Francophonie: Kabila, hôte du prochain sommet, s'engage à combattre l'impunité
MONTREUX (AFP) le 25.10.2010 - Le président de RD Congo, Joseph Kabila, a affirmé dimanche à Montreux (Suisse) sa "détermination" à lutter contre l'impunité,
MONTREUX (AFP) le 25.10.2010 - Le président de RD Congo, Joseph Kabila, a affirmé dimanche à Montreux (Suisse) sa "détermination" à lutter contre l'impunité,
notamment dans l'est de son pays, au dernier jour du sommet de la Francophonie dont la prochaine édition aura lieu à Kinshasa en 2012.
"La RDC est sur la voie de la consolidation de la paix et de la sécurité", a assuré M. Kabila, lors d'une conférence de presse de clôture du sommet de Montreux qui a réuni 38 chefs d'Etat et de gouvernement francophones samedi et dimanche sur les bords du Léman.
Dans des résolutions adoptées à l'issue de cette réunion biennale, les dirigeants ont appelé au respect de l'Etat de droit dans plusieurs pays d'Afrique, alors que de nombreuses élections doivent avoir lieu sur le continent dans les prochains mois.
M. Kabila a souligné "la détermination du gouvernement congolais de faire en sorte qu'un crime -- que ce soit contre les journalistes ou contre la population à Kinshasa, à l'Est, sur toute l'étendue du territoire national -- ne reste plus impuni".
Arrivé au pouvoir en 2001 après l'assassinat de son père, Joseph Kabila a été élu en 2006, lors des premières élections libres en 41 ans dans l'ex-Zaïre, au sortir de deux guerres qui ont achevé de ruiner un pays mal géré et corrompu. Une élection présidentielle est prévue en novembre 2011.
M. Kabila a indiqué que les assassinats de plusieurs journalistes "ces dernières années" avaient donné lieu à des procès. "Les responsables de la plupart de ces crimes sont aujourd'hui en prison", a-t-il dit.
Dans l'est de la RDC, en proie aux violences, selon l'ONU, plus de 15.000 femmes ont été violées en 2009. Des groupes armés étrangers et congolais encore actifs ainsi que des soldats nationaux sont régulièrement accusés de commettre des exactions contre les civils.
Amnesty International a appelé M. Kabila à livrer à la Cour pénale internationale l'ex-rebelle Bosco Ntaganda, aujourd'hui général dans l'armée congolaise, accusé de crimes de guerre notamment pour l'enrôlement d'enfants.
"La RDC est un des Etats les plus importants de la Francophonie", a déclaré le secrétaire général Abdou Diouf, reconduit samedi à la tête de l'OIF. Il a aussi qualifié le sommet de Montreux de "véritable succès" et réfuté toute idée de déclin de la langue française, neuvième langue dans le monde avec 220 millions de locuteurs.
"Je ne vois pas d'affaiblissement de la Francophonie, elle est de plus en plus attractive", a assuré M. Diouf.
Pour faire vivre la langue française, le secrétaire général a insisté sur l'importance de l'éducation, notamment en Afrique, "continent d'avenir pour la Francophonie".
L'ancien président sénégalais s'est félicité d'une initiative suisse visant à instaurer une coopération entre les universités technologiques francophones. Il a aussi annoncé l'organisation d'un forum mondial sur la langue française, au printemps 2012 à Québec.
Dans une déclaration finale, les dirigeants francophones ont décidé de "consolider la place et la visibilité de la Francophonie dans la gouvernance mondiale" et appelé à "une réforme urgente du Conseil de sécurité".
Les pays francophones ont aussi affirmé leur solidarité et leur engagement à oeuvrer pour la reconstruction d'Haïti.
Ils se sont engagés à mettre "la sécurité alimentaire, la lutte contre le changement climatique et la protection de la diversité biologique au centre" de leurs préoccupations, et insisté sur "le rôle indispensable des financements innovants".
Cinq pays ont été admis comme membres observateurs de l'OIF: l'Estonie, la Bosnie, le Monténégro, les Emirats arabes unis et la République dominicaine.
L'OIF, qui fête cette année ses 40 ans, regroupe donc désormais 56 Etats et gouvernements membres et 19 pays observateurs.