Législatives 2011/Miaka Oureto (Président par intérim du Fpi) : ``Les autorités actuelles ne veulent pas que le Fpi participe aux différentes élections`` ; ``Nous allons lutter``
Publié le samedi 24 septembre 2011 | Soir Info - Le président par intérim du Front populaire Ivoirien (Fpi, opposition), Sylvain Miaka Oureto, a expliqué dans un entretien
accordé à Onucifm, les raisons de l'absence de son parti au prochaines élections en Côte d'Ivoire. Il a parlé aussi de la rencontre avec les camarades de son parti récemment à Accra au Ghana.
Publié le samedi 24 septembre 2011 | Soir Info - Le président par intérim du Front populaire Ivoirien (Fpi, opposition), Sylvain Miaka Oureto, a expliqué dans un entretien
accordé à Onucifm, les raisons de l'absence de son parti au prochaines élections en Côte d'Ivoire. Il a parlé aussi de la rencontre avec les camarades de son parti récemment à Accra au Ghana.
Le Fpi, votre parti vient de décider de suspendre sa participation à la Commission électorale indépendante, qu'est-ce qui justifie cette décision?
Sylvain Miaka Oureto : Notre position relève de l'évidence. Tout le monde sait que cette Commission électorale indépendante, a en charge la gestion des élections dans notre pays, et la gestion d'une élection n'est pas une opération spontanée qu'on résout, 1+1=2. C'est un processus qui contient un ensemble d'étapes qui fait en sorte que les élections puissent être transparentes, justes et équitables. Lorsque vous prenez cette commission dans tout le processus, le Fpi est sous représenté. Dans cette commission, précisément, la Commission centrale de la Cei, sur 31 membres, nous ne sommes représentés que par 2 personnes en collaboration avec certains partis amis, on atteint à peine 4 personnes. Étant donné que la décision de la Cei se prend suite à des débats avant d'arriver à un consensus, vous comprenez que notre voix ne peut pas porter. Cela veut dire que les décisions qui vont être prises, ce sont des décisions qui vont nous être imposées. Si nous sommes contre telle ou telle décision, l'opinion dira que que vous y avez participé.
La logique de la répartition des fonction de la Cei résulte des accords...
S.M.O : Justement, ces accords parlent d'équilibre. Si cette équilibre n'est pas respectée, cela veut dire qu'au départ, on foule les accords au pied. Notre pays a connu des situations des plus terribles justement parce que les élections ont été mal gérées. Il y a eu des incompréhensions, des interprétations qui sont sorties des différents accords signés. Ce n'est pas au moment d'aller à des élections non moins importantes comme les législatives, les municipales et les régionales qu'on ne veuille pas corriger. Cela nous dérange un temps soit peu.
Outre la Cei, le Fpi dit ne pas se reconnaître dans le travail de la Commission Dialogue vérité et réconciliation. M.Miaka pourquoi cette décision ?
S.M.O :Là, je ne suis informé d'une décision qu'on aurait prise de façon formelle et publiée. Même si dans le principe, nous disons que la Commission Dialogue vérité et réconciliation à un objectif, celui de réconcilier tout les Ivoiriens et que pour que cette réconciliation soit vraie, il faut que les problèmes soient pris à leurs racines et qu'on n’exclue aucun problème.
Le week-end dernier a été marqué par une rencontre à Accra. Dans quelle ambiance les choses se sont déroulées ?
S.M.O :C'était une ambiance emprunt à la fois de joie et d'émotion. Beaucoup de joie, parce que nous avons été agréablement surpris de voire des camarades que nous avons perdu de vue et qui se trouvent à Accra. Surtout que dans notre pays, il y avait beaucoup de supputations. De certains, on disait qu'ils étaient en Inde, d'autres au Canada. Et il s'est trouvé qu'ils sont tout près de nous ici, à moins d'une heure de vol. ça été une grande joie de retrouver tous ces camarades. En même temps, beaucoup d'émotions parce qu'à Accra, beaucoup de nos compatriotes de grands responsables qui ont eu à assumer de lourdes charges au niveau de la gestion de l’État se retrouvent là-bas comme si c'était des bons à rien. Et ils ont peur pour leur vie. Ils se disent que s'ils rentrent dans leur pays, ils ne savent plus ce qu'ils vont valoir.
Avez-vous la même vision de l'avenir du Fpi comme ces cadres qui sont hors du pays ?
S.M.O :Le Fpi est un parti de lutte. Nous allons lutter. Nous sommes affaiblis psychologiquement, c'est un état de fait. Nous disons qu'il nous appartient
de lutter pour remettre le parti en marche. Je pense que petit à petit, le parti commence à relever la tête. Pourvu que les autorités actuelles acceptent de jouer le jeu de la démocratie. Dans ces derniers temps, nous constatons qu'il y a un peu d'amélioration. Nous faisons nos réunions, nos meetings. Nos camarades vont à l’intérieur du pays dans leur circonscription pour s'adresser aux citoyens.
Le Fpi a décidé de ne pas participer aux prochaines législatives. Est-ce à dire que vous adoptez la politique de la chaise vide ? Vous ne craignez pas que certains de vos membres optent pour la candidature indépendante ?
S.M.O :Pour l'instant, il faut être prudent. Nous avons posé des questions de principes qui sont claires. Ce n'est pas que le Fpi ne veut pas participer, mais à regarder les choses en profondeur, ce sont les autorités actuelles qui ne veulent pas que le Fpi participe aux différentes élections. Quand nous appelons à ce que nous nous s'asseyions pour discuter en vue d'équilibrer les conditions de participation à ces élections, et que les portes restent fermées, et qu'en même temps, les décisions sont annoncées que les élections vont se faire d'ici le 15 décembre prochain, et qu'il y a des éclats de voix pour dire que si le Fpi ne veut pas participer, on s'en fou, cela veut dire qu'on ne veut pas de la participation du Fpi à ces élections. Ce n'est pas le Fpi qui ne veut pas y participer. Selon les résultats des élections présidentielles tels que communiqués par les officiels de la communauté internationale, le Fpi représente au moins 46% du suffrage en Côte d'Ivoire. Cela veut dire que c'est une frange importante de la population, donc il n' y a pas de raison que nous refusions de participer. Mais si tout est fait de sorte que cette frange importante soit réduite à une portion congrue en Côte d'Ivoire, il nous appartient d'en tirer les leçons.
Retranscrits par
K.A.Parfait