous-même son ordonnance d’amnistie : Selon lui-même, cette ordonnance d’amnistie concerne les infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010 et les infractions contre la sûreté de l’Etat depuis le 21 mai 2010.
Alors, si tel est le cas, on peut légitimement se demander ce que font encore en prison le général Dogbo Blé, l’Amiral Vagba Faussignaux, les colonels Aby Jean, Mody Léopold, Gnatoa Katet, le commandant Kipré Yagba, Abéhi Jean Noël, Séka séka Anselme, le commissaire Osée Loguey et tous les autres militaires encore dans les chaînes, encore en prison, encore dans les liens de la détention. A notre connaissance, il n’y a pas eu en Côte d’Ivoire deux crises postélectorales. Il n’y a pas eu une crise postélectorale des civiles et une crise postélectorales des militaires. Il y a eu une seule crise postélectorale.
Alors si une ordonnance d’amnistie est prise, elle doit concerner l’ensemble de tous les acteurs. Qu’ils soient civils ou militaires, tous, sans exception, devront recouvrer la liberté. Aucun militaire ne doit rester en prison. Les militaires n’ont fait que défendre la Patrie attaquée. Les militaires n’ont fait que défendre la République agressée. Parce que dans une République, on ne prend les armes que pour défendre la Patrie et protéger la Loi. Nos militaires ont fait leur devoir.
Il faut donc les libérer. La Jeunesse-Eds exige la libération de tous les militaires encore en détention car pour nous, si Chérif Ousmane, Wattao, Morou Ouattara, Hervé Touré dit Vetcho, Fofana Losseni, Tuo Fozié, Koné Zakaria, Koné Gaoussou dit Jah Gao et autres malgré les massacres de Duékoué, de Nahibly, de Adebem et autres tueries sont en libertés et même promus, aucune raison ne justifie le maintien en détention de ceux qui ont défendu la République. Nous faisons de cette question une exigence nationale. Et nous allons nous battre pour obtenir leur libération. Pour la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire, nous nous battrons pour qu’ils recouvrent entièrement et totalement la liberté.
La Commission électorale indépendante
Alassane Ouattara a annoncé la refonte de la Cei. Maintenant, nous attendons qu’il convie les partis politiques, la société civile, y compris les religieux pour qu’ensemble, nous trouvions la Cei qui sied aux Ivoiriens. Il faut qu’avec l’ensemble des acteurs socio-politiques, nous trouvions une Cei consensuelle, crédible, impartiale, indépendante et qui puisse inspirer confiance aux Ivoiriens. Il faut qu’ensemble, nous trouvions une Cei non contrôlée par un parti politique, une Cei non inféodée à un parti politique.
Une Cei apolitique. Tant qu’on n’aura pas cette Cei, telle qu’indiquée par la Cour Africaine des Droits de l’Homme, il n’est point opportun de parler des élections locales. Ce qui veut dire que les élections locales, les municipales, les régionales devront être reportées à une date ultérieure, en attendant que les acteurs politiques refondent en profondeur la Cei. Il n’y a donc pas urgence à organiser les élections locales maintenant, alors que la refonte de la Cei est un acquis. Fort de cela, nous demandons à Youssouf Bakayoko de ranger ses effets personnels pour libérer les locaux de la Cei plutôt que de provoquer le peuple, en communiquant des dates de dépôts des dossiers de candidature pour des pseudos élections locales. Cela ne relève plus de ses compétences.
Il ne peut pas agir maintenant pour le compte de la Cei. Qu’il dégage le plus rapidement possible pour ne pas attirer la foudre des Ivoiriens sur lui. Je voudrais rappeler à l’opinion nationale et internationale que Eds envisage participer aux élections. Nous sommes prêts, nous avons des candidats de terrain, nous avons une expertise électorale, nous avons un projet de société et un programme de gouvernement attractif et nous avons une expérience de gouvernance, mais cette Cei de Youssouf Bakayoko est un problème.
Elle n’inspire pas confiance. Elle est au service du Rdr pour faire gagner les candidats du Rdr par la fraude et la tricherie. Nous insistons, qu’il faut impérativement reporter les élections locales et travailler rapidement à l’avènement de la nouvelle Cei pour éviter une autre crise à notre pays. Une structure informelle, caduque ne peut organiser formellement des élections.
La gouvernance de Alassane Ouattara
La corruption : Alassane Ouattara construit l’empire de la cupidité. Dans cet empire, tous ses hommes courent à l’enrichissement illicite. Ils ont un esprit mercantile, calculant sans cesse, à leur profit, la recette et la dépense du trésor public. La grandeur de l’Etat est pour lui et ses hommes la grandeur de leurs fortunes. La croissance de l’économie est la croissance de leurs revenus et de leurs richesses.
Son régime est composé de particuliers très riches dans un pays pauvre très endetté. Et le peuple affamé cherche la bonne gouvernance et ne la trouve nulle part. Et ne la trouvera jamais dans ce régime qui a érigé l’iniquité en système.
La question sociale : Malgré les nombreuses promesses de campagne, malgré l’endettement scandaleux auquel se livre Monsieur Alassane Ouattara, malgré la croissance virtuelle de l’économie de laquelle se targue le responsable en chef du Rhdp unifié, sept ans de gouvernance après, le chef de l’Etat ne parvient pas à faire disparaître la misère qui dure, l’iniquité qui continue, la dégradation humaine qui se poursuit.
Sous son régime, l’inégalité sociale heurte partout les esprits. C’est fort de ces nombreux actes anormaux de gestion, de l’improvisation et de l’amateurisme dans la conduite des affaires de l’Etat que nous appelons le peuple de Côte d’Ivoire a un grand meeting le samedi 15 septembre 2018 à partir de 8h au stade du village d’Anono ( Cocody Riviera Golf). Nous allons manifester pacifiquement pour interpeller la conscience nationale et internationale sur le sort des soixante (60)militaires encore menottés dans les prisons du régime.
Nous allons manifester pacifiquement pour interpeller la conscience nationale et internationale sur la nécessité de refonder la Cei ici et maintenant avant toute élection quelles qu’elles soient. Nous allons manifester pacifiquement pour interpeller la conscience nationale et internationale sur la souffrance des Ivoiriens, abandonnés à la misère et à la faim par le régime sans cœur de monsieur Alassane Ouattara.
Et rassurez-vous, nous serons sans repos tant que nous n’aurons pas obtenus un cadre meilleur de vie pour les ivoiriens. Du reste, nous invitons toutes les structures de jeunesse engagées dans le combat pour la démocratie, tous les jeunes de Côte d’Ivoire soucieux de vivre en démocratie, toute la population ivoirienne où qu’elle se trouve en Côte d’Ivoire à venir massivement exiger la libération des prisonniers militaires, exiger la refonte de la Cei ici et maintenant, exiger un partage équitable de nos ressources.
Toi l’affamé, toi le pauvre, toi le méprisé, toi l’exclu, toi le laissé-pour-compte, toi l’indigné, viens jeter les bases de ta victoire de 2020 ! Viens te donner aujourd’hui les moyens d’une vie meilleure demain ! Peuple, ta Patrie t’appelle ! Engage-toi et sauve-la ! Je vous remercie !
Koua Justin
Président des jeunes de Eds