Affaire "cambriolage de son cabinet/" Le député Kouassi Kouamé Patrice fait de graves révélations: "Il s’agit certainement d’un cambriolage politique"
Par IvoireBusiness - Affaire du cambriolage de son cabinet. Le député Kouassi Kouamé Patrice fait de graves révélations "il s’agit certainement d’un cambriolage politique à des fins d’espionnage politique".
Dans une déclaration dont IvoireBusiness a eu copie, l’Honorable Kouassi Kouamé Patrice, député de Yamoussoukro, victime d’un cambriolage à son cabinet dans la nuit du mardi au mercredi dernier, donne les possibles raisons d'une telle attaque. Ci-dessous le texte intégral de sa déclaration.
1. Suite au cambriolage dont j’ai été victime à mes bureaux dans la nuit du mardi au mercredi dernier, je tiens à rassurer et à dire merci à tous mes amis, mes collègues députés, mes sympathisants et en particulier à la population de Yamoussoukro, pour les nombreux messages de soutien que j’ai reçus, et leur dire également qu’il n’y a pas eu mort d’homme et que cela est le plus important à mes yeux.
2.Concernant le cambriolage, il s’agit certainement d’un cambriolage politique à des fins d’espionnage politique. Sinon comment comprendre que des cambrioleurs classiques puissent être en liaison téléphonique pendant l’opération, car il s’agit bien d’une opération, avec quelqu’un qui leur donnait des instructions sur ce qu’il fallait faire et sur ce qu’il ne fallait pas faire et que les cambrioleurs appelaient chef.
Par ailleurs, l’opération n’a pas duré près de deux (2) heures pour prendre seulement une dizaine d’ordinateurs. Non, puisqu’ils ont pris le temps de casser tous les tiroirs et placards fermés à la recherche de quelque chose et peut être pour poser des micros à des fins d’espionnage?
La question qu’on est en droit de se poser, c’est pourquoi et dans quel but ce cambriolage a t-il été fait? La réponse à cette question est directement liée à mes positions politiques depuis ma candidature indépendante aux élections législatives à ce jour. Cela m’amène à faire un constat qui est simple: si un Député de la nation n’est pas en sécurité dans ce pays, si un avocat n’est pas en sécurité dans ce pays, si un député ne peut pas être libre de partager ses opinions sans représailles dans ce pays, si un avocat ne peut pas avoir la garantie de l’inviolabilité de son cabinet dans ce pays, je vous le dis, ce n’est certainement pas le citoyen lambda qui sera protégé ni ses biens.
Le but de ce cambriolage, c’est l’intimidation et la recherche d’information de nature à me fragiliser. De la quasi totalité des messages et appellent que j’ai reçu, une seule chose revenait de façon récurrente, le mobile politique: c’est en représailles à ton engagement politique.
Déjà, à chacune de mes interventions, je recevais des appels de mes amis pour me dire, soit prudent, fait attention, ils sont méchants, la politique se fait avec violence en Côte d’Ivoire, ils ne sont pas bons. Comment peut-on prétendre être dans une démocratie lorsque toute la population vie dans la peur de représailles de ses opinions?
Toujours à cause de cette même peur de représailles, ceux qui me téléphonent, s’inquiètent à tort ou à raison de ce que les communications téléphoniques étant sur écoute, ils préfèrent m’appeler sur d’autres canaux de communications.
Aujourd’hui d’aucun vont jusqu’à prédire mon enlèvement si je ne me tais pas.
L’avenir nous dira comment tout cela finira ...
3.Cela m’amène au troisième point de mon propos, à savoir que ma détermination reste intacte et que je ne trahirai pas mes convictions qui sont de me battre pour la réforme de la CEI à travers la proposition de loi que j’ai déposé, déposer bientôt une proposition de loi pour la modification du code électoral, encourager tous les députés PDCI à rester dans le groupe parlementaire PDCI à l’assemblée nationale, militer dans mon parti au PDCI RDA pour qu’il garde son autonomie plutôt que d’aller se fondre dans un « machin» qui s’appelle parti unifié, poser la question au président de la république de savoir pourquoi la haute cour de justice n’est toujours pas installée, dénoncer le fait que le transfert de la capitale à Yamoussoukro tarde à venir et que la construction du stade pour la CAN se fait en violation du plan directeur de Yamoussoukro sans compter qu’il entraîne le déguerpissement d’un cimetière qui lui figure dans le plan directeur de la ville.
De par ma profession, j’ai appris à être la voix des sans voix et c’est pour être la voix des ivoiriens que je suis venu en politique. J’espère être un modèle pour encourager les ivoiriens à dire à haute voix ce qu’ils pensent, afin que la culture du débat d’idées prenne le dessus en Côte d’Ivoire, car l’unanimité, c’est le début de la dictature.
Je nourris l’espoir que nos dirigeants finiront à terme à avoir la culture de la redevabilité, de la gouvernance et surtout apprendront à se préoccuper des ivoiriens plutôt que de la Côte d’Ivoire, afin de garantir à chacun et à tous l’égalité des chances.
4. S’agissant du quatrième point de mon intervention, relatif aux commanditaires de ce cambriolage politique, 100% des personnes avec lesquelles j’ai échangées désignent à tort ou à raison deux (2) hommes politiques de haut niveau. Apparemment l’identité des commanditaires est un secret de polichinelle.
La seule réponse appropriée, c’est de se concentrer sur la présidentielle de 2020 et de persévérer car les représailles prouvent bien que je suis sur la bonne voie.
Pour le reste, tout système autocratique contient les germes de sa destruction.
Je termine en nous invitant tous à méditer cette citation de Martin Luther King «A la fin, nous nous souviendrons non pas des mots de nos ennemis, mais des silences de nos amis »,
Dieu bénisse la côte d’Ivoire.
Abidjan, le 30 juin 2018
Honorable KOUASSI Kouamé Patrice
Député de la Nation, libre et engagé