Liberia: une voiture fonce sur des supporteurs de Boakai, au moins 3 morts
Par AFP - Liberia. Une voiture fonce sur des supporteurs de Boakai, au moins 3 morts.
"La police nationale du Liberia a ouvert une enquête sur le tragique évènement survenu au siège du Parti de l'unité et qui (...) a fait 25 blessés", ont déclaré les forces de l'ordre.
"La police nationale du Liberia a ouvert une enquête sur le tragique évènement survenu au siège du Parti de l'unité et qui (...) a fait 25 blessés", ont déclaré les forces de l'ordre.
Les célébrations de la victoire de Joseph Boakai à la présidentielle au Liberia ont tourné au drame lundi soir à Monrovia quand une voiture a foncé sur ses supporteurs pour une raison inconnue, tuant trois personnes.
Les faits sont survenus quelques heures seulement après que la commission électorale nationale a officiellement annoncé que M. Boakai avait défait le président sortant George Weah au second tour du 14 novembre. Le chauffeur présumé de la voiture a été arrêté, a annoncé la police mardi. Aucune indication n'a été donnée pour expliquer son comportement.
Mais le fait que ces évènements aient touché un rassemblement de partisans de M. Boakai a ravivé les craintes de lendemains post-électoraux violents alors que les partenaires étrangers du Liberia ont salué le déroulement globalement pacifique du vote, en dépit de violences pendant la campagne et entre les deux tours.
"La police nationale du Liberia a ouvert une enquête sur le tragique évènement survenu au siège du Parti de l'unité et qui (...) a fait 25 blessés", a dit mardi devant la presse le porte-parole de la police Moses Carter. Sur les 25 personnes touchées, "le nombre de personnes tuées dans cet évènement (...) s'élève à présent à trois", deux hommes et une femme, a-t-il dit.
Le chauffeur présumé de la voiture a été arrêté, a ajouté M. Carter qui l'a qualifié de "présumé suspect". Il est interrogé au siège de la police, a-t-il ajouté. Le porte-parole s'est gardé de se prononcer sur les causes accidentelles ou intentionnelles du drame et sur les éventuelles motivations du chauffeur. "Les investigations sont en cours", a-t-il répondu obstinément.
Grande confusion
Une foule importante était rassemblée lundi soir devant le siège du Parti de l'unité de Joseph Boakai dans le centre de la capitale pour célébrer sa victoire à la présidentielle. La commission électorale nationale avait déclaré leur champion vainqueur avec 50,64% des voix, contre 49,36% au président sortant et ancienne star du football George Weah, soit un écart minimal de 20.567 voix sur un peu plus de 1,6 million de votants.
Un véhicule garé non loin du siège du Parti de l'unité a fait des appels de phare puis a foncé dans la foule, a rapporté auprès de l'AFP Mohammed Ali, porte-parole du parti, en s'appuyant sur des témoignages.
"Nous ignorons qui a fait ça, mais nous avons du mal à croire que la voiture ait eu un problème mécanique ou que ses freins aient lâché puisqu'on nous a dit qu'elle était garée (tout près), a fait des appels de phare aux supporteurs et a foncé sur eux", a-t-il ajouté.
Des témoins cités par les médias ont rapporté que la foule avait cru d'abord à une défaillance mécanique, mais que le conducteur avait conservé le contrôle du véhicule après avoir fendu l'attroupement, s'était arrêté plus loin, avait incendié la voiture et était reparti sur une moto qui l'attendait. Ces affirmations n'ont pas été corroborées par la police.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux après les faits montrent un grand nombre de personnes au sol. Beaucoup sont ensanglantées, certaines sont inertes tandis que d'autres essaient de porter assistance dans une grande confusion.
Le véhicule incendié se trouvait toujours sur place mardi matin tandis que des curieux allaient et venaient pour inspecter les lieux, bouclés et entourés de bande plastique par la police, a constaté une correspondante de l'AFP.
Le président sortant et le président élu ne s'étaient pas exprimés publiquement mardi en milieu de journée. L'aveu de sa défaite par M. Weah et le coup de fil de félicitations passé à son adversaire ont dissipé pour une part les craintes qu'inspirait la période post-électorale dans un pays sorti en 2003 d'années de guerre civile..
AFP