Amadou Soumahoro, secrétaire général du RDR: Un gardien du temple très irresponsable

Le 23 mars 2012 par Correspondance particulière - Si nous partons de l’idée que tout pouvoir émane de Dieu, il nous sera aisé de déduire que seul Dieu assure la protection du pouvoir. Mais l’immatérialité de Dieu fait du pouvoir militaire et du peuple, les

Amadou Soumahoro, secrétaire général du RDR, et une élue du parti.

Le 23 mars 2012 par Correspondance particulière - Si nous partons de l’idée que tout pouvoir émane de Dieu, il nous sera aisé de déduire que seul Dieu assure la protection du pouvoir. Mais l’immatérialité de Dieu fait du pouvoir militaire et du peuple, les

délégataires du pouvoir de protection.
De façon pratique, l’armée s’investit dans la protection des frontières du pays afin d’éviter la déstabilisation de celui-ci par des forces étrangères. La police quant a elle, assure la sécurité intérieure et appuie l’armée en cas de coup de force. Il peut se trouver que, pour des raisons diverses, l’armée ne puisse pas venir à bout des assaillants, ou que ceux-ci occupent frauduleusement une partie du territoire. Dans l’un de ces cas, l’attitude du peuple, finit par révéler son rôle de gardien du temple. En effet, le peuple sent le besoin de faire bloc autour du chef, afin de lui assurer sa fidélité. Cette fidélité affirme nettement la légitimité du pouvoir.
La période de pénétration coloniale a démontré, à suffisance, le rôle de gardien du temple assigné au peuple. En effet, la conquête française n’a pas été facile, dans bien de régions, les guerriers, les chefs traditionnels, les populations ont résisté aux colons français. Ceux-ci, malgré leurs canons ont eu du mal a occupé les terres des autochtones. La même opération, à quelques différences près, a été constatée dans notre actualité récente.
En effet, au soir de l’attaque terroriste contre la Côte d’Ivoire le 19 Septembre 2002, les forces militaires, les populations ont fait front pour éviter que la Côte d’Ivoire échoue entre les mains des assaillants. L’armée, bien qu’ayant enregistré de maigres défaillances, a affirmé son allégeance au Président Laurent GBAGBO, jusqu’à ce que le 11 Avril 2011, la France réussisse son coup d’Etat et installe OUATTARA au pouvoir dans des fourgons bleu blanc rouge.
L’action de l’armée française a démontré deux choses diamétralement opposées. La première est que le Président Laurent GBAGBO bénéficiait d’une légitimité débordante. La seconde est que Dramane OUATTARA, jouissait d’une illégitimité qui crève l’œil au point où il a fallu une armée étrangère et des mercenaires pour lui confier le temple.
Le temple à lui confié a nécessairement besoin d’être protégé. Mais ici, contrairement à la logique des choses, ce sont les forces étrangères (Onuci et Licorne), quelques bidasses ivoiriens, des mercenaires burkinabés, certains guides éclairés qui jouent le rôle de gardiens. Concernant l’armée, ses déplacements sont vaillamment suivis par les cargos de l’ONUCI, affichant ici, le peu de confiance que le pouvoir place en l’armée. Alors si le pouvoir n’a pas totalement confiance en l’armée, fait-il confiance au peuple? En d’autres termes, existe-il une complicité entre le peuple et OUATTARA? A l’évidence non car, en Côte d’Ivoire ce n’est pas le peuple, d’ailleurs ignoré, qui défend bec et oncle OUATTARA, mais c’est la minorité concentrée au Rassemblement Des Républicains (RDR) aidée par des ressortissants de la CEDEAO. Cette minorité illuminée parle par le canal de son chef, Amadou SOUMAHORO. Le pouvoir a donc transféré cette confiance dans la personne d’Amadou SOUMAHORO, Secrétaire Général par intérim du (RDR), parti dont OUATTARA assure la présidence.
