POEME: LAURENT ET SIMONE GBAGBO, LE COUPLE POUR LA LIBERTÉ DE L’AFRIQUE
Le 13 octobre 2011 par Correspondance particulière - LETTRE À LAURENT GBAGBO
Le 13 octobre 2011 par Correspondance particulière - LETTRE À LAURENT GBAGBO
Plus de temps pour s’apitoyer,
Mais un temps pour réfléchir
Avertissements pourtant donnés
Que de démons, que de vampires à tes côtés
Donnaient dans le mensonge et dans la tricherie à peine masquée
Une absurdité aiguë dénoncée, mais pas prise au sérieux
Des mangeurs et des nageurs, tous dans les couloirs du palais
Aux mains de l’ennemi dénoncé depuis des ans ; abandonné, seul
Quelle folle envie de lire dans ton âme, dans ton actuelle pensée
Depuis la savane, humilié par des sans-culottes de sang assoiffés
Mon imagination dit, des livres tu dévores et les nouvelles tu suis
Que de confiance, trop de confiance donnée aux félons sortis du trou
Avec comme promesses répliques, résistances et protection au peuple
Pris aux pièges de ‘l’Amérifrançeafrique’ qui vit en toi un danger
Ah! Quelle trahison. Ah! Quelle vie double menée par tes amis d’hier
Que de sang versé sur la terre de tes ancêtres tant de fois voulus fiers
De toi, de la nation que tu voulut bâtir et de toute l’Afrique
Ha! Quelle ignorance des porteurs de flèches, de fusils, de sagaies
Tuant des Ivoiriens ; vieux et jeunes tous ensemble, sans sourcier
Ah! Que la terre est méchante et que la loi change de couleur
Selon les intérêts en jeux et que les hommes aussi du trou sortis
Par toi, changent selon le vent et l’humeur de la mer qui pleure les Ivoiriens
Tout en accueillant leurs corps jetés aux poissons pour s’en gaver la panse
Que de caméléons autour de toi; les dés pipés, depuis des temps pipés étaient
Cependant, fier, serein et tranquille tu devras demeurer
Car, des Gbagbo, pleins dans les rues d’Abidjan, de Katiola, de Man, de Soubré,
De Bouna, de Gagnoa, d’Aboisso, de toute l’Europe et de toute l’Afrique, tu as semés
Et la récolte, une bonne récolte, ne saurait tarder laver l’affront par le nègre essuyé
La tyrannie, de notre sang imbibé, succombera sous le poids de la colère des âmes
Expédiées reposer en pleine journée et en pleine lune de gaieté inachevée
Dans le monde des aïeux qui eux-mêmes, à une autre période furent forcés de dormir
Notre terre souillée dans tous ses coins et recoins, de façon fracassante et définitive
Fera payer l’imposteur et ses alliés venus tuer et faire main basse sur nos propriétés
De l’Ivoirien sans sommation, il tue avec une férocité insondable et incomparable
Il tue avec une joie animale à un rythme cavalier et démoniaque d’un autre temps
Ils seront certainement foudroyés par les puissances incontrôlables par eux
Les sanguinaires venus de partout pour détruire le beau rêve éburnéen
Et, pour dire à très bientôt, que de courage à toi et avec toi le peuple demeure.
Birmingham, 30-septembre 2011
À MA CAMARADE SIMONE EHIVET
Je ne sais exactement quoi te dire, courage
D’humiliation en humiliation, tu sors toujours grande
De trahison en trahison, tu reviens au peuple, plus forte
Devant tout abus vicieux, tu as toujours pardonné
Que voudras-tu que je dise au peuple qui attend impatiemment
De te voir sur le piédestal du palais de la culture pour calmer sa colère
Dame au patriotisme très profond et gênant l’ennemi de l’Afrique
Dame à la colonne vertébrale inébranlable par les coups de fouet
Du colon et de ses suppôts qui, à l’image de l’oiseau noir
Sont venus planter leurs becs de malheur sur les bords de notre Lagune Ebrié
Dame des rêves de plusieurs hommes rêvant d’une Afrique libre
Dame au caractère de Gbi la panthère, de Souroukou le lion
Dame qui a choisi de défendre l’Afrique contre toutes les tentations
Dame aux pieds de Loué l’éléphant qui boute l’ennemi hors d’état de nuire
Dame à la cervelle pleine et bien faite, jalousée et crainte par le colonisateur
Refusant de partir dans son supposé bonheur miroité aux non initiés
Que voudras-tu que je dise au peuple qui, à la recherche de guide
Attend ton retour de la villa lézardée où de force, tu as été conduite
Dame, mère des Ivoiriens, symbole de la résistance africaine
Ton peuple t’attend et te réserve un bain de foule
Pour célébrer ton retour qui se fait trop long, vraiment long
De ma plume, ton peuple apprendra quelque chose de toi
Mais, cette même plume ne saurait te remplacer auprès de lui
Et, je ne pourrais contenir le fardeau de leur envie de te voir aussi longtemps.
Birmingham, 30-septembre 2011
POEME PAR SYLVAIN DE GBOGOU