Joseph Ebagnérin, secrétaire général adjoint de l’Ugtci : “80. 000 travailleurs ont perdu leurs emplois”
Publié le samedi 13 août 2011 | Notre Voie - Le premier secrétaire général adjoint de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), Joseph Ebagnérin, a dressé mercredi dernier à M.
Publié le samedi 13 août 2011 | Notre Voie - Le premier secrétaire général adjoint de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), Joseph Ebagnérin, a dressé mercredi dernier à M.
Marcel Zadi Kessy, président du Conseil économique et social, au siège de cette centrale syndicale à Treichville, un sombre tableau de la situation de l’emploi en Côte d’Ivoire. Selon l’adjoint d’Adé Mensah, Secrétaire général de l’Ugtci, du fait de la crise postélectorale, environ 800 entreprises ont fermé pour une masse salariale avoisinant 135 milliards Fcfa. 80.000 travailleurs ont perdu, a-t-il poursuivi, leurs emplois. Il a ajouté à ce triste tableau, des chômages techniques de longue durée et des délocalisations d’entreprises. Pour Joseph Ebagnérin, si la question de l’emploi n’est pas bien réglée, cela peut constituer une bombe à retardement , à en juger par les propos qu’il a tenus à Marcel Zadi Kessy qui rendait une visite de courtoisie aux responsables de l’Ugtci. « Cette masse de jeunes qui faute d’occupation peut représenter à terme, un risque énorme. Les dernières images de par le monde sont assez parlantes car faute de les occuper, ces jeunes s’adonneront à cœur joie de s’occuper de nous. Les jeunes diplômés sont bien nombreux qui attendent un premier emploi et qui faute de n’avoir eu un, depuis 10 voire 15 ans, sont dépassés par leur propre technique et mériteraient d’être repris, recyclés, formatés ou peut-être même entièrement reconvertis. Une politique générale de l’emploi et une aide à l’embauche sont plus que déterminantes, paramètre que le Conseil économique et social saura susciter pour qu’une volonté politique s’affirme », a-t-il souligné. M. Ebagnérin a salué les actions positives de son hôte à la tête du Conseil national du patronat, sa prise active à la réforme de la Cnps à travers le paiement de la pension au conjoint survivant, à l’érection de son statut d’Epn à celui d’entreprise privée de type particulier, gérant une concession de service public, à la création de la commission indépendante permanente de concertation (CIPC), une tribune bipartite (centrales syndicales et employeurs du secteur privé)…. L’hôte d’Adé Mensah n’a fait aucun commentaire sur la situation précaire de l’emploi que lui a présenté Joseph Ebagnérin. Il a seulement indiqué que c’est avec fierté qu’il visite les locaux de cette centrale syndicale. « Pendant près d’un demi siècle, de 1962 à aujourd’hui, l’Ugtci a été inlassablement et très étroitement associée au développement économique et social de la Côte d’Ivoire. Elle a été et continue d’être un facilitateur essentiel du dialogue social entre travailleurs et employeurs y compris l’Etat au moment où celui-ci était le plus gros employeur du pays. Elle aurait pu être le ferment d’affrontements violents entre les deux pôles de l’entreprise. Mais elle a, au contraire, opté pour un syndicalisme responsable et modéré, largement à la base des avancées économiques qui ont fait la gloire de cette nation jusqu’aux années de crise. Depuis quelques semaines, j’ai entamé une série de visites aux structures des forces économiques et sociales de notre pays, pour apprendre à mieux les connaître. Je place un grand espoir en une franche collaboration entre votre union et le Conseil économique et social en vue d’un dialogue social toujours et plus apaisé que jamais», a soutenu M. Kessi.
Charles Bédé