Scandale: L’hypothèse d’un coup d’État des Ivoiriens contre la junte malienne renforcée
Par Mondafrique - Scandale. L’hypothèse d’un coup d’État des Ivoiriens contre la junte malienne renforcée.
Dans le bras de fer qui oppose Alassane Ouattara à la junte malienne concernant les 49 militaires ivoiriens incarcérés, l’avantage tourne en faveur des autorités maliennes.
Le président ivoirien a dû se résoudre à célébrer la fête nationale sans avoir pu ramener à la maison ses soldats qui croupissent depuis un mois dans les geôles maliennes. Cette détention prolongée crée des tensions au sein de l’armée ivoirienne, « ça grogne dans les rangs » selon une source au sein de cette grande muette, et ce d’autant qu’il apparait clairement que les prisonniers devront encore patienter.
Les négociations entre les deux parties, sous le patronage de Faure Gnassingbé, ont tourné court. Le Mali, visiblement en position de force dans cette histoire rocambolesque s’est montré gourmand. La junte demandant des excuses publiques, pour ce qu’elle considère être une tentative de déstabilisation, et l’expulsion du territoire ivoirien de Karim Keïta, fils de feu l’ex président Ibrahim Boubacar Keïta et de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé. Or, Alassane Ouattara, qui se considère encore comme le grand chef de la sous-région ne semble pas prêt d’aller à Canossa.
« Sahel Aviation Services », au cœur de l’embrouille…
Reste que le président ivoirien sera obligé à un moment où un autre de faire des concessions. Aucune des explications données jusqu’à présent par la Côte d’Ivoire ne sont satisfaisantes. Comment prétendre, comme la Présidence ivoirienne l’a fait, que ces militaires étaient des Eléments Nationaux de Soutien (NSE)? Ces déclarations ont contribué à mettre la mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) dans l’embarras, obligée de reconnaître par la voix de son porte-parole à New-York que ce n’était pas le cas.
Une société privée, « Sahel Aviation Services », a été, elle aussi, prise dans la tempête. Cette structure inscrite au registre du commerce malien depuis 1988, a transporté les militaires ivoiriens d’Abidjan à Bamako; un autre avion de cette même compagnie suivait en transportant des armes lourdes. C’est le seul lien contractuel qu’il y avait entre Sahel Aviation Services et la Côte d’Ivoire.
La duplicité des Ivoiriens
Cette entreprise à la réputation de sérieux, appartenant à un Hollandais et dirigée par un Allemand, était spécialisée jusqu’en 2013 dans l’aviation de tourisme. Avec la guerre au Malii, les voyageurs et admirateurs du pays dogon ont déserté. La compagnie s’est tournée vers le transport des militaires français, européens ou de la Minusma. Elle a par ailleurs des bases au Niger et au Tchad, elle a donc convoyé le patron de Barkhane a de nombreuses reprises, selon un de ses anciens employés. C’est dire la réputation de sérieux de l’entreprise qui a inévitablement été « sondée » par tous les services de renseignement présents dans la région. Elle a également des contrats avec le contingent allemand des Nations Unies.
Ce sont sans doute ces liens que la Côte d’Ivoire a utilisés pour faire passer ses propres militaires pour des éléments nationaux de soutiens. Par ailleurs, « Sahel Aviation Service », n’a aucun lien avec la société « Sahel Aviation » appartenant à Aliou Sall, frère du président sénégalais, comme le rapporte dans son édition d’hier l’Agence de Presse Africaine. Ces rumeurs sur les réseaux sociaux ont contribué à complexifier une histoire déjà pas simple.
Un avion rempli d’armes lourdes
Comme Mondafrique le révélait dès le 14 juillet, sur les 49 militaires ivoiriens, 31 appartenaient à une unité de Forces spéciales, ces soldats d’élites ne sont jamais utilisés dans le cadre du soutien à des contingents, les fameux NSE n’arrivent pas non plus suivi d’un avion rempli d’armes lourdes. Or, concernant ces deux derniers points, Abidjan ne s’est jamais exprimée. C’est sur ces questions-là que la Côte d’Ivoire doit lever l’épais rideau des suspicions.
By rédaction Mondafrique
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