Aboudramane Sangaré: « On me reproche d’avoir porté atteinte à l’autorité de l’Etat incarné par Laurent Gbagbo. M’attaquer à moi-même? Ce n’est pas possible »

Par Fratmat.info - Aboudramane Sangaré « On me reproche d’avoir porté atteinte à l’autorité de l’Etat incarné par Laurent Gbagbo. M’attaquer à moi-même? Ce n’est pas possible ».

Aboudramane Sangaré.

Cinq proches de l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo étaient, ce mercredi 18 février, à la barre pour leur audition. Il s’agit d’Aboudramane Sangaré, de Michel Gbagbo, Sokoury Bohui, Dakouri Tabley Philippe Henri et Lorougnon Maurice.
Appelé à la barre pour se défendre, Aboudramane Sangaré, inspecteur général de l’Etat lors des faits, a indiqué que son candidat Laurent Gbagbo était prêt à rencontrer le candidat Alassane Ouattara afin de trouver une issue pacifique à la crise. « Il (Laurent Gbagbo) n’a jamais privilégié la piste de la guerre pour tuer qui que ce soit. C’est la piste diplomatique qu’il avait privilégiée », a-t-il dit.
« On me reproche d’avoir respecté la loi. Atteinte à l’autorité de l’Etat, quel État ? L’Etat incarné par Laurent Gbagbo. M’attaquer à moi-même? Ce n’est pas possible », a-t-il répondu à la question du juge de savoir s’il se reconnaissait dans les faits qui lui étaient reprochés.
Poursuivant, il a ajouté qu’il était convaincu de la victoire de Laurent Gbagbo aux élections. Se défendant d’avoir encouragé ou contribué à un mouvement de déstabilisation, il a répondu: « je n’avais pas d’arme, mes idées étaient mon arme. Chez Gbagbo, nous avions mis en place un comité pour débattre de la sortie de crise. En aucun moment, nous avions dit que nous allions nous attaquer à qui que ce soit. »
Pour Aboudramane Sangaré, le certificateur des élections de 2010, n’avait pas le droit de donner les résultats donnés par la Cei en l’absence des représentants de l’opposition.
A son tour de parole, Dakouri Tabley Philippe Henri ex-gouverneur de la Bceao a été catégorique. « Je ne me reconnais pas dans ces faits. Je suis dans ce procès comme un cheveu sur la soupe. J’ai été confronté à une rude bataille au sein de la Bad en tant qu’administrateur. Je suis un banquier monétariste, je ne suis pas un politicien. »
Après la décision des Chefs d’Etat, saviez-vous que la signature de Gbagbo n’était pas valable? lui ont demandé les avocats de l’Etat. « Je ne peux pas répondre à cause de mon immunité. Je ne peux pas répondre dans le cadre de mes fonctions », a-t-il dit. Il s’est aussitôt empressé d’ajouter que ce n’est pas par refus ou par dédain qu’il ne répond pas. « Je suis contraint à ne pas répondre car j’ai prêté serment. Le secret professionnel vous est imposé jusqu’à votre mort. L’immunité est valable pendant et après sa fonction dans la zone Uemoa. » Il a par ailleurs indiqué n’avoir assisté à aucune réunion du 30 mars au 11 avril car « je me cachais », s’est-il défendu.
Quant à Sokouri Bohui Martin, il est revenu sur son statut de député pour sa défense. « J’étais député au moment des faits. Pourquoi j’ai fait deux ans et demi de prison pourtant je suis député. » Il a par la suite indiqué que sa place est plutôt dans le camp des victimes. « Les combattants ont tout pris chez moi. Je suis une victime. J’étais malade avant les élections. Je suis allé me réfugier à la Pergola. »
Le quatrième appelé à la barre était Lorougnon Maurice, directeur de l’administration et du territoire lors des faits. « Je me suis rendu le 7 avril à la Pergola. Après le deuxième tour des élections, j’ai quitté chez moi parce que j’étais menacé et j’étais dans une zone décrétée zone rouge. Je suis pour la solidarité, l’unité et le respect des droits de l’homme », s’est-il défendu.
Le dernier appelé, Michel Yves Gbagbo, enseignant, a, comme ces prédécesseurs, indiqué ne pas se reconnaître dans les faits. « Je me suis rendu au domicile de Laurent Gbgabo pour ma propre sécurité. J’ai connu une arrestation difficile, j’ai subi de nombreux sévices », a-t-il dit.
« Je n’ai aucune responsabilité dans aucune manifestation. Je n’ai jamais apporté de soutien à un jeune même avant la crise. Je n’ai jamais joué de rôle politique auprès de Laurent Gbagbo. Je n’étais ni à la présidence, ni à la primature », a-t-il ajouté.

Ouattara Ouakaltio
Correspondant communal