Zasso Patrick “en global” : “La seule personne aujourd’hui qui peut sauver la Côte d’Ivoire c’est Gbagbo, je vous le dis si Gbagbo est libéré, la Côte d’ivoire est libérée “

Le 09 juillet 2011 par IvoireBusiness - Abidjanici: Bonjour Mr Zasso, comment allez-vous après tout ce temps ?
Zasso: Bonjour, par la grâce de Dieu je vais bien.

Abidjanici: Ma première question est de savoir si vous n’avez pas de regrets aujourd’hui que le candidat que vous avez abandonné au second tour des élections est président de la Côte d’ivoire. Ne regrettez-vous d’avoir choisi le camp Gbagbo au dernier moment ?
Zasso: Avant de répondre à votre question je tiens à faire un rectificatif, Alassane Ouattara n’est pas président de la république de Côte d’ivoire parce qu’il n’a pas été élu par les Ivoiriens mais a été imposé à la tête de la Côte d’ivoire par Nicolas Sarkozy qui depuis longtemps lui avait promis de faire de lui le chef de l’Etat de Côte d’ivoire. Pour revenir à votre question, je diras que je suis fier d’avoir soutenu la Côte d’ivoire et le président Gbagbo que je continue de soutenir encore, parce que je sais qu’au décompte du premier tour Alassane a eu 22%, Bédié 21% et le président Gbagbo 46 % des suffrages exprimés. Je reste donc digne et fier d’avoir soutenu le président Gbagbo je n’ai aucun regret.
Abidjanici: De là où vous êtes vous avez certainement les échos de la situation chaotique du pays qui reste jusqu’à jour sans armée, sans police, et sans appareil judiciaire avec une économie en réelle déliquescence, pour preuve au jour d ‘aujourd’hui les salaires des fonctionnaires ne sont pas encore payés. Quels commentaires faites-vous de cette situation ?
Zasso: C’est vraiment dommage, c’est malheureux que la Côte d’ivoire se retrouve à ce satde-là. Aujourd’hui la Côte d’ivoire connais des problèmes de tous ordres, pas de sécurité, pas de justice, l’économie c’est la catastrophe Mais tout ça, je pense que l’Onu et la France ont décidé de déstabiliser la Côte d’ivoire. Elles ont pensé qu’en le faisant et en installant Alassane Ouattara, les choses allaient aller mieux. Mais elles viennent de comprendre qu’elles se sont trompées. Elles ont recruté des mercenaires dans toute l’Afrique, des gens qu’elles ne connaissent même pas, ces gens se sont introduits en Côte d’ivoire avec fracas. Je voudrais faire une digression pour dire que ma maison a été pillée, ma voiture emportée, j’ai tout perdu, aujourd’hui je n’ai plus rien chez moi, vous voyez, cela est malheureux. Concernant l’économie, je savais moi que Ouattara n’allait rien faire parce que c’est quelqu’un qui a toujours compter sur les autres. Aujourd’hui il n’arrive pas à payer les fonctionnaires. Ouattara ne peut pas réorganiser l’économie, il n’en a pas les capacités.
Abidjanici: Le régime en place actuellement a décidé de poursuivre les cadres de la LMP pour crime économique, crime de guerre et atteinte à la sûreté de l’Etat de Côte d’ivoire. Dans ce cadre-là certains ont été formellement inculpés et des mandats d’arrêt internationaux on été lancés contre d’autres dont Blé Goudé qui est un de vos proches. Celui-là même qui vous a exhorté à rejoindre le camp Gbagbo. Que pensez-vous de toutes ces décisions prises par le régime Ouattara ?
Zasso: Je crois que ces mandats d’arrêt n’ont pas de sens et traduisent une certaine frilosité et la peur du camp Ouattara. En effet, le camp Ouattara a des difficultés et veut détourner le regard des Ivoiriens sur ses lacunes. Réellement, Ouattara n’a pas gagné les élections, quand on fait un coup d’état on a une façon de se comporter. Comme ils sont convaincus qu’ils n’ont pas gagné les élections, ils ont peur. Ce mandat d’arrêt contre Blé Goudé en est l’illustration parce que ce Mr a toujours enseigné la lutte de la rue aux mains nues, c’est un démocrate, il n’a jamais pris les armes, encore moins prôné la violence, d’où vient-il qu’on lance un mandat d’arrêt contre lui, si ce n’est la peur de sa personne ? Gbagbo non plus n’a jamais utilisé la violence, c’est par peur de Gbagbo qu’ils l’ont mis en prison. C’est donc l’expression de la peur que vous voyez à travers ces agissements. Ils maintiennent Gbagbo, sa femme, son fils et ses proches en prison par peur. Tous les proches de Gbagbo sont violentés ou tués. C’est des signes de peur. Je tiens à vous dire que Ouattara est un peureux, il ne croit même pas en ce pouvoir qui est entre ses mains. J’affirme que ce sont des signes de faiblesse parce que quand on a réellement gagné les élections et qu’on est sincère, on n’agit pas ainsi. Rappelez-vous en 2000 quand Gbagbo a gagné les élections, il n’a pas eu peur, il est allé chercher Ouattara en exil, il est allé chercher Bédié en exil ! Ouattara est rentré en Côte d’ivoire grâce à Gbagbo. Il a été reconnu en tant qu’Ivoirien grâce à Gbagbo, il a été candidat aux présidentielles grâce à Gbagbo. Gbagbo a créé toutes les conditions pour que Ouattara et son entourage soient à l’aise. Mais aujourd’hui que Ouattara est au pouvoir Gbagbo et sa famille ainsi que ses proches sont tous en prison. Cela n’est pas normal.
