Afrique: En Côte d’Ivoire, un imam inculpé pour terrorisme et incitation à la haine
Par Africa La Croix - En Côte d’Ivoire, un imam inculpé pour terrorisme et incitation à la haine.
Aguib Touré, imam de la mosquée Al-houda Wa Salam d’Abobo, une commune populaire d’Abidjan, a été inculpé pour des actes présumés de terrorisme, d’incitation à la haine et à la désobéissance civile.
Le 3 juillet, l’imam avait été convoqué par la police ivoirienne après des prêches sur le coût du pèlerinage à la Mecque et la destruction des maisons des « pauvres ».
« L’imam Aguib Touré, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt, lundi 9 juillet, par le procureur de la République de Côte d’Ivoire », a confirmé à La Croix Africa, son avocat Me Souleymane Diallo. « Il est poursuivi pour des actes présumés de terrorisme, d’incitation à la haine, à la xénophobie, à la désobéissance civile ».
Le guide religieux musulman, imam de la mosquée Al-houda Wa Salam d’Abobo, une commune populaire d’Abidjan, est accusé d’avoir tenu des propos « dangereux » au cours de cérémonies religieuses largement diffusées sur les réseaux sociaux.
our la deuxième fois par la police pour ses prêches
Sur son compte Facebook, il publiait régulièrement des prêches polémiques et qui lui ont valu deux convocations des services de la direction des renseignements généraux de la police ivoirienne.
Des prêches polémiques
Mardi 29 mai, Aguib Touré a déjà été auditionné pendant 4 heures par la police puis relâché, pour une vidéo publiée sur Facebook dans laquelle, il invitait les musulmans à ne pas inscrire leurs enfants dans les écoles chrétiennes.
Le 3 juillet, l’imam a encore été convoqué après la publication, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo dans laquelle il dénonçait la hausse du coût du Hadj et la destruction des maisons des pauvres « pour donner les terrains aux riches » sous le régime du président Alassane Ouattara.
Après cette convocation, il a passé 6 jours à la direction des renseignements généraux de la police ivoirienne avant d’être inculpé, le 9 juillet.
Son avocat dénonce les conditions de son interrogatoire
« Notre client a été détenu au secret, et il n’a pas eu le droit de se faire assister par un avocat pendant son interrogatoire à la direction des renseignements généraux », s’est indigné Me Souleymane Diallo qui estime que les accusations contre son client « relèvent plus de l’imagination que de la réalité ».
Pour les chefs d’accusation retenus contre lui, le prédicateur musulman risque la peine maximale qui est de 20 ans de prison.
Le dossier est suivi par le juge du 8e cabinet d’instruction du tribunal de première instance d’Abidjan. La date de son procès n’est pas encore connue.
Guy Aimé Eblotié (à Abidjan)