Résolution de la crise ivoirienne : La Commission réconciliation déjà assoupie !

Publié le jeudi 10 novembre 2011 | Le Temps - Charles Konan Banny, président de la célèbre Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), mise sur pied avec un boucan incroyable pour amener les

Charles Konan Banny.

Publié le jeudi 10 novembre 2011 | Le Temps - Charles Konan Banny, président de la célèbre Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), mise sur pied avec un boucan incroyable pour amener les

Ivoiriens à la réconciliation et à la paix, semble assoupi. Déjà. Sans avoir rien réalisé encore qui puisse donner un sens à sa mission, elle (commission) donne aujourd’hui aux Ivoiriens un sentiment de regret. Le sentiment d’avoir créé une structure inutile qui a le don d’engloutir le peu d’argent des Ivoiriens. L’on avait entendu dire que Banny avait désormais le destin de la Côte d’Ivoire entre les mains. Un destin dont, apparemment, l’on se moque. Ses collaborateurs et lui, au sein de cette structure, sont assis sur un budget colossal dont l’utilité n’est pas encore démontrée. Comment réconcilient-ils les Ivoiriens en dépensant insouciamment leur argent ? Que font-ils réellement derrière tous ces titres ronflants de président, vice président, membres etc. ? Jusqu’à preuve du contraire, rien. La Cdvr a laissé passer des occasions où elle était censée monter au créneau pour ramener les ennemis de la paix à l’ordre. Le meeting du Fpi à Koumassi a été sauvagement réprimé par les militants du Rdr sous la bénédiction des éléments Frci. Banny n’a pas bronché. Le meeting de la jeunesse du Fpi à Yopougon a été étouffé et les préparatifs brimés. On y a même dénombré des disparus. Mais Banny ne s’est pas ému. Il n’a fait aucune déclaration. Or, si le récent meeting du Fpi à Marcory s’est tenu sans le moindre débordement, cela signifie que ce parti n’a pas la culture de la violence et que ses manifestations sont sans risque, s’il n’y a pas d’infiltrés malveillants. Aujourd’hui, un proche de Charles Blé Goudé, Yuouan Bi Agénor, est arrêté, et Banny et son équipe sont toujours assoupis, aphones. De sorte qu’on se demande à quel moment ce machin budgétivore sera vraiment utile aux contribuables ivoiriens. Que faut-il faire pour les réveiller ? Estiment-ils que leur seul rôle, c’est de faire plaisir à Alassane Dramane Ouattara qui leur a ainsi donné des emplois trop rémunérés ? On sait que la justice des vainqueurs, c’est celle où le gourou vainqueur d’une guerre, distribue des postes-récompense à ses hommes pour que, sans rien faire, ils puissent se mettre à l’abri du besoin. Ils sont payés non pas pour le travail à faire, mais pour celui déjà accompli dans la rébellion, la désobéissance à l’autorité, la trahison, l’attentat à la sureté de l’Etat et autres collaborations avec l’ennemi qui est parvenu à inverser son statut. L’Ivoirien le plus ignorant se rappelle le rôle de déstabilisateur joué par Charles Konan Banny lors de son passage à la Primature sous Laurent Gbagbo. Et voilà qu’on le nomme là où personne ne l’attend, dans la mesure où il fait partie des problèmes des Ivoiriens et ne peut être à la fois leur confesseur et réconciliateur. Mais comme le pays se trouve déjà à l’envers, on a laissé faire. Espérant que Banny saura se montrer au-dessus des suspicions légitimes. Mais le voilà qui prend son salaire et ne se signale nulle part où les enjeux l’attendent. S’il s’agit de faire de grands discours routiniers lors des galas feutrés et arrosés organisés par l’Unjci et autres, où il n’y a aucun effort à faire, Banny est inspiré. Abondamment. Mais qu’il se souvienne que sa mission, c’est d’aller au charbon, pour arracher la paix par ses actes de réconciliation. Sinon, il n’est pas tard de démissionner.

Germain Séhoué