Scandale/ Vœux au chef de l’Etat - Alassane Ouattara se moque des journalistes: ‘‘Votre avenir dépend de vos écrits…’’

Par IVOIREBUSINESS - Alassane Ouattara aux journalistes à l’occasion de leurs vœux au chef de l’Etat ‘‘Votre avenir dépend de vos écrits…’’.

Lundi 12 Janvier 2015. Abidjan. Palais présidentiel, Plateau. Alassane Ouattara aux journalistes ‘‘Votre avenir dépend de vos écrits…’’.

« Votre avenir dépend de vos propres écrits », a déclaré le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara le lundi 12 janvier au palais présidentiel, à l’occasion de la traditionnelle présentation des vœux des journalistes et hommes des médias au chef de l’Etat. Il a poursuivi en disant que "c'est de l'exactitude, de l'objectivité de vos analyses que dépend votre crédibilité ».
Aucune mention des cas de journalistes assassinés ou enlevés.
Alassane Ouattara semblait leur dire clairement que la liberté de la presse n’était pas du tout sa préoccupation, et que c’est des écrits des journalistes que dépendait leur liberté, laquelle ne saurait être garantie par son régime dans un pays où les emprisonnements, enlèvements, et assassinats de journalistes comme le franco-canadien Guy-André Kieffer, Sylvain Gagnetaud, ou Désiré Oué d’IvoireBusiness et de Tomorrowmag, n’ont jamais été élucidés. Les enquêtes sont au point mort, et les criminels et terroristes bénéficient de l’impunité la plus totale.
Malgré cela, le Chef de l’État s’est rendu ce 12 janvier au domicile de l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire à la résidence de France, pour signer le livre de condoléances suite à l’assassinat des journalistes français du journal satirique Charlie-Hebdo par les frères Kouachi, laquelle attaque s’est soldée par douze (12) morts dont dix (10) journalistes et deux (02) policiers.
Pour rappel, Alassane Ouattara n’est jamais allé au chevet d’aucun journaliste ivoirien enlevé ou assassiné.
Cette attitude de deux poids deux mesures des chefs d’Etats africains qui s’émeuvent de 12 morts en France alors qu’ils se fichent royalement des morts qui pullulent dans leur pays, a d’ailleurs été moquée par le Président camerounais Paul Biya dans un tweet daté du 10 janvier 2015: « Mes collègues Africains rendent des hommages aux morts Français mais les morts de chez nous ils s’en foutent. Vous faites honte à l’Afrique », a-t-il tweeté.
Nous y reviendrons.
Serge Touré