Interview/ Salif Bictogo (Candidat à la présidence de la FIF) : “Un consensus peut arriver à tout moment”
Publié le mercredi 3 août 2011 | Le Mandat - Salif Bictogo, le président de la Conférence des présidents des clubs, veut la présidence de la FIF. Parlant au nom de la Conférence, le
Stelliste reconnaît, toutefois, ne pas avoir la majorité absolue des clubs. C’est dire que la bataille est ouverte. Et tout peut arriver.
Publié le mercredi 3 août 2011 | Le Mandat - Salif Bictogo, le président de la Conférence des présidents des clubs, veut la présidence de la FIF. Parlant au nom de la Conférence, le
Stelliste reconnaît, toutefois, ne pas avoir la majorité absolue des clubs. C’est dire que la bataille est ouverte. Et tout peut arriver.
Non pressenti dans la course à la présidence de la FIF jusqu’au désistement de Jacques Anouma, vous avez été proposé, ensuite, par la Conférence des Présidents. On se dit qu’il s’agit d’une aventure périlleuse, puisque cette candidature est tout simplement précipitée. Peut-on parier sur vous, pour une gestion optimale de la Fédération ?
Depuis toujours, nous avons dit que le futur président sortira de la Conférence des Présidents. Anouma étant un des nôtres, nous l’avions proposé en 2002 et 2007. Cette année, il a décidé de ne plus se présenter. La tâche est immense, mais cela ne nous a pas surpris. Nous étions préparés à toutes les éventualités. En ce qui me concerne, personnellement, j’étais vice-président de la Ligue professionnelle. Nous gérons nos clubs au quotidien, c’est déjà un acquis.
Si vous vous attendiez vraiment à ce revirement de situation, pourquoi y’a-t-il eu, alors, ce branle-bas au sein des clubs après le retrait d’Anouma ?
Dans un passé récent, les clubs avaient annoncé leur volonté de prendre les choses en main. D’aucuns ont pensé qu’il s’agissait d’un simple slogan. Or, à la réalité, nous avions dénoncé des dysfonctionnements au sein de la Fédération. Il s’en est suivi la rencontre du Novotel qui a duré 8 heures. Au terme de cette rencontre, il y a eu l’entrée des clubs à la Ligue professionnelle, dont j’étais le premier vice-président, jusqu’à ma démission le 30 juillet dernier. Nous soutenions le président sortant mais, dans le même temps, proposition avait été faite que 7 clubs figurent dans le Comité exécutif de la FIF. Nous, c’est-à-dire les clubs, voulons gérer notre chose.
Vous parlez au nom des présidents, alors que tous ne se reconnaissent pas en vous, ou du moins en la Conférence des Présidents…
Une majorité est toujours relative. Nous ne revendiquons pas la totalité des présidents de club.
Après le retrait d’Anouma, la Conférence est partie sur la base d’un consensus, pour se retrouver, ensuite, au stade de la division. Qu’est-ce qui s’est passé entre-temps ?
Il n’y a pas eu de division, en tant que telle. Seulement, des personnes n’ont pas été honnêtes avec elles-mêmes. Elles ont décidé de choisir d’autres camps.
Pouvez-vous nous dire sincèrement que la défection de Jacques Anouma n’a pas bouleversé les choses au niveau des clubs?
La Conférence prenait déjà les devants depuis 2002.
Mais, la Conférence, on le sait, a un rôle purement consultatif. De ce fait, elle n’a pas de statuts pour engager tous les clubs…
La Conférence est l’émanation de la Fédération. D’évidence, elle ne peut pas avoir de statuts. C’est un peu comme le Comité des sages de l’Africa Sports, présidé par Me Cheickhna Sylla. A la conférence, chacun est libre de venir et de partir. Il n’empêche, notre bilan depuis 1994 est positif. Nous sommes l’une des rares fédérations à avoir réussi à faire passer, en douceur, la démission d’un président sortant, en la personne de Dieng Ousseynou. Ailleurs, il y a eu des suspensions de la part de la FIFA.
Pour diriger la FIF, il faut pouvoir gérer son club. Or, la gestion du Stella ne fait pas forcément école en Côte d’Ivoire. Il se raconte que vous auriez verrouillé les textes pour rester au pouvoir à vie. Cela dit, avez-vous la carrure ou du moins le profil pour présider aux destinées de la Fédération ?
Ça n’engage que ceux qui tiennent ces propos. Les textes ont été faits en assemblée et non par moi. Les uns et les autres auraient dû être là. Je considère que ce ne sont que des sympathisants. Qu’entendez-vous par la carrure ? Quand Dieng prenait les rênes de la FIF, il n’était pas président de club ; il était président de section. Qui aurait pu parier sur lui? Jacques s’est présenté en 1999 en tant que chef comptable à Air Ivoire.
Mais, pourquoi vouloir, aujourd’hui, que la Fédération revienne nécessairement à un président de club ?
Mais, pourquoi voulez-vous absolument que quelqu’un d’autre vienne gérer la Fédération ? Donnez-nous les raisons !
Parce qu’on n’a pas besoin d’être président de club pour diriger avec brio la Fédération. Sur ce point, on se comprend n’est-ce pas ?
Justement, on se comprend. Mais, cette fois-ci, les électeurs que nous sommes, ont décidé d’être candidats.
La Conférence, on le sait, était favorable à Anouma. Ce dernier, avant de partir, a promis d’apporter son soutien à un candidat. Sans être formel, ce candidat d’Anouma serait Sidy Diallo; pourquoi ne le suivez-vous pas dans ce choix ?
Nous étions certes favorables à Jacques Anouma, mais cela ne signifie pas un transfert d’amour. D’ailleurs, il n’y a pas eu de consigne de sa part. Il y a trois candidats; on ne sait pas lequel d’entre nous Anouma soutient.
Selon des indiscrétions, on est bien parti pour un face-à-face Sidy-Bictogo ? Autrement dit, une bataille entre deux Stellistes. Est-ce que cela vaut la peine ?
Que deux Stellistes s’affrontent, c’est la preuve que le Stella a semé de la bonne graine. Mais, disons qu’il ne s’agit pas de bataille. Nous ne sommes pas fermés. C’est une élection. Et, nous estimons qu’il y a la possibilité de faire une élection démocratique. Un consensus peut arriver à tout moment. Même pendant la campagne, il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer. Donc, on n’est fermés à aucune porte.
Réalisée par Martial Galé