Abidjanici: Aujourd’hui le constat est que toute la galaxie patriotique a disparu de la scène politique Ivoirienne, ce qui se comprend dans le contexte actuel. Est-ce que de là où vous êtes vous continuez à croire en victoire finale ?
Zasso: En tout cas moi personnellement je crois en l’avenir de la Côte d’ivoire et ce chao dans lequel elle se trouve aujourd’hui raffermi davantage ma foi. On se rend compte que Ouattara est impuissant, il ne peut rien changer, la tache est trop lourde pour lui. S’il maintient Gbagbo et sa femme en détention et qu’il lance des mandats internationaux, c’est que réellement il ne peut pas. La seule personne aujourd’hui qui peut sauver la Côte d’ivoire c’est Gbagbo, je vous le dis si Gbagbo est libéré, la Côte d’ivoire est libérée tout simplement parce que Gbagbo est aimé par le peuple et c’est ce qui fait peur à Ouattara. En effet, il est conscient qu’une fois Gbagbo libéré le peuple demandera sa réhabilitation en tant que président, et c’est ce qui lui fait peur. La force de Gbagbo c’est le peuple et non les armes. Nous, nous croyons, nous n’avons pas peur pare que la Côte d’ivoire est notre pays, le moment viendra où nous allons renter en Côte d’ivoire.
Abidjanici: Il y a quelques jours de cela le général Blé Goudé a accordé une interview à RFI qui a rassuré les Ivoiriens sur sa détermination à sa s’engager à leurs côtés, et a coupé court aux rumeurs sur sa mort .Est-ce que vous vous avez des nouvelles plus fraîches de lui?
Zasso: Je suis désolé, sincèrement je ne sais pas où Blé Goudé se trouve.
Abidjanici: Vous n’avez pas de contact téléphonique avec lui depuis….
Zasso: Non, non je n’ai pas de contact téléphonique avec Blé Goudé Charles. Ce que je voudrais dire, c’est que si Ouattara et la France recherchent Blé Goudé c’est parce qu’ils savent que c’est l’avenir de la Côte d’ivoire et cela leurs fait peur. Aujourd’hui on se rend compte que Sarkozy a donné naissance à une nouvelle classe d’homme politique en Côte d’ivoire, ces petits politiciens qui s’étalent dans la presse et menacent d’aller chercher Blé Goudé, je les invite à la sérénité parce que nous dans notre combat c’est Dieu et non Sarkozy notre soutien. Bientôt Sarkozy s’en ira, ils auront à chercher un nouveau parrain.
Abidjanici : Aujourd’hui vous êtes en exil, et on constate sur le terrain en Côte d’ivoire qu’il y a certains de vos amis de la galaxie patriotique qui flirtent avec le nouveau pouvoir en place. Je veux parler d’Eugène Djué et du défunt Maguy le Tocard pour ne citer que ceux-là. Ets-ce que vous ne vous sentez pas trahi aujourd’hui en voyant quelqu’un comme Djué aux côtés de Ouattara et Soro ?
Zasso : Sincèrement je n’ai pas de commentaires à faire à ce sujet parce que chacun a sa façon de se tracer une voie dans la vie. Si certains estiment que qu’en étant avec Ouattara, qui a volé, tué, qui a cassé la Côte d’ivoire, ils peuvent régler les problèmes, écoutez je rends gloire à Dieu ! En tout cas en ce qui me concerne, je ne peux pas soutenir quelqu’un qui a été imposé par la violence, par la guerre, et ça, personne ne peut me l’enlever. Je sais les résultas que Ouattara a eu aux élections. Quant à feu Maguy le Tocard, c’est dommage parce que c’est quelqu’un que j’ai côtoyé. Nous étions ensemble les derniers jours qui ont précédé l’arrestation du président Gbagbo, nous avons eu à faire ensemble des tournées de mobilisation à Yopougon. Malheureusement je ne sais pas ce qui s’est passé à la dernière minute, mais je suis vraiment désolé pour ce qui est arrivé à Maguy, c’est un humain, je n’ai pas imaginé que cela arriverait maintenant, c’est la décision de Dieu. Pour ce qui est de son ralliement à Ouattara, c’est un choix qu’il a fait, je ne le juge pas.
