Redressement des grades dans l’Armée : Malgré leur trahison de Gbagbo, les généraux félons, Mangou, Kassaraté, vont perdre leurs grades avec Ouattara

Publié le mardi 21 juin 2011 | Le Mandat - La nouvelle Armée qui se veut véritablement républicaine est en élaboration. Cela passera certainement par le redressement des grades

qui constitue aujourd’hui, après dix années de crise, le talon d’Achille de l’efficacité des forces militaires ivoiriennes. Alassane Ouattara et son Premier ministre sont à la tâche pour trouver une monture digne d’une Armée forte.

Les généraux félons Kassaraté et Mangou, venus rendre visite au Président Gbagbo, début avril 2011.

Publié le mardi 21 juin 2011 | Le Mandat - La nouvelle Armée qui se veut véritablement républicaine est en élaboration. Cela passera certainement par le redressement des grades

qui constitue aujourd’hui, après dix années de crise, le talon d’Achille de l’efficacité des forces militaires ivoiriennes. Alassane Ouattara et son Premier ministre sont à la tâche pour trouver une monture digne d’une Armée forte.

Sur proposition du Premier ministre, ministre de la Défense, Alassane Ouattara, chef suprême des armées, a signé le 14 juin 2011, le décret n°2011-116 portant institution d’une commission de redressement des grades dans les Forces Armées. Placée sous l’autorité du Premier ministre, ministre de la Défense, cette commission est composée d’Officiers Généraux et Officiers supérieurs de la haute hiérarchie militaire, notamment le Général de Corps d’Armée Philippe Mangou, Chef d’Etat-Major des Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire (FANCI), le Général de Brigade Soumaïla Bakayoko, Chef d’Etat-Major des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), le Général de Corps d’Armée Edouard Tiapé Kassaraté, Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale, le Chef de Cabinet Militaire du Premier ministre, ministre de la Défense, le Général de Brigade Michel Gueu. La Commission sera assistée, dans sa mission, des personnalités militaires suivantes : le Général de Division Mathias Doue, ex-chef d’Etat-Major des FANCI, le Général de Division Joseph Ehueni TANNY ex-commandant supérieur de la Gendarmerie, le Général de Brigade Abdoulaye Coulibaly ex-commandant des Forces Aériennes. La mission assignée à ce groupe de haut niveau sera d’examiner la nomination et la promotion dans chaque grade des Officiers, des Sous-officiers et des militaires de rang. De relever les anomalies constatées et de faire des propositions de redressement desdits grades. Un séminaire est prévu à cet effet, dans les jours à venir à Grand-Bassam. Les résultats de ces travaux serviront de base de données pour l’Armée Républicaine dont les nouvelles autorités veulent doter la Côte d’Ivoire. L’Armée ivoirienne, faut-il le rappeler, est fragilisée depuis plus d’une décennie par de profonds dysfonctionnements. Les avancements en grades qui constituent un baromètre important pour non seulement renforcer l’autorité des chefs militaires mais aussi, reconnaître le sens du devoir des soldats. C’est fort de cela que l’attribution des « des barrettes ou étoiles » ne devrait pas se faire sur la base de critères politiques, régionalistes ou ethniques. C’est donc à propos que le Général Mathias Doué, ex-Cema et membre de la Commission de redressement des grades, affirmait suite à la nomination des Généraux par l’ex-Président Laurent Gbagbo en Août 2010, « (…) les grades ne sont pas des décorations ». C’est à dire qu’elles sont octroyées à partir de conditions biens définies. Et cela obéit à une hiérarchisation des responsabilités.

