Front populaire ivoirien / Koulibaly Mamadou veut effacer les traces de Gbagbo : « Il faut changer le nom du parti »

Publié le mercredi 22 juin 2011 | Soir Info - Et revoilà Koulibaly Mamadou…l’iconoclaste, président par intérim du Front populaire ivoirien (Fpi), ex-parti au pouvoir ( octobre 2000- avril 2011). Il vient de remettre le couvert de ses sorties

Koulibaly Mamadou, président de l'assemblée nationale.

Publié le mercredi 22 juin 2011 | Soir Info - Et revoilà Koulibaly Mamadou…l’iconoclaste, président par intérim du Front populaire ivoirien (Fpi), ex-parti au pouvoir ( octobre 2000- avril 2011). Il vient de remettre le couvert de ses sorties

fracassantes contre sa propre famille politique. Il travaille à « désinfecter » le parti des idées que son fondateur lui a imprimées, depuis sa création en 1988 dans un village du département de Dabou. Après son interview, Cf Jeune Afrique N° 2630, du 5 juin 2011, qui a pris à rebrousse-poil tous les « camarades », et qui continue de faire des vagues dans les rangs des militants de l’ex-parti au pouvoir, Koulibaly Mamadou s’attaque maintenant à ce que le parti de Laurent Gbagbo a de fondamental. Son identité et sa doctrine. Se confiant à l’hebdomadaire panafricain où il avait, une semaine plus tôt, dénoncé « les dérives » de son parti liées, entre autres « au clientélisme, à la corruption et au népotisme », l’agrégé des sciences économiques revient à la charge, dans un entre-filet publié cette semaine par le même organe, dans la rubrique « Confidentiel », J.A N° 2632 du 19 au 25 juin 2011. Sur la question, du reste, opportune, de la création de son propre parti, Koulibaly Mamadou lance qu’il n’a pas les moyens nécessaires de le faire. « Je n’ai pas d’argent pour le faire », affirme-t-il. A-t-on forcément besoin des milliards pour créer un parti politique ? S’interroge un observateur. Un parti n’est-il pas d’abord, des hommes, des idées, des textes, un leader pour incarner l’idéologie et une ambition pour ce leader de servir son pays et ses concitoyens au plus haut niveau de l’Etat ? On est donc tenté de croire que le professeur Koulibaly Mamadou dont le « socialisme » est sujet à caution, ne va franchir, d’ici peu, le rubicon, en créant son propre parti, aux couleurs « du libéralisme », comme le Rassemblement des Républicains ( Rdr), du président Alassane Ouattara. « J’ai simplement dit à Miaka Oureto, le secrétaire général du parti, que si les cadres du Fpi souhaitent continuer comme avant, j’arrêterai la politique pour me consacrer à l’enseignement et à la recherche. Mais que, s’ils souhaitent faire évoluer le parti, je suis prêt à les aider. Il faut moderniser nos structures, changer de nom et repenser notre idéologie », soutient Koulibaly Mamadou. Il réclame donc, la « refondation » totale et une mise à plat sans complaisance des structures du parti. Il veut, pour ainsi dire, refaçonner le parti à son image, et, pourquoi pas, à sa taille. Un réformisme qui aura du mal à passer au Fpi. Une approche qui a amené le confrère ( J.A) à se poser une question sur les intentions réelles du président de l’Assemblée nationale et à ouvrir cette brèche : « Et si Koulibaly arrêtait tout » ? Pour sa part, Lazare Koffi Koffi, ancien ministre de l’Environnement et des Eaux et Forêts, dans le gouvernement Aké N’Gbo, dans une interview qu’il nous a accordée ( Cf Soir-Info du 5027 du mardi 21 juin 2011), indique la porte de sortie à Koulibaly Mamadou. « C’est son droit et il ne sera pas le premier. Seulement, s’il veut partir, qu’il le fasse dans l’élégance et non donner l’impression qu’il a eu mission de mains noires de « tuer » le Fpi. Il ne réussira pas. Il ne faut pas qu’il donne de lui, dans l’opinion l’image d’un homme inconstant qui a abandonné ses camarades et surtout Gbagbo et Simone qui l’ont fait, dans les geôles de Ouattara dont il est devenu l’admirateur attitré. S’il part, il ne nous reste qu’à lui souhaiter bonne chance. En toute camaraderie », a déclaré le ministre Koffi Koffi Lazare.. Pour effacer les traces de Laurent Gbagbo à la tête du Front populaire ivoirien ou alors créer son propre parti, Koulibaly Mamadou ne tiendra pas un discours qui se détache de ce qu’il vient de dire à J.A.

Armand B. DEPEYLA