Colère des chefs de guerre FRCI après le dernier rapport de Human rights watch les accusant : Chérif Ousmane menace ouvertement le ministre Hamed Bakayoko
Le 07 juin 2011 | IVOIREBUSINESS - L’interview du ministre Hamed Bakayoko publiée le 05 juin sur RFI, après la publication du dernier rapport d’Human right watch sur la
Le 07 juin 2011 | IVOIREBUSINESS - L’interview du ministre Hamed Bakayoko publiée le 05 juin sur RFI, après la publication du dernier rapport d’Human right watch sur la
Côte d’Ivoire, continue de faire des vagues au sein de certains chefs de guerre FRCI qui ne veulent pas entendre parler d’enquête ou de Cour pénale internationale.
Un chef de guerre nommément cité dans ce rapport aurait particulièrement été attentif aux propos du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko à RFI: Il s’agit du célèbre chef de guerre, Cherif Ousmane, com’zone de Bouaké, qui avait dirigé l’expédition punitive à Abobo contre Ibrahim Coulibaly dit IB, pour le neutraliser.
Selon une source, Chérif Ousmane ne comprend toujours pas que son nom soit mêlé a ces rapports de HWR, et aurait ouvertement menacé ses patrons, Guillaume Soro et Hamed Bakayoko, qu’il mettrait désormais dans son collimateur. Et exigerait d'eux qu'ils montrent patte blanche en affichant leur loyauté envers lui dans toutes leurs déclarations.
Jeudi 2 juin dernier, Human Rights Watch affirmait dans un rapport que 149 personnes avaient été tuées à Abidjan par les FRCI fidèles à Alassane Ouattara, depuis le 11 avril, date de l'arrestation de Laurent Gbagbo, et demandait aux autorités ivoiriennes de sanctionner au moins trois commandants de zone, dont Cherif Ousmane.
L’interview d’Hamed Bakayoko avait donc pour Chérif Ousmane, valeur de test en loyauté envers sa personne. Et il le lui aurait fait savoir, selon cette source.
Le ministre, menacé par le redoutable chef de guerre, lui a effectivement apporté des gages au micro de RFI.
Il a royalement blanchi Cherif Ousmane, allant jusqu’à dire que ce dernier était d’une probité morale incontestable, qu’il le connaissait personnellement, et qu’il n’était ni de prêt ni de loin mêlé à ces massacres de Yopougon.
En outre, Hamed Bakayoko s’est montré sceptique quant aux conclusions du rapport de HWR et a prévenu que les témoignages ne suffisaient pas, qu’il lui fallait des preuves tangibles.
Mais conscient de la gravité de ces accusations, le ministre Bakayoko a promis qu’une enquête serait diligentée par la justice et qu’il n’y aurait pas d’immunité si les faits étaient avérés.
Ce dernier point aurait particulièrement fâché Cherif Ousmane et d’autres chefs de guerre, qui ne veulent pas entendre parler d’enquête.
Le gouvernement Ouattara va-t-il reculer devant la menace de certains de ses chefs de guerre qui l’ont porté au pouvoir ? Rien n’est moins sûr. Du rififi dans l’air dans les jours à venir.
Nous suivons de prêt le coup de sang du redoutable chef de guerre Cherif Ousmane, dont l’accès d’humeur peut porter un coup fatal à Ouattara en cas de division au sein des FRCI.
Patrice Lecomte