M. Amadou SOUMAHORO, l’autre Amadou GON Coulibaly, grand insulteur devant l’éternel, inaugure une nouvelle ère d’irresponsabilité de son parti. Rien qu’à l’entendre, les ivoiriens ont froid dans le dos. Ces propos volent de violence en violence, d’irresponsabilité en irresponsabilité montrant, par là même, le nécessaire besoin de recadrer l’homme. Nous avons la nette impression qu’il ne parvient pas à faire le départ entre les charges de Secrétaire Général de son parti et les pulsions d’un militant de base d’Adjamé coupé des bienfaits de l’école. En sa qualité de Secrétaire Général par intérim, il a le devoir d’éduquer, de former et d’orienter dans le bon sens les militants de son parti. Le financement des partis politiques répond à cette exigence républicaine.
L’exigence est d’autant plus forte que les fonds publics alloués au RDR proviennent de la poche des pauvres contribuables ivoiriens, qui en ont marre d’entendre les insanités débitées à tout bout de champ. Amadou SOUMAHORO a ouvert la voix à la répression des meetings du Front Populaire Ivoirien (FPI) en affirmant haut et fort : « toute manifestation arrogante sera matée… ». Aussitôt dit, aussitôt fait. En Effet, Le FPI a reçu lors de ses différentes manifestations pacifiques, des déluges de haine et de feu. Des nervis chauffés à blanc par les propos d’Amadou SOUMAHORO ont démontré leur vampirisme sans bornes. En invitant ses militants à casser le FPI, Amadou SOUMAHORO, créait une infraction dont les contours ne manquent pas d’être flous. Que recouvre le terme « manifestation arrogante »? La tâche est laissée aux érudits du RDR, de donner un contenu à cette infraction. Et Dieu seul sait avec quel zèle ils le font bien!
Après avoir passagèrement cédé la parole à Alphonse Soro, qui pense à tord que ses menaces rangeront le FPI au placard, Amadou SOUMAHORO a encore repris la verge dont il se sert pour mâter les pro-GBAGBO. Comme un gamin il argue : « Désormais, nous allons demander à nos militants de se mettre en ordre de bataille pour mâter tous les militants du FPI qui s’attaqueront au Président Alassane………s’ils nous attaquent, nous allons répliquer du tic au tac……….tous ceux qui s’attaquent à OUATTARA vont au cimetière….. ».De tels propos traduisent la nature du régime au pouvoir à Abidjan.
Le régime en place en Côte d’Ivoire, est un régime autocratique, fermé aux critiques qui ne peut supporter l’expression plurielle. Son pouvoir repose sur les pratiques qui nous rappellent bien la dictature mussolinienne. Il ne reste qu’à interdire les partis d’opposition, principalement le FPI et le tour est joué.
En outre le fait de faire tacitement, de Amadou SOUMAHORO, le gardien du temple, le pouvoir confirme tout le bien que les ivoiriens pensaient de lui. C’est un pouvoir qui n’a aucune assise populaire et qui ne peut, en conséquence, compter sur le peuple pour sa protection et sa défense. Le pouvoir s’adosse piteusement à son ghetto électoral, le nord pris en otage. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à consulter la cartographie électorale issue des élections présidentielles d’Octobre et Novembre 2010 et même des législatives 2011.
Dans un Etat civilisé lorsque l’on atteint ce degré d’irresponsabilité c’est que l’on est dans une République bananière. Le pouvoir agit comme si la Côte d’Ivoire faisait partie du patrimoine du RDR qu’il faut par tous les moyens protéger contre des prétendus gangsters. Nous pouvons admettre que l’on critique le niveau de culture des élèves et étudiants ivoiriens. Mais nous accepterons difficilement que l’on soutienne que des leaders d’opinion ont une culture citoyenne et politique en deçà de la norme. Nous pensons sincèrement qu’Amadou SOUMAHORO est au dessus de la norme. C’est pourquoi, la justice impartiale et indépendante de OUATTARA, devrait pouvoir se pencher sur le cas de son gardien qui ne cesse d’appeler au meurtre.
Aussi, prions-nous M. BANNY à ôter ses genoux du sol afin de tenir les pieds de SOUMAHORO. Qu’il l’invite à rendre humain ses propos car, être gardien du temple de OUATTARA, ne signifie pas « loubardiser » la politique ivoirienne. De plus jouir abondamment de la qualité de gardien du temple, ne dépouille pas le pouvoir de son caractère temporel.
Que Dieu nous garde.

Une contribution de Alain BOUIKALO
Juriste consultant