Soro depuis Dabakala :«On n'a pas attendu que Ouattara soit président pour courir (...) Je refuse d'être un hypocrite»

Par Ivoirebusiness - Soro depuis Dabakala «On n'a pas attendu que Ouattara soit président pour courir (...) Je refuse d'être un hypocrite».

Guillaume Soro séjourne depuis le 25 mars 2019 dans le département de Dabakala.

Le président du Comité politique, Guillaume Soro, est depuis le 25 mars 2019 dans le département de Dabakala. Il sillonne villages et hameaux du pays djimini en vue de s'imprégner des réalités que vivent ces populations. Ce week-end, Guillaume Soro a parlé à la jeunesse de Boniérédougou. Dans son message, il a exhorté la jeunesse à préserver sa dignité non sans parler de ses relations avec le président Alassane Ouattara.

«Hier, j'ai dit : «non» à Gbagbo, aujourd'hui je dis : «non» à Ouattara s'il veut m'obliger à militer dans un parti. Je ne suis pas d'accord. Je n'ai pas de problème avec Alassane Ouattara sur le plan personnel. Mais, notre vision de la politique et de la Côte d'Ivoire n'est plus la même parce que je ne conçois pas qu'on oblige des gens à militer dans un parti», a déclaré l'ancien président de l'Assemblée nationale.

Guillaume Soro a démissionné de la présidence du Parlement ivoirien le 8 février 2019. Expliquant les raisons de cette démission, M. Soro a fait savoir que celle-ci a été motivée par sa non présence au congrès du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix ( Rhdp) qui s'est tenu à Abidjan le 26 janvier 2019. Ces derniers mois, M. Soro avait des rapports tendus avec le camp présidentiel qui lui prête à tort ou à raison des ambitions présidentielles pour l'élection de 2020 sans en attendre l'onction du président ivoirien, Alassane Ouattara.

Devant les jeunes de Boniérédougou, Guillaume Soro est revenu sur ses convictions qu'il n'a pas trahies. «On s'est battu ce n'est pas pour qu'on nous oblige à militer dans un parti. On s'est battu, c'est pour être libre. Celui qui veut militer au Rhdp, il va. Celui qui veut militer au Fpi, il va. Celui qui veut militer au Pdci, il va. Celui qui veut militer au Rdr, il va. C'est la liberté que nous voulons. On ne va pas apporter la libération à la Côte d'Ivoire et puis ne pas être libre nous même», a-t-il fait savoir devant la jeunesse de Boniérédougou.

Le président du Comité politique a également répondu à ses détracteurs sans les citer. «Aujourd'hui, ce sont les gens qui disaient hier qu'Alassane (Ouattara) n'est pas Ivoirien, ce sont eux que j'entends dire qu'ils aiment Alassane plus que tout le monde. Eux, ils ont choisi le bon moment pour aimer Alassane. Ils ont choisi le moment où il est président. Nous qui sommes loyaux, fidèles, nous qui nous sommes engagés par conviction, avons choisi Alassane au moment où ils ne savaient même pas qu'il pouvait être député en Côte d'Ivoire», a souligné le député de Ferké. Avant d'ajouter : «Nous, on n'a pas attendu qu'il devient président pour courir. Alors que hier, vous étiez tous en train de l'insulter, de le combattre. C'est ça, l'hypocrisie en politique. Et je refuse d'être un hypocrite».

L'ancien président de l'Assemblée nationale a invité les jeunes à croire en la Côte d'Ivoire. «Sachez que la Côte d'Ivoire vous appartient. C'est à vous qu'appartient la Côte d'Ivoire. C'est vous qui devez décider de la Côte d'Ivoire. Je suis content d'être avec vous. Nous allons marcher dans la direction de la construction de l'avenir de notre pays », a dit Guillaume Soro.

Cyrille DJEDJED