Coup de tonnerre: : Alain Foka quitte RFI mais ne se rend pas
Par Fratmat.info- Alain Foka quitte RFI mais ne se rend pas.coup
Producteur et présentateur d’Archives d’Afrique et du Débat africain, le journaliste a annoncé son départ de la radio française où il officiait depuis trente-deux ans. Une nouvelle qui interroge, mais qui était prévisible.
On n’entendra plus Alain Foka sur les ondes de Radio France internationale (RFI). Le journaliste, producteur et entrepreneur a décidé de quitter la chaîne à la fin d’octobre, « après une trentaine d’années de bons et loyaux services », indique cette star de la « radio mondiale » dans le message d’adieu diffusé sur sa chaîne YouTube, ce 17 octobre.
Alain Foka, à Paris, le 1er août 2022. © François Grivelet pour JA
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Qui est vraiment Alain Foka ?
Une annonce abondamment partagée sur les réseaux sociaux. À bientôt 60 ans, l’animateur d’Archives d’Afrique, du Débat africain, mais aussi des défuntes émissions Médias d’Afrique et Afrique Plus, qui dit avoir essayé, au fil des années, de « donner une lecture africaine de l’actualité internationale et une meilleure visibilité aux champions africains », évoque la fin d’une « aventure enrichissante », et remercie, en les citant, ses nombreux compagnons de route, qui « ont été particulièrement dévoués à la cause ». Il adresse également un clin d’œil appuyé à ses « amis de la maison », dont Juan Gomez, Yasmine Chouaki et Claudy Siar, son « frère, ami et complice de toutes les batailles ».
Alain Foka évoque également dans son message « un nouveau départ » et promet une surprise. Il continuera à proposer ses chroniques, mais aussi des reportages, des documentaires et des entretiens sur sa plateforme digitale. Archives d’Afrique s’y poursuivra également en vidéo. Parce que « l’Afrique a plus que jamais besoin de son outil de soft power, pour mieux faire entendre sa voix ».
Tensions au sein de la rédaction
Depuis l’annonce de ce départ, de nombreux médias, tant en France que sur le continent, ont sollicité Alain Foka pour essayer d’en savoir plus, en vain. Le journaliste ne décroche pas son téléphone. « Il n’a pas envie de parler de ça », confie l’un de ses confrères du service Magazine. D’autres proches laissent entendre que, malgré les réticences de la direction, il a souhaité quitter la chaîne avant le démarrage de la nouvelle grille de programmes. Le tumulte créé par l’une de ses interviews, en novembre 2021, et les tensions qui avaient fleuri au sein de la station entre ses partisans et ses détracteurs – ou encore ses propos dans Jeune Afrique – ont-ils précipité son départ ? Ses amis assurent que non.
Le président congolais Félix Tshisekedi, son ancien conseiller Fortunat Biselele et le journaliste Alain Foka. © MONTAGE JA : ANDREW CABALLERO-REYNOLDS/AFP ; DR ; FRANCOIS GRIVELET POUR JA
S’ils reconnaissent l’existence d’un différend avec une partie de la rédaction de RFI, eu égard à ces deux affaires notamment, ils soutiennent que Foka avait amorcé un virage depuis trois ans et qu’aucune d’elles n’a pu influer sur sa décision. « Son choix éditorial pour sa chaîne YouTube prouvait déjà qu’il était arrivé au bout d’un processus avec RFI. C’est un aboutissement logique. »
Ni une chaîne d’info en continu ni du Brut Afrique
L’imaginent-ils triste ou plein de regrets ? « Aucunement : Alain travaille sur un projet qui s’inscrit dans le prolongement de l’engagement dont il avait fait montre en créant sa chaîne YouTube : une chaîne d’opinion panafricaine à 360 degrés, qui mixe tous les outils numériques, de la web-TV au podcast en passant par le site internet », affirme encore l’un de ses compagnons de route.
D’autres sources croient savoir que cette figure de proue de la diaspora africaine recrute et forme depuis plusieurs mois, sur le continent mais aussi en Europe et aux États-Unis, des équipes de jeunes « soldats de l’information », tous journalistes reporters d’images. « Il ne fera ni une chaîne d’info en continu ni du Brut Afrique : déployé sur une plateforme digitale certes, son modèle sera cent pour-cent africain », confie, énigmatique, l’un de nos interlocuteurs. Des partenariats en vue ? « Motus et bouche cousue, c’est notre dernier mot », conclut-il.