Révélations - Pillage du secteur minier au Burkina : Soro et Thierry Tanoh complices du clan Compaoré
Par Lebandama.com - Pillage du secteur minier au Burkina. Soro et Thierry Tanoh complices du clan Compaoré.
á l’affût des informations sérieuses vous propose une enquête d’Africa Mining reprise par le site reporterbf.net sur le pillage des ressources minières du Burkina Faso par le clan Blaise Compaoré avec la complicité de réseaux internes et externes. Il ressort que Guillaume Soro, le président de l’Assemblée Nationale de Côte, ex-chef de la rébellion ivoirienne, Thierry Tanoh, ancien Vice-président pour Afrique subsaharienne, l’Amérique latine et Caraïbes, et Europe de l’Ouest de Société financière internationale, ancien Directeur General de la banque panafricaine Ecobank, actuel secrétaire général adjoint de la présidence de Côte d’ivoire et la Coris Bank de Côte d’ivoire sont partis prenante dans le pillage dans les ressources minières du Burkina.
Révélation !
Au Burkina Faso, pour être du secteur des mines, il faut être du clan présidentiel ou avoir été ministre des mines. Si tel n’est pas le cas, il faut être un proche de la famille présidentielle. Ce sont là, des révélations d’une investigation d’Africa Mining Intelligence paru en avril 2013 sur le secteur minier burkinabè. Tout serait dirigé de main de maître par le locataire de Kosyam, le président du Faso Blaise Compaoré lui-même, et le maître de chœur est son petit frère François Compaoré. Ce sont eux qui gèrent l’or du pays. Mais ils y ont associé des anciens ministres des Mines.
Le secteur minier burkinabè est contrôlé. Une minorité de personnalités gouverne les richesses souterraines nationales. La première certitude reste qu’il faut être un ancien ministre des mines du régime. La seconde est qu’il faut avoir entretenu des relations familiales avec les Compaoré. Hey oui ! La réalité est là. La suspicion est maintenant une réalité. Ils sont donc des anciens premiers ministres et ministres en charge des mines, des membres rapprochés ou éloignés, des amis de la famille, etc. Selon Insiders mining, les têtes d’affiche sont au nombre de 24. Le numéro 1 de cette longue liste de ceux qui dominent les mines, c’est le Président Compaoré lui même. C’est lui qui avalise toutes les décisions. Il est le Premier des Burkinabè. Il occupe donc sa place dans le secteur minier. Et il joue ce rôle jusqu’à la lie au point d’avaliser une sorte d’accaparement des richesses minières au profit de sa famille et de ses amis. Le second patron des mines est comme le dit, le rapport, « l’influent petit frère » de Blaise Compaoré.
Blaise Compaoré et sa famille règnent donc sur le secteur minier. Le petit frère est jugé comme le chantre de la chorale. C’est lui qui donne le ton, les temps d’entrée en scène et la durée des interventions. Il suffit de dire un mot plus haut que l’autre et votre messe est dite. Voilà comment tout tourne autour des Compaoré. François Compaoré est le premier donc des Compaoré qui gèrent les ressources minières nationales et il en donne à qui le mérite. On le retrouve dans toutes les sauces au goût minier du Burkina Faso. Conseiller économique de son grand frère, François Compaoré est incontournable dans tous les dossiers d’affaires, surtout ceux qui concernent les mines. C’est lui également qui rencontre à tour de rôle les investisseurs et c’est à lui que ces derniers rendent compte pour son grand frère.
Personne ne peut avoir accès au « Boss » Blaise Compaoré, ce qui est rare surtout, sans être introduit par François Compaoré. En plus du secteur minier, le réseau économique de François Compaoré va du Burkina Faso à la Côte d’Ivoire. Les affaires étaient florissantes du temps de la crise au Nord de la Côte d’Ivoire. Dans ce pays, l’un de ses proches, Drissa Nassa, PDG de Coris Bank, y a implanté une Agence. D’autres amis de François Compaoré ce sont les Kanazoé (les fils de feu Oumarou Kanazoé et Inoussa Kanazoé) qui se retrouvent dans l’or, le ciment, une matière première incontournable dans les mines.
Selon la rédaction d’Insiders Mining, François Compaoré est dit être « l’oreille et la voix de son frère aîné ». Pour réussir son action de domination, le petit frère du « Boss » travaille en étroite collaboration avec le ministre des Mines et de l’Energie, Salif Lamoussa Kaboré, son collègue en charge du Commerce, Arthur Kafando, et un autre homme d’affaires, Mohamed Sogli Pangueba, qui officie dans les puits et forages. Chevalier de la légion d’honneur , un titre qu’il a acquis à la résidence de la France, le 15 décembre 2011, Salif Lamoussa Kaboré connaissait presque la totalité des responsables des sociétés minières et des directeurs du secteur minier bien avant même d’intégrer le ministère.
Parmi ces derniers, il y a Pascal Diendéré, nouveau directeur des mines, qui a dirigé le BUMIGEB pendant une dizaine d’années. Ses soutiens à lui sont de sa propre famille, la famille Diendéré. C’est Pascal Diendéré qui a remplacé l’actuel député du CDP, Jean Léonard Compaoré, au poste de Directeur général des mines. Celui-là n’est pas de la famille mais il est leur homme de confiance : Djibrina Barry , ancien ministre des Mines. Il est appelé «Monsieur Investissement » de Blaise Compaoré. On retrouve ses traces dans le projet du manganèse de Tambao, de l’ancienne mine d’or de Poura. Il est dit également être très proche de Idrissa Nassa, PDG de Coris Bank International.
Au niveau international, Djibrina Barry trinque avec l’Ivoirien Thierry Tanoh, ancien vice-président de la Société Financière Internationale. L’enquête n’explique pas pour le moment le rapport de l’ivoirien dans le secteur minier ivoirien. Mais son éviction à la tête de Ecobank révèle davantage un coin de voile sur la moralité de ce fonctionnaire international qui ne finira pas de surprendre.
L’un des militaires du sérail, c’est le Général Gilbert Diendéré, chef d’Etat-major particulier du président du Faso. Dans les mines, il a de nombreuses amitiés. La première est celle qu’il entretien avec Sayouba Sawadogo de la Société d’achat et de vente d’or (SAV’OR), fils du Passoré. Gilbert Diendéré est la courroie de transmission entre les fils du richissime Oumarou Kanazoé. Mais il convient de préciser que les fils de Kanazoé se sont lancés eux aussi dans l’or. Deux des enfants de Kanazoé ont actuellement trois sociétés d’exploitation minière à eux seuls. Ce sont : Afrique circuit, Roun Mining pour Arouna Kanazoé et Kanazoé Mining pour Ali Kanazoé.
Les tentacules du Général vont également au plan international. Il est proche du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro. Ce dernier dispose d’importantes richesses au Burkina et le Général est chargé d’en assurer la surveillance, selon la rédaction de Africa Mining. Mais pour ne pas se montrer trop visible dans les affaires, il en laisse la gestion à son cousin, Hyppolite Diendéré, et surtout à son épouse Fatoumata Diendéré, 2e vice présidente de l’Assemblée nationale, révèle toujours l’investigation.
Les autres, personnalités et leurs réseaux
Les résultats de l’investigation font ressortir que Dakar Djiri, Secrétaire permanent de l’ITIE et ancien ministre de l’Environnement, entretient des rapports réguliers avec l’ancien Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli, l’ex directeur de Cabinet de la Présidence du Faso, Salif Diallo, Laurent Sedego, ancien ministre de l’Agriculture et député à l’Assemblée nationale, etc. Elie Justin Ouédraogo est un super patron des mines, ancien ministre des Mines, actuel président de la Chambre des mines et chef coutumier de Gourcy. PCA de Semafo, il gère la mine d’or de Mana. Il est dit être proche de la Première Dame, Chantal Compaoré. Ses amis sont des responsables et des cadres de sociétés minières.
A côté des vétérans, il y a de jeunes louves qui commencent à montrer de longues dents. On retrouve d’abord, Aminata Lala Yaméogo, fille de Salif Yaméogo et nièce de l’actuel ministre de la Justice. Elle gère la société Floriane Ressources et son époux est conseiller personnel du président du Faso. Quant à son père, c’est un soutien du même président du Faso, dans le milieu des affaires.
Parmi ces jeunes pousses, on compte ensuite Inessa Guenato Badini, la fille de Boureima Badini, ancien ministre de la Justice et représentant spécial de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire pendant la crise. La société de Inessa Guenato Badini, Youma SARL, est actionnaire majoritaire de la Sermis (Société d’exploitation-recherches minières et services). Cette société officie dans le Nord de la Côte d’Ivoire, fief de l’ex-rébellion des Forces nouvelles.
Parmi les autres amis, il y a Adama Kindo, l’homme fort de SOMIKA (Société minