Scandale/ Présidentielle: Ouattara s’offre une campagne à 10 milliards de Fcfa (15 millions d’euros)

Par IvoireBusiness – Alassane Ouattara engloutit la somme astronomique de 10 milliards de Fcfa (15 millions €) dans sa campagne.

Alassane Ouattara lors de son investiture comme candidat du RHDP au stade Félix Houphouët Boigny d'Abidjan.

Selon radio France internationale et Jeune Afrique, la campagne du candidat Alassane Ouattara à l’élection présidentielle aura englouti la somme astronomique de 10 milliards de Fcfa (15 millions euros). Sans compter les autres sources de financements très diverses et très variées. Des entreprises publiques et privées auraient même été carrément rançonnées. Une source évoque la somme de 500 millions de FCFA par entreprise, du moins les plus grosses.
Et l’un des principaux bénéficiaires de ce juteux pactole serait selon nos informations, le publicitaire Richard Attias, abonné aux grandes messes sur le continent africain, d’Abidjan à Dakar, en passant par Libreville et Brazzaville.
L’organisation de la cérémonie d’ouverture des derniers jeux africains de Brazzaville, c’était lui.
Autre bénéficiaire, l’agence de communication de Ouattara, Voodoo, dirigée par le publicitaire Fabrice Sawegnon.
La cérémonie d’investiture de Ouattara à Yamoussoukro en 2011, c’était lui.
Pour un petit pays comme la Côte d’Ivoire, c’est à l’évidence une campagne présidentielle extrêmement couteuse pour un chef d’Etat sortant, au moment où le contribuable ivoirien tire le diable par la queue du fait de la baisse de son pouvoir d’achat due à la cherté de la vie et à la hausse des prix des denrées alimentaires.
C’est conscient de ces dérapages budgétaires sans précédent que le candidat Alassane Ouattara à consenti à remettre à ses 9 rivaux à l’élection présidentielle du 25 octobre ( élection dont la tenue est de plus en plus incertaine), la somme 150.000 euros (100 millions de FCFA). Une somme sans commune mesure avec les 15 millions d’euros (10 milliards de FCFA) engloutis pour sa campagne.
Un coup d’épée dans l’eau et un geste en trompe-l'oeil car Alassane Ouattara aura déployé tout au long de son quinquennat, un effort surhumain pour asphyxier financièrement ses adversaires politiques pour les réduire au silence, à la mendicité, alors que lui, opposant, était grassement rémunéré par Laurent Gbagbo.
En effet, il recevait au titre d’ancien Premier ministre, la somme de 8 millions de Fcfa tous les mois, aussitôt supprimée dès son accession au pouvoir. Une prouesse.
Et son parti le RDR recevait pas moins de 800 milllions de Fcfa chaque année, au titre de la loi sur le financement des partis politiques, en vertu d’une disposition constitutionnelle.
Le journaliste Théophile Kouamouo du site Mondafrique.com résume bien le paradoxe Ouattara, lequel s’est appliqué à détruire ou à annuler tous les acquis démocratiques de la présidence Gbagbo, alors qu’il en avait été le principal bénéficiaire, avec Henri Konan Bedié: « Stratégie de neutralisation financière
Ouattara s’est appliqué de manière méthodique à couper ses rivaux de toute source de financement. Un très grand nombre de hiérarques du FPI, le parti de Laurent Gbagbo, ont vu leurs comptes bancaires gelés, y compris en l’absence de toute procédure judiciaire contre eux. Mamadou Koulibaly, quant à lui, a été privé de ses indemnités d’ancien président de l’Assemblée nationale, en violation totale des lois en vigueur. Deux proches de Charles Konan Banny, qui disposaient de sommes importantes sur leurs comptes en banque, ont été brièvement jetés en prison et accusés d’enrichissement illicite. Résultat : ils ont préféré quitter le pays, renonçant ainsi à une participation active à la campagne de leur « grand homme ».
Par ailleurs, durant le premier mandat Ouattara, les partis politiques représentatifs n’ont pas bénéficié, contrairement aux usages de l’époque Gbagbo, de financements publics octroyés sur une base légale. La loi de 2004 portant sur le sujet n’a pas été appliquée, et de nouvelles dispositions ont été discutées sans toutefois être votées par le Parlement. Sur Twitter, Mamadou Koulibaly utilisait, le 16 juillet dernier, une image traduisant bien son malaise d’opposant face à l’insurmontable hégémonie du pouvoir : « La démocratie pour ADO, c’est casser les jambes de ses opposants, leur offrir des béquilles et engager la course contre eux ».

Patrice Lecomte