Séminaire sur la reforme de l’Armée à Bassam: 11 000 éléments dans l’Armée nouvelle dont 8 700 éléments issus des ex-FAFN et 2 300 FRCI
Publié le samedi 25 juin 2011 | IVOIREBUSINESS - Le Ministère délégué auprès du Premier Ministre chargé de la Défense a organisé, un atelier sur le thème : « Quelle armée pour la Côte d’Ivoire nouvelle ? ».
Publié le samedi 25 juin 2011 | IVOIREBUSINESS - Le Ministère délégué auprès du Premier Ministre chargé de la Défense a organisé, un atelier sur le thème : « Quelle armée pour la Côte d’Ivoire nouvelle ? ».
L’objectif de cet atelier était de jeter les bases de la construction de la nouvelle armée suite à l’unification des ex Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) et des ex-Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), par l’ordonnance N° 2011-33 du 17 mars 2011, en une armée unique dénommée « Forces Républicaines de Côte d’Ivoire » (FRCI) en vue de la doter d’un cadre institutionnel pour en faire une armée nouvelle attachée aux valeurs d’unité, de cohésion et de moralité républicaines.
Cet atelier qui a eu lieu du 22 au 24 juin 2O11 à Grand Bassam, a été présidé par le Commissaire Général de Brigade Aérienne KISSI Koabenan Anani Raymond et a enregistré la participation des experts de la société civile, des Forces Impartiales et de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).
Après l’installation des participants, le mot de bienvenue a été prononcé par le Président du Comité d’Organisation, qui a situé le cadre de cet atelier qui s’inscrit en droite ligne de l’Accord Politique de Ouagadougou (APO).
Le Ministre délégué à la Défense, Monsieur Paul Koffi KOFFI, a donné les orientations qui devront guider les travaux en vue de définir et consolider les bases de la nouvelle armée. Il a aussi instruit les militaires des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire d’avoir un comportement responsable et républicain vis-à-vis de la population civile, avant de prononcer la formule solennelle d’ouverture
Les travaux de l’atelier ont débuté par trois (3) communications en plénière à savoir:
1. Les visions et valeurs fondamentales ;
2. Qu’est ce que la réforme du secteur de la Sécurité ;
3. Organisation des Forces Républicaines de Cote d’Ivoire.
Une fois les exposés faits, les travaux ont été organisés autour de trois (3) commissions techniques, sur les thèmes suivants:
- Sécurité et Déontologie ;
- Organisation, Gestion et Développement ;
- Moyens et Coopération Internationale.
Les participants ont exploré l’ensemble des questions relatives à la mise en place de la nouvelle armée.
A l’issue des travaux des différentes commissions, les recommandations principales ci-après ont été adoptées:
Relativement au cadre juridique et institutionnel:
- la mise en œuvre des dispositions essentielles du code de la fonction militaire pour l’amélioration des conditions de vie et de travail ;
- la révision du cadre juridique régissant le maintien de l’ordre et l’élaboration d’un code de bonnes pratiques en la matière ;
- la réforme de la justice militaire ;
- la création d’une structure ad-hoc collégiale pour la sécurisation des élections;
Au titre de la formation et de la sensibilisation:
- l’initiation des Forces Armées au maintien de l’ordre ;
- la formation des Forces Armées à la participation aux opérations de sécurité et de maintien de la paix, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et la piraterie en mer, qui sont de nouvelles menaces faisant inévitablement appel à la contribution des Forces Armées ;
- le respect des droits de l’homme dans la planification et la conduite des opérations militaires ;
- la lutte contre le racket et la corruption.
Au chapitre de l’organisation des services :
- la réactivation, le renforcement ou la création des organes de recours;
- l’instauration de la planification stratégique et de la culture du résultat au niveau des chefs d’unités ;
- la nécessité pour l’organisation des services des Forces Armées de s’adapter à l’évolution ;
- l’actualisation et la vulgarisation des textes.
S’agissant des ressources humaines :
- l’élaboration d’un catalogue de métiers et de profils de postes ;
- la mise en adéquation du recrutement, des formations, des emplois avec les besoins réels ;
- la modernisation de la gestion des ressources humaines par l’acquisition d’un logiciel de gestion;
- l’intégration de 11 000 éléments dans l’Armée nouvelle dont 8 700 éléments issus des ex-FAFN conformément à l’Accord Politique de Ouagadougou (APO) et 2 300 éléments associés aux FRCI;
- l’option pour une armée mixte (professionnalisation des catégories officiers et sous-officiers et la conscription pour les militaires du rang à recruter principalement au sein des admis aux concours d’accès à la Fonction publique) ;
- la réduction notable des avancements à titre exceptionnel et la réglementation des classements préférentiels.
Au titre de la cohésion :
- le retour aux valeurs républicaines ;
- la réinstauration de la discipline et de l’équité dans les formations, stages par la voie de concours ;
- le rapprochement du commandement des troupes ;
- la généralisation des missions de nomadisation ;
- l’exigence de transparence dans la gestion des ressources allouées aux unités ;
- l’occupation quotidienne des troupes.
Relativement aux outils de travail et aux moyens généraux :
- le respect des procédures pour permettre à la Direction du Génie et des Equipements Militaires (DGEM) de remplir efficacement ses missions ;
- la mise en œuvre des mesures nécessaires pour inverser le ratio actuel de l’utilisation des ressources allouées au Ministère de la Défense, à savoir 97,3% pour le fonctionnement et 2,7% d’investissement pour atteindre progressivement le niveau des 30% en investissement et des 70% en fonctionnement comme l’exigent les standards internationaux ;
- la prise en compte par l’Etat des dépenses de santé pour le militaire et sa famille, comme prescrit par le code de la fonction militaire ;
- l’octroi d’une autonomie aux chefs de corps des unités par l’instauration du système des crédits de « Masse » (casernement, eau, électricité, téléphone, alimentation) pour un meilleur fonctionnement des unités tout en renforçant le contrôle auprès des administrateurs de crédit délégués.
Au titre de la coopération militaire :
- la cooptation de nos partenaires en matière de coopération militaire en tenant compte des besoins des Armées et la capacité de ceux-ci à y répondre efficacement ;
- l’instauration d’une coordination permanente entre le Ministère de la Défense et les ministères en charge des Affaires étrangères et de l’Economie et des finances, dans la gestion des attachés de Défense et des personnels militaires affectés dans les chancelleries ;
- la création d’écoles de formation en Côte d'Ivoire ;
- la réouverture des postes d’attachés de Défense auprès de la CEDEAO et de l’Union Africaine.
CONCLUSION
Au terme des trois (03) jours de travaux, un rapport général a été rédigé et sera transmis à Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Ministre de la Défense par la voie hiérarchique.
Enfin, cet atelier a été l’occasion d’échanges francs et constructifs entre les ex-FANCI et les ex-FAFN, consolidant ainsi la cohésion au sein des FRCI.
L’atelier, tout en se félicitant de l’esprit de fraternité qui a prévalu tout au long des travaux, exprime ses remerciements à tous les experts pour leurs contributions forts enrichissantes.
Fait à Grand Bassam le 24 juin 2011
L’atelier