Racket des Frci/ Dagobert Banzio (Ministre du Commerce): «C’est un danger pour l’économie ivoirienne»
Publié le mercredi 7 septembre 2011 | Le Temps - Invité du confrère L’Intelligent d’Abidjan, Dagobert Banzio, ministre du
Publié le mercredi 7 septembre 2011 | Le Temps - Invité du confrère L’Intelligent d’Abidjan, Dagobert Banzio, ministre du
Commerce a tiré à boulets rouges sur les Frci qui s’adonnent à cœur joie au racket des populations et les commerçants. «Le racket est un frein et un danger pour la promotion de l’économie ivoirien». Cette phrase est de Dagobert Banzio, ministre du Commerce. C’était au cours d’une conférence qu’il a animée le lundi dernier. A l’invitation du confrère «l’Intelligent d’Abidjan» portant sur le thème : «mécanisme de fixation des prix dans un contexte libéralisé, la responsabilité de l’Etat». Il faisait ainsi, allusion aux impacts négatifs des faux frais prélevés sur les convois de vivriers sur les routes ivoiriens par certains éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et qui entrainent une flambée des prix à la consommation sur les marchés ivoiriens depuis quelques mois. Le responsable du département du Commerce dans le gouvernement Ouattara, a aussi livré à l’assistance des bribes d’informations sur une séance de travail qu’il a eu récemment avec les directeurs régionaux du commerce et avec des responsables des douanes ivoiriennes. Le constat selon lui est amer quand il dit : «Le territoire ivoirien, d’après le rapport des directeurs régionaux du commerce et des services douaniers est envahi par des produits frauduleux et de la contrebande. Il y a des produits dont nous taisons les noms qu’on refuse désormais de consommer. Il faut donc que les habitudes que nous avons eu durant près de dix ans de crise cessent pour ne pas tuer notre économie». S’agissant du mécanisme de fixation des prix à la consommation de certains produits de grande consommation comme le riz, l’huile de table, les fournitures scolaires, le sucre, le gaz domestique et les produits pharmaceutiques, il a ajouté que la méthode utilisée par ses services est rationnelle, scientifique et prouvée : initier la concertation, étudier les mécanismes des marchés, analyser la structure de prix, identifier les surcouts et les frais superflus, définir un prix de vente maximum conseiller et veillant à ce que les marges commerciales n’excèdent la norme de 21% au maximum. Ce qui, selon lui, a permis d’obtenir le 21 juillet, dans la filière sucre, une baisse de 6 à 10% du prix de vente au détail du sucre, à la veille de la période du jeûne musulman d’une part, et en ce qui concerne le riz de grande consommation 25% de taux de brisures, un protocole d’accord a été signé le 12 août dernier d’autre part. Evidemment dans une économie se réclamant de la doctrine libérale telle que voulue par l’idéologie du Rhdp, les effets réels de ces mesures n’impactent encore suffisamment le panier de la ménagère. Le ministre Dagobert qui dit être encore au laboratoire avec ses collaborateurs, demande aux Ivoiriens beaucoup de patience, encore quelques mois, pour en ressentir les effets desdites mesures. Aussi et toujours se basant sur la doctrine libérale, il a annoncé le déploiement sur le terrain non de «contrôleurs de prix» mais des «surveillants de prix».
Bamba Mafoumgbé (bamaf2000@yahoo.fr)