Média / Reportages institutionnels : RTI1 serait-elle devenue un remake* de la RTI d’hier ?

Publié le jeudi 29 septembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - Hier, sous Laurent Gbagbo, des Ivoiriens se plaignaient du fait que

Awa Ehoura, journaliste à la RTI.

Publié le jeudi 29 septembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - Hier, sous Laurent Gbagbo, des Ivoiriens se plaignaient du fait que

trop de temps d’antenne soit accordé au FPI. Le RHDP a succédé au FPI. Alassane Ouattara est (fraîchement) aux commandes. La RTI change de visage le 9 août 2011. Un relooking avec une bonne qualité de l’image sur laquelle tout le monde est d’accord. Cinquante-deux (52) jours après le retour de la nouvelle RTI, d’un côté, des Ivoiriens se prononcent sur le contenu des émissions proposées et de l’autre, avec un regard critique, certains voudront bien croire que les pratiques ont vraiment changé. Certains Ivoiriens que L’Intelligent d’Abidjan a approchés et à travers certaines conversations, ont un avis partagé. Ce qui nous motive donc à prendre langue avec la direction de la RTI1, c’est l’interpellation faite au média public. «Ce qui a été reproché au FPI hier, c’est ce qui est en train de se produire avec Alassane, dont on dit qu’il est venu apporter le changement. Alassane le matin, Alassane à midi, Alassane le soir. Les erreurs des autres, doivent servir aux responsables de la RTI», voici en quelques mots le reproche d’un téléspectateur à Aka Sayé Lazare et son équipe. Rencontré le mercredi 28 septembre à son bureau du 3è étage à la RTI, pour comprendre les orientations et missions de la (nouvelle) RTI, Laurent Banga, le responsable de la communication lève toute équivoque. «Nous avons un cahier de charges que nous respectons et qui demande de couvrir toutes les activités du chef de l’Etat, les activités du gouvernement, des partis politiques», a-t-il justifié. Aussi rassure-t-il, il s’agit pour RTI1 «de travailler différemment». «Il faut comprendre qu’il y a un changement. La RTI d’aujourd’hui veut rompre avec la RTI d’hier. C’est le vœu du chef de l’Etat», fait entendre Laurent Banga, qui ajoute que «tout ne peut être parfait à 100 %, mais nous travaillons». C’est-à-dire, affirme le responsable de la communication, accompagner le gouvernement dans l’objectif fixé de réconcilier les Ivoiriens. «Notre mission (Ndlr ; RTI) est de faire en sorte que les Ivoiriens soient réconciliés. On ne doit pas se bagarrer, on ne fera pas non plus des papiers dans ce sens», présente-t-il la nouvelle vision de la RTI. Ce qui justifie, selon M. Banga, le sens de la retransmission en direct de certains événements du gouvernement et ceux concernant le chef de l’Etat et ses missions. Ces événements qui bénéficient sur RTI1 de rediffusions après cérémonie, pourraient «sans doute» expliquer, soutient Laurent Banga, la pensée des téléspectateurs sur le fait que la RTI soit tombée dans le piège du culte de la personnalité. Face à cet avis, Laurent Banga rappelle que le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a dit non à tout folklore et autres actions d’Ong autour de sa personne. «Avez-vous vu des reportages d’Ong ou de clubs de soutien à la télé ?», a lancé le responsable de la communication de RTI1. «Les actions du chef de l’Etat doivent être amplifiées et sues de tout le monde», commente-t-il la couverture, entre autres, accordée aux cérémonies de l’investiture du Président de la République, au Prix Félix Houphouët-Boigny de l’Unesco à Paris, aux assemblées de la Banque Mondiale, à Washington aux Etats-Unis. «Le Prix Félix Houphouët-Boigny peut ne pas être su de tous ! Il est important qu’on y mette l’accent. C’est professionnel. Il ne faut pas le direct sur n’importe quoi ! Prenez par exemple, la cérémonie à Yamoussoukro de l’investiture du président de la Commission, Dialogue, Vérité, Réconciliation, ce sera en direct (Ndlr ; hier mercredi). Donc je m’inscris en faux quand les gens disent que la RTI en fait trop. C’est une télé civilisée que nous voulons offrir aux Ivoiriens. On veut offrir une télé de tous les Ivoiriens aux Ivoiriens», a indiqué Laurent Banga. Sur le cas de la couverture des activités des partis politiques, le responsable de la communication de RTI1 souligne que c’est à ceux-ci de mener des activités qui seront couvertes par RTI1. Cas de l’activité récente du parti de Tohou Henri qu’il cite en exemple. Ce qu’il faut par ailleurs savoir, c’est qu’après redéfinition des spécificités des chaînes de télévision par les nouvelles autorités, la RTI1 a un caractère généraliste public de chaîne institutionnelle (institutions de la République) et RTI2, dont les programmes seront bientôt lancés. est une chaîne (purement) culturelle. D’où le fait nouveau dans la détermination des deux chaînes, qui diffusaient des programmes semblables, expliquait le 9 août dernier, Touré Sanga, directeur des programmes et de la production.

*RTI bis

Koné Saydoo