Invité de la télé pro-Ouattara: Ahoussou Jeannot à côté du sujet - Que reproche-t-il à Michel Gbagbo, le fils du Président Gbagbo?
Le 02 juillet 2011 par Notre voie 2011 - Plus avocat ou militant du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et paix (RHDP), que ministre de la république, Jeannot
Le 02 juillet 2011 par Notre voie 2011 - Plus avocat ou militant du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et paix (RHDP), que ministre de la république, Jeannot
Ahoussou Kouadio n’a pas vraiment comblé les attentes des téléspectateurs le mercredi dernier. Garde des sceaux, ministre de la justice, il devait expliquer pourquoi jusqu’à présent, seuls les partisans de Laurent Gbagbo sont poursuivis par la justice ivoirienne alors que ceux du nouveau chef de l’Etat restent intouchables. Il a plutôt continué, comme semble l’avoir décidé le nouveau pouvoir, à accabler des gens qui sont dans les liens de la détention de façon injustifiée pour beaucoup. Traitant certains de « criminels », alors que ces derniers n’ont pas encore été jugés et condamnés.
Et quand les journalistes lui demandent pourquoi Michel Gbagbo, le fils de Laurent Gbagbo est incarcéré à Bouna, il répond tantôt que c’est parce qu’on l’a pris avec son père, tantôt que la justice lui reproche des choses. Mais, de toute évidence, ce qui est reproché à Michel Gbagbo, c’est d’être le fils de Laurent Gbagbo et d’avoir eu l’outrecuidance d’être resté avec son père au moment des bombardements alliés.
Et puis, le ministre Ahoussou a parlé des crimes commis ces dernières années tels que ce qu’il a appelé le massacre des militants Rhdp en mars 2004, la disparition de Guy-André Kieffer, l’assassinat des femmes à Abobo, celui des « Blancs » (c’est son mot) enlevés à Novotel etc. Mais jamais il n’a évoqué ce qui a choqué le massacre des Guéré de Duékoué. Pourtant, quoiqu’on dise, les événements qui se sont produits à Duékoué fin mars-début avril sont d’une ampleur plus grande que tous les crimes qui ont retenu l’attention du ministre.
Il y avait assurément une volonté manifeste de minimiser des tueries massives tout en montant en épingle des actes de moindre ampleur.
Et, puis, il y a le ton jubilatoire et moqueur d’un ministre de la république quand il parle des personnes incarcérées ou en exil. Ainsi, quand on les journalistes parlent des conditions de détention exécrables de Laurent Gbagbo et ses proches, Ahoussou Kouadio rétorque que Gbagbo « a grossi » et que d’autres étaient à la Pergola avec « leurs amies » en insistant sur le « e ». Les téléspectateurs qui estimaient que l’instant n’était pas à la plaisanterie n’ont pas manqué de l’interpeller sur son ton. N’ayant certainement rien compris sur le sens de cette interpellation, le ministre qui est né avant la modestie a rétorqué qu’en tant qu’avocat, il a toujours eu le verbe haut et que ce n’est pas maintenant qu’il allait changer.
Enfin ! Les téléspectateurs auront au moins compris que l’arrogance n’est pas là où on croit.
Augustin Kouyo