Procédures de nomination, d`affectation ou de mutations des militaires.
Dans l`Armée ivoirienne, les procédures de nomination, d`affectation ou de mutation des militaires sont régies par des textes. Ainsi, les avancements aux grades sont déterminés par le Décret n° 96-578 du 31 juillet 1996. Quant aux mutations et affectations des agents, elles sont réglementées par trois textes de base, notamment, le Décret n° 96-603 du 09 août 1996 portant organisation du commandement dans les Forces Armées Nationales, l`instruction ministérielle n° 389 du 20 janvier 1997 concernant les règles, et la note n° 1729 du 21 juin 1999 relative aux affectations et mutations. Conformément aux textes cités en référence, la responsabilité des nominations aux grades, les affectations ou mutations obéissent à une hiérarchie. Ainsi, du grade de Sous-lieutenant à celui de général, les nominations relèvent du Président de la République ; du grade de sergent-chef à l`Adjudant chef-major, c`est le ministre de la Défense qui est compétent. Enfin du grade de Caporal au Sergent, la responsabilité des nominations aux grades revient au Chef d`Etat-Major des Armées. La sélection des proposables se fait chaque année par une Commission nationale des avancements régie par des textes, dont les travaux peuvent durer plusieurs mois. La Commission étudie les dossiers d`avancement reçus de tous les commandements. Elle fait des propositions depuis le plus petit grade jusqu`au grade de Colonel et elle s`arrête là. Comme conséquence liée à cette limite, les promotions aux grades de Colonel-major et de Général (de Brigade, de Division, de Corps d`Armée) relèvent exclusivement de la compétence du Président de la République, Chef Suprême des Armées. Les affectations et les mutations des agents se font annuellement ou à tout moment lorsque les circonstances l`exigent. Toutefois, en temps de crise ou de guerre, le Chef d`Etat-major des Armées est habilité à procéder aux affectations et mutations des militaires dans les structures opérationnelles, après avis du ministre de la Défense. Mais la question qui demeure cependant, c’est de savoir si cette procédure à été respectée ces dernières années. Difficile de répondre par l’affirmatif, vu les spéculations qu’ont soulevées les derniers avancements en grade effectué par l’ex-Président Laurent Gbagbo le 7 août 2010. La liste de Généraux promus (Armée-Gendarmerie et Police) par ce décret et disponible sur le site www. Fanci.canalblog.com faisait état de 24 hauts gradés militaires. Ce nombre pléthorique d’Officiers au sein de l’Armée a fait dire à plusieurs spécialistes des questions militaires que notre Armée n’était pas loin d’une armée mexicaine ou il y a plus d’Officiers que de soldats. Des voix assez discordantes ont été entendues au sein de la grande muette après ces nominations. Le standard international des avancements au sein d’une Armée est plus ou moins connu. L`avancement des militaires se situe à deux niveaux, l`avancement d`échelon et l`avancement de grade. L`avancement d`échelon se fait à l`ancienneté, sauf certains échelons exceptionnels accordés au choix. Selon le statut particulier du corps auquel ils appartiennent ou sont rattachés, l`avancement de grade se fait à l`ancienneté ou au choix. Le statut particulier peut prévoir que l`accès à tel grade se fait au choix ou, pour les militaires non sélectionnés, à l`ancienneté. Les nominations donc aux grades de Généraux qui sont exclusivement du ressort de chef de l’Etat, chef suprême de l’Armée sont soumises aussi, à ces conditions. Ainsi ces normes internationales prévoient, pour chaque grade supérieur, un critère très précis. Un général de corps d’Armées commande 2 à 3 divisions, soit environ 30000 à 45 000 hommes. Un Général de Brigade a, sous son autorité, une Division de 15000 hommes ; un général de Brigade commande, quant à lui, 2 à 3 brigades, soit 12000 à 18000 ; un Colonel a sous ses ordres un régiment, c’est-à-dire, 2 à 4 bataillons (1 bataillon = 500 à 600 hommes. Autant d’exigences, qui imposent que l’on fasse très attention en attribuant les grades. La Commission de redressement des grades dans l’Armée qui rentre au laboratoire va-t-elle mener ses travaux sur la base du Décret n° 96-603 du 09 août 1996 portant organisation du commandement dans les Forces Armées Nationales, l`instruction ministérielle n° 389 du 20 janvier 1997 concernant les règles, et la note n° 1729 du 21 juin 1999 relative aux affectations et mutations ? A vrai dire, la future Armée républicaine en dépend. C’est pourquoi, les Ivoiriens fondent un grand espoir en cette Commission.

La liste des Généraux encore en fonction :

- Chef d’Etat-major des Armées (Cema), Général de corps d’Armée, Philippe Mangou
- Commandant des forces terrestres, Général de Brigade, Deto Letoh Firmin
- Commandant des écoles des Forces Armées, Zambakro, Général de brigade, Touré Sékou
- Commandant militaire du Palais et commandant de la Garde Républicaine, Dogbo Blé Brunot
- Attaché de défense à l’Ambassade de Côte d’Ivoire en France, Général de brigade, Lohouès Agnéro Camille
- Chef d’Etat-major des Forces Nouvelles, Général de Brigade, Soumaïla Bakayoko
- Commandant militaire de la Primature, Général de Brigade, Gueu Michel
- Commandant des forces aériennes, Général de Division, Aka Kadjo Marc
- Ex- PCA du Fonds de prévoyance militaire, Général de Brigade, Kouabenan Kissi
- Commandant de la Marine nationale, Vice-Amiral, Vagba Faussignaux
- Sous-chef d’Etat-major chargé des Ressources Humaines des Armées, Contre-Amiral, Alla Kassi
-Directeur général des services de santé militaire, Général de Brigade, Gueï André
- Commandant supérieur de la Gendarmerie Nationale, Général de corps d’Armée, Kassaraté Tiapé Edouard
- Commandant en second, Affro Yao
- Commandant du CECOS, Commandant école de Gendarmerie de Cocody, Général de Division, Guai Bi Poin Georges
- Chef d’Etat-major particulier du Palais, Général de division, Touvoly Bi Zogbo
- Commandant du Centre de commandement intégré (CCI), Général de Brigade,
Kouakou Kouadio Nicolas
- Directeur général de la Police Nationale Contrôleur général, Brédou Mbia
-Directeur de l’Inspection générale des services de Police, Contrôleur Général, Gaoussou Ouattara
-Directeur adjoint de l’Inspection générale des services de Police, Contrôleur général, Kouassi Yao
-Membre de l’Inspection, Contrôleur général, Yapo Kouassi, ex-DGPN
- Conseiller du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Contrôleur Général, Lago Daleba Bernard,
-Président de la commission nationale de lutte contre la prolifération des
Armes légères, Contrôleur général Adjoussou Désiré
- Directeur général de l’Office nationale de la protection civile (ONPC), Contrôleur général, Kili Fiacre

BAKASSIEN
NB : Le titre est de la rédaction