Abidjanici : Avec tous ces mandats d’arrêt qui sont lancés, n’avez-vous pas peur d’être la prochaine cible de ces mandats ? Ne craignez-vous pas pour votre vie là où vous êtes
Zasso : Ce que je peux dire c’est qu’en tout état de cause, c’est Dieu qui veille sur chacun de nous. Même Ouattara qui est en Côte d’ivoire et qui lance des mandats d’arrêt internationaux, il n’est pas en sécurité lui-même pace que s’il était en sécurité on l’aurait vu faire des tournées dans tout le pays avec son équipe. Il ne peut même pas se promener à Abidjan, ça veut tout simplement dire qu’il n’est pas en sécurité, il a créé une rébellion qu’il ne maîtrise pas! Et de plus lui et Soro sont dans un jeu de sorciers, il n’y a rien de sérieux dans leur collaboration, c’est de la sorcellerie parce que nous savons comment ils se sont réconciliés à la dernière minute. Je sais ce qui s’est passé.
Abidjanici : Pour nous qui ne sommes pas dans les secrets des dieux pouvez-nous en dire plus ?
Zasso : Pour le moment je ne peux rien vous dire à ce sujet parce que le moment viendra où tout sera dévoilé, et ce moment je le prépare dans une interview vérité. Je voudrais revenir sur les mandats d’arrêt internationaux lancés par Ouattara qui sont des signes de peur. Cela n’a aucun sens parce qu’on sait que ce dernier a été mis au pouvoir par Sarkozy qui a usé de la force militaire. Rappelez-vous que c’est à cause d’un mandat d’arrêt international que Ouattara a déstabilisé Bédié, il ne peut pas dire le contraire. Bédié en 99 a lancé un mandat d’arrêt international contre Ouattara .Et lorsque Ouattara a été assigné à résidence ici dans sa résidence de Blockhaus, Gbagbo était à son chevet. Il était le seul leader politique à dire non pour protester contre le fait que Ouattara soit mis en résidence surveillée, Ouattara a oublié cela. Aujourd’hui Ouattara a été installé au pouvoir par la force grâce à Sarkozy, la seule chose qu’il devrait faire pour montrer qu’il est humain……Quand il était en campagne, il a affirmé qu’il ferait comme Nelson Mandela. Mais quand on veut faire comme Mandela, on ne lance pas de mandat d’arrêt. Alors que Ouattara lance des mandats d’arrêts à tout vent. Ce que je voudrais dire, c’est que Ouattara est manipulé par son entourage, je connais bien cet entourage. A la vérité, c’est un groupe d’hommes qui réfléchit et demande à Ouattara d’exécuter c’est ce qui explique ces mandat d’arrêt. Ouattara ne peut pas s’assumer, il n’est pas responsable de lui-même. Sinon comment comprendre que quelqu’un qui a lutté contre l’injustice qui lui a été faite par Bédié et le PDCI puisse être aujourd’hui arrêté par lui. Vas-y comprendre quelque chose si ce Mr n’est pas manipulé. C’est Gbagbo qui a fait de Ouattara un Ivoirien là où les autres lui refusait ce droit, c’est lui qui a fait de lui un candidat à la présidentielle, alors allons comprendre quelque chose à cet acharnement de Ouattara contre Gbagbo.
Abidjanici : Votre mot de fin à l’endroit des Ivoiriens.
Zasso : Pour mot de fin je voudrais m’adresser directement à Ouattara. Je l’invite à se ressaisir, à arrêter les chantages parce que dans ce pays il a pris les armes pour lutter contre l’injustice selon lui. Ceux a qui il lance des mandats d’arrêt son des Ivoiriens ? Des fils de la Côte d’ivoire qui n’ont pas pris des armes contre leur pays. Lui qui a recruté des rebelles, il ne lance pas de mandat d’arrêt contre eux et contre lui-même. Cette démarche est dangereuse. J’interpelle aussi son entourage, et l’invite à se ressaisir. Je demande tout simplement à Ouattara de libérer Gbagbo. Je dis à Ouattara d’arrêter tout ce chantage. La seule décision qu’il a à prendre c’est de libérer Gbagbo parce que Gbagbo et un digne fils de la Côte d’ivoire, mais aussi parce que Gbagbo a trop fait pour lui, et à ce sujet il y a des vérités qui vont bientôt sortir. Très bientôt je vais dire des vérités parce que Ouattara sait ce que je lui ai dit avant. Il faut qu’il renonce à tous ces mandats d’arrêt inutiles parce que ça ne l’honore pas. Ce sont des signes qui montrent qu’il n’est pas aimé par les Ivoiriens. Quand on a été imposé on ne sait pas se contrôler et c’est ce à quoi on assiste avec Ouattara aujourd’hui. Quelqu’un qui est sûr de son pouvoir ne lance pas des mandats d’arrêt, il n’arrête pas ses adversaires politiques, il ne muselle pas la presse proche de l’opposition. Je l’exhorte encore une fois à libérer Gbagbo et sa femme parce que Gbagbo n’a jamais humilié Ouattara ni sa femme. Je demande à Ouattara de libérer Gbagbo, il faut qu’il sorte de la prison où il est parce que Gbagbo a donné la liberté à Ouattara, il est temps qu’il en fasse de même pour lui.
Propos recueilli par Woudy Ti
(woudyti@abidjanici.net)