Yopougon : Affrontement hier entre gendarmes et Frci / Des blessés / Le film des évènements
Publié le jeudi 23 juin 2011 | L'Inter - Encore une autre page sombre. Hier mercredi 22 juin, un affrontement sanglant est survenu entre les gendarmes de l'Escadron logé au
Publié le jeudi 23 juin 2011 | L'Inter - Encore une autre page sombre. Hier mercredi 22 juin, un affrontement sanglant est survenu entre les gendarmes de l'Escadron logé au
quartier Toit-rouge de Yopougon, et les éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) basés dans les locaux du commissariat du 19è arrondissement, situé à environ 200 mètres du camp de Gendarmerie dans ce même quartier. Ce clash a fait, selon des sources militaires, un blessé dans chaque camp, et de nombreux dégâts matériels dans la caserne des gendarmes. Pillages et saccages étaient au rendez-vous, rapporte-t-on. Pis, l'épouse d'un gendarme, qui se trouve être un élément de la garde raprochée du ministre de l'intérieur Hamed Bakayoko, a été rudoyée. Retour sur ce mercredi où les armes ont encore tonné à Yopougon. Le matin, les éléments Frci du commandant Doumbia, qui faisaient du sport, arrivent au niveau de l'Escadron de gendarmerie. Au même moment, un gendarme en tenue civile et à bord d'un véhicule se retrouve nez-à-nez avec les Frci. « Garez! garez! », lui intiment ces militaires sportifs du matin. Surpris, le gendarme conducteur met quelques minutes pour terminer sa manœuvre. Cela ne met pas fin cependant à la volonté des éléments du commandant Doumbia d'en imposer à cet élément de l'Escadron de gendarmerie. Il s'ensuit une altercation, qui alerte vite d'autres éléments de la gendarmerie qui étaient dans le camp. Ceux-ci, croyant leur compagnon en difficulté avec les Frci, viennent à sa rescousse. La tension monte, mais les gendarmes finissent par obtenir le repli des militaires. Ces Frci, certainement frustrés, retournent sur leur base, non pas pour y rester, mais pour s'armer et venir régler les comptes aux éléments de l'Escadron. Rocket RPG7, Grenade offensive, Kalachnikov constituaient, selon cette source militaire, l'arsenal d'attaque contre les gendarmes. « On a entendu des détonations d'armes lourdes, et c'était la débandade totale. Les gens ont fui croyant revivre les affrontements de la crise post-électorale », a témoigné un riverain joint par téléphone hier. D'autres sources indiquent par ailleurs que ces deux corps qui cohabitent se regardent en chiens de faïence depuis quelque temps. « Nous sommes sur nos gardes, car ils ne sont pas prêts pour nous, ceux-là. On était venu pour faire du sport dans le quartier et on a vu une voiture foncer sur nous avec à son bord un gendarme. On n'a rien compris, les éléments ont pris peur et certains ont tiré en l'air en sommation », a déclaré un élément Frci , interrogé par le site koaci.com. Du côté des gendarmes, l'on pense qu'il existe une volonté cachée de les désarmer par la force. « Ils veulent nous désarmer mais nous on n'est pas prêt pour ça, on les attend de pied ferme », aurait lâché, toujours selon le même site, un élément de l'Escadron. Tout compte fait, l'affrontement d'hier indique que la tension demeure encore vive entre gendarmes et Frci depuis la crise post-électorale. Cela nécessite que les nouvelles autorités prennent des dispositions rigoureuses pour éviter que l'étincelle du coin n'embrase toute la commune.
Hamadou ZIAO