Alternance 2020 / Marwane Ben Yamed, DG de Jeune Afrique : « Alassane Ouattara dit qu’il n’a rien promis à Bédié »

Par Linfodrome - Alternance 2020 / Marwane Ben Yamed, DG de Jeune Afrique « Alassane Ouattara dit qu’il n’a rien promis à Bédié ».

Marwane Ben Yamed, DG de Jeune Afrique « Alassane Ouattara dit qu’il n’a rien promis à Bédié ».

S’expliquant sur Rfi à propos de l’interview réalisée avec le président ivoirien, le directeur général de Jeune Afrique, Marwane Ben Yamed, auteur de cet entretien, a fait des révélations à Robert Navarro sur Alassane Ouattara. Ci-dessous leur échange sur les antennes de la radio mondiale.

Cette semaine dans Jeune Afrique titre : ‘’Alassane Ouattara : ’’ Je prendrai ma décision en 2020’’, vous dis le président ivoirien au sujet de son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle. Qu’est-ce qu’il y a de nouveau sur le sujet étant donné qu’il y a un an et demi dans une interview à Rfi, il avait dit 2 fois qu’il ne se représenterait plus ?

Comme vous l’avez dit, Alassane Ouattara est assez rare en interview, puisque la dernière remonte, à celle qu’il vous avait accordée, il y a justement un an et demi et que donc la question se posait en tout cas pour nous de savoir si, sur le sujet, sa réflexion avait évolué. Visiblement, il entend maintenir le suspense jusqu’au dernier moment. Ce qui correspond à une certaine logique. Il n’a aucun intérêt à dévoiler ses cartes dès aujourd’hui, et je crois que ça sert aussi éventuellement d’épée de Damoclès que sur ses partenaires qui rechignent peut-être à rejoindre le parti unifié. On en reparlera peut-être tout à l’heure avec le Pdci d’Henri Konan Bedié.

Même chose au sujet de Soul To soul, ce proche de Guillaume Soro qui est en prison. Le président ivoirien ne vous dit pas autre chose que ce qu’il nous avait dit. N’y a-t-il rien de nouveau qu’il y a 18 mois sur ce sujet de tension entre lui et le président de l'Assemblée nationale ?

Lui en tout cas dit le contraire. Il dit qu’il joue clairement l’apaisement. Il dit que les choses vont bien avec Guillaume Soro. On a pu s’apercevoir dans les derniers mois que ce n’était pas forcément le cas. En tout cas l’un et l’autre, aujourd’hui font montre d’un peu plus de calme et de retenue y compris leur lieutenant. Il y a moins d’invectives, moins de tensions entre les deux camps. Et même Guillaume Soro, d’ailleurs, la joue, entre-guillemets, un peu profil bas.

Alors que vous dit-il au sujet de son principal allié l’ancien président Bédié au sujet du parti unifié. Car si tout le monde en parle, personne ne l’a encore vu venir ?

Il y a clairement une différence de perception du timing. Alassane Ouattara fixe en tout cas une sorte d’ultimatum. C’est d’ailleurs qu’il souhaite que le parti unifié aille le plus vite possible et quelque part, il laisse une porte ouverte. Il est très clair justement sur la question de cette supposée alternance qu’il aurait promise à Bédié en 2020, puisqu’il dit qu’il ne lui a jamais rien promis et que pour lui, le candidat le plus naturel, sera le plus apte et le plus compétent quelques soit son parti d’origine.

Faut-il comprendre que le président Bédié l’aurait mal compris dans l’antre deux tours de la présidentielle de 2010, le président Bédié et tout l’État-major du Pdci ?

Ce qui est clair, c’est que le président Bédié, lui-même, est aussi dans une position un peu complexe. Parce que, c’est difficile pour lui d’expliquer à ses troupes qu’il faudrait renoncer à 2020, après avoir renoncé à 2015 et quelque part en 2010 après le second tour. Je crois qu’il n’y a aucun candidat du Pdci, aucun ténor du Pdci qui pourrait expliquer ça à sa base. Et donc, lui a besoin de temps. Peut-être qu’il préfère se dévoiler au dernier moment, mais Ouattara ne l’entend pas de cette oreille.

Ce qui saute aux yeux quand on lit votre interview, c’est la brièveté des réponses d’Alassane Ouattara quand vous lui posez des questions politiques et leurs longueurs quand vous lui posez des questions économiques. Alassane Ouattara par, votre entremise, a-t-il voulu rassurer d’éventuels investisseurs étrangers inquiets ?

Ce n’est pas une nouveauté. Sur le plan politique, il y a eu tellement de tension que je ne pense pas que le moment soit propice pour rallumer des braises, et il est très soucieux de la perception qu’on peut avoir de sa politique économique, du développement de la Côte d'Ivoire. Il a surtout besoin de rassurer les éventuels investisseurs notamment après une 2017 assez pénible.

Linfodrome