Côte d'Ivoire: Néocolonialisme - Le sens d’une investiture…

Le 23 mai 2011 par le Temps - Samedi 21 mai dès le matin, toute la ville de Yamoussoukro et même certaines villes ivoiriennes, sont parées aux couleurs nationales. A Abobo par exemple, le grand rond point de la mairie a été érigé en

Alassane Ouattara et Nicolas Sarkozy, le 21 mai 2011 à Yamoussoukro.

Le 23 mai 2011 par le Temps - Samedi 21 mai dès le matin, toute la ville de Yamoussoukro et même certaines villes ivoiriennes, sont parées aux couleurs nationales. A Abobo par exemple, le grand rond point de la mairie a été érigé en

place de joie : écran géant, énormes hauts parleurs pour suivre la cérémonie en direct. A Yopougon, commune martyre s’il en est, c’était par petits mais nombreux groupes avec hauts parleurs et écrans géants. Personne ne veut rater l’événement. Même les deux ponts d’Abidjan ont été parés aux couleurs nationales. L’investiture devient un peu comme la a célébration de la Fête nationale. Pour cause, tous les supporters du nouveau Président, dans les médias, parlent de « libération du pays ». Le plateau des invités est impressionnant : vingt Présidents et Chefs d’Etat dont le Président Sarkozy. « C'est important d'être ici, c'est un symbole pour la démocratie », a dit M. Sarkozy à M. Ouattara qui lui a glissé: « Vous avez vu, tout le monde a dit « merci Sarko », après qu'ils aient serré la main de jeunes supporteurs du président ivoirien » rapporte un journal en ligne. M. Ouattara a besoin de rassurer son mentor. Un vrai lèche bottes !
C’est vrai que la cérémonie et la présence du Président français sont symboliques. Mais pas pour la démocratie qu’il a assassinée depuis longtemps. La résistance des Ivoiriens a en réalité donné de voir le plus long coup d’Etat du monde. La symbolique de sa présence repose donc sur la satisfaction de voir qu’il a enfin terminé le sale boulot et que son poulain qui lui sera redevable à vie, va prendre les rennes de ce petit pays, sous développé mais, oh ! combien riche. Dans l’intérêt de la France. Il n’y a d’autre symbolique, que le message que cette cérémonie envoie aux autres colonies françaises dont la plupart des Présidents était de la fête. A bon entendeur salut pourrait en être un résumé. Gare à celui qui voudra tenter « l’aventure » de Gbagbo. Ils étaient là pour dire leur plein accord avec les méthodes fascistes de la France qui n’a pas l’intention de devenir la colonie de ses colonies. Elle ne les a d’ailleurs jamais lâchées, et n’a pas l’intention de le faire.
Un dernier sens à cette loufoquerie, est que désormais dans nos pays, seule compte la voix de « la Communauté Internationale ».Si nous voulons qu’elle nous suive dans les choix de nos dirigeants, ceux-ci devront être conformes à SA volonté. La gouvernance mondiale pose ainsi la conduite à tenir pour les petits pays. Combien de temps devront nous attendre encore, avant de prendre nos destins en mains, en tant que membres à part entière de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ? Ce que les Ivoiriens ont fait sous la houlette du Président Gbagbo ne se perdra pas dans les sous sols de l’Histoire…

Une correspondance particulière de
El Professor