Canada : Des élections présidentielles ivoiriennes sous le signe de la paix et l’unité
Le 03 novembre 2010 par Partis politiques - Comme, partout en Côte d’ivoire et ailleurs dans le monde, le Canada est rentré dans la dernière phase du processus électoral, qui est
Le 03 novembre 2010 par Partis politiques - Comme, partout en Côte d’ivoire et ailleurs dans le monde, le Canada est rentré dans la dernière phase du processus électoral, qui est
l’élection du Président de la république. Ainsi de Sudbury à Montréal en passant par Toronto, Ottawa, Sherbrooke, Trois-Rivières, Québec, Chicoutimi, Rimouski et Moncton pour ne citer que ceux-là, les ivoiriens ont démontré que malgré la distance et le climat qui les séparent, ils restent profondément attachés à leur mère patrie. Ainsi, dans l’histoire du vote ivoirien au Canada, nous n’avons jamais assisté à un tel engouement.
Selon Mr kpazaï Georges Professeur et Chercheur à l’université de Sudbury, « mon épouse Suzanne et moi ne pouvons, pour rien au monde, manquer ce grand rendez-vous de l’histoire. Depuis 2 heures du matin nous étions sur pieds et avons fait 8 heures de trajet par la route pour nous rendre jusqu’à Ottawa. Et si c’était à refaire ce serait avec plaisir que nous le référions». Quant à Mr Jean Hilaire Yapi, PHD en génie informatique, MBA et superviseur du camp de la majorité présidentielle pour le lieu de vote de Montréal, arrivé sur les lieux avec son équipe depuis 6 heures le matin, était heureux de vivre l’ambiance électorale avec ses compatriotes.
Ces élections ont connu une forte participation de la diaspora ivoirienne du Canada. Ainsi sur les 1113 inscrits dont 941 à Montréal avec 3 bureaux de vote, et 172 à Ottawa avec un seul bureau de vote, 805 sont allés aux urnes. Ce qui équivaut à un taux de participation de 72 %, un nombre record avec 790 de suffrages exprimés.
Le candidat de la majorité présidentielle Mr Laurent Gbagbo est sorti vainqueur de ces élections avec 335 voix soit 42, 42%. Le candidat Mr Alassane Ouattara du RDR vient en 2ème position avec 279 voix soit 35,31%. Quant au candidat Mr Aimée Henri Konan Bédié, candidat du PDCI-RDA, il arrive au 3ème rang avec 117 voix soit 14% du suffrage exprimé.
Dans ces résultats, on dénote la percée de Mme Anne Jacqueline Lohoues Oble, la seule femme candidate parmi la gente masculine. En effet candidate indépendante Mme Lohoues Oble a obtenu 27 voix soit 3,41%. Ce qui est score encourageant pour une 1ère participation. Ainsi, cette agrégée en droit et ancienne doyenne de la faculté de droit de l’université d’Abidjan, nous a démontré qu’à l’heure du cinquantenaire de son pays, les femmes ont aussi leur place dans ce monde intrépide de la politique africaine.
Quant à Mr Albert Mabri Toikeuse et Mr Innocent Anaky Kobena les deux autres candidats du RHPD, ils verront leurs espoirs de convertir leurs voix en poste ministériel, s’il y avait un éventuel 2ème tour, se ruiner. Ils ont respectivement obtenu 6 voix et 3 voix soit 0,75% et 0,25%.
Les moments forts de cette soirée électorale ivoirienne au Canada ont été les échanges chaleureux entre les leaders de partis politiques. Ces élections historiques, ont mis fin à des rapports réfrigérants entre les leaders. Mr Mamadou Bamba, Délégué du RDR et Directeur de campagne du candidat Alhassane Ouattara, était confiant que son candidat sera le vainqueur des résultats finaux. Après la proclamation des résultats du Canada, il est allé, sans ambages, présenter ses félicitations au DDC du candidat Laurent Gbagbo, Mr Victor Yro Djiezion. Et selon lui, Mr Djiezion a fait une bonne campagne et lui avoue son admiration pour sa détermination. Il a ajouté que, peu importe celui qui va l’emporter, nous resterons toujours des frères parce que nous sommes Ivoiriens et nous nous connaissons depuis très longtemps. « Je connais également son épouse Nathalie depuis 1990 à l’Université de Sherbrooke. Une chose que nous avons apprise au Canada est que la politique demeure un terrain de jeu et qu’elle ne devrait pas diviser les Ivoiriens ».
Les propos du leader du RDR au Canada, viennent confirmer le fait que quand nous quittons notre pays, avant d’embarquer dans l’avion, les douaniers ne nous demanderont jamais les cartes de nos partis politiques respectifs. Mais notre passeport ivoirien. Et ce passeport dans lequel nous nous reconnaissons tous, doit nous permettre de se respecter mutuellement et de fraterniser.
Ainsi les élections présidentielles ivoiriennes se sont terminées sur une note de gaieté, ouvrant ainsi une nouvelle page de l’histoire de notre pays.
Nathalie Zemgbo-Djiezion, Ottawa.