Hillary Clinton à Abidjan depuis hier: Les services secrets américains verrouillent l’aéroport de Port-Bouët

Publié le mardi 17 janvier 2012 | IVOIREBUSINESS - C’est fait depuis hier à 16H20 (locales et GMT).

Hillary Rodham Clinton, secrétaire d’Etat américaine a foulé depuis hier le sol ivoirien pour deux jours, a bord d’un avion de commandement portant la mention United States of America.
Officiellement «pour rencontrer Alassane Ouattara et démontrer le soutien des États-Unis à la réconciliation nationale et au renforcement des institutions démocratiques suite aux élections législatives fructueuses de décembre 2011».

Officieusement pour réclamer sa part du gâteau ivoirien quasiment aux mains de la France et recadrer Ouattara sur sa mauvaise gouvernance et les droits de l'homme bafoués en Côte d’Ivoire par les FRCI.

C`est la deuxième personnalité américaine qui foule le territoire ivoirien après 25 ans. Signe que la diplomatie ivoirienne sous la gouvernance du président Ouattara porte déjà ses fruits. Aujourd`hui, sauf changement, l`ex-firt lady américaine aura un tête-à-tête avec le président de la République, au Palais de la Présidence au Plateau. Après, Clinton aura une rencontre à 10H avec les participants d`un programme de réconciliation organisé par Search for Common Ground, une Ong américaine, au Centre de recherche d`actions pour la paix (CERAP), à Cocody. Elle quitter la Côte d`Ivoire aujourd`hui aux environs de midi.

Mais fait marquant, l’aéroport Félix Houphouët Boigny a été verrouillé par un déploiement sans précédent des agents des services secrets américains.
Les membres de la sécurité américaine, en costume bleu nuit, étaient visibles à tous les coins de l`aéroport, le visage impassible barré des paires de lunettes noires. N`étaient autorisés à être sur le tarmac que les chefs militaires, les ministres et les présidents d`institution venus accueillir l`hôte de marque. Les journalistes ont été fouillés, leurs appareils et autres accessoires soumis au reniflement d`un gros chien après être passés au scanner pour s`entendre dire après, qu`ils n`auront pas accès au tarmac. Les photographes ont donc été obligés de faire des photos à une distance où ils ne pouvaient pas voir grand-chose. Même le peloton d`honneur, c`est-à-dire les soldats qui tiennent l`épée quand le président de la République se déplace, ont été priés de se ranger à côté. Sait-on jamais. Tous les soldats ivoiriens, militaires, gendarmes et policiers étaient à une distance respectable. Tout portait à croire que la sécurité américaine voulait aseptiser l`aéroport. En témoigne même le reniflement, par le chien, de l`échelle de coupé qui devait permettre à l`ex-première dame américaine de descendre de son avion. Trente minutes avant l`arrivée de Mme Clinton, une quinzaine de véhicules composés, pour la plupart, de grosses cylindrées de marque américaine font mouvement sur le tarmac. Quand atterrit l`avion, deux véhicules, apparemment blindés, se mettent en branle. La secrétaire d’État américaine salue les officiels venus l`accueillir et les militaires, parmi lesquels le chef d`état-major général (CEMA) des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI), le Général de division Soumaïla Bakayoko.
C’est sous une très forte escorte faite de grosses cylindrées qu'Hillary Clinton quittera l’aéroport d’Abidjan, sous l’œil médusé des FRCI et des officiels présents.

Eric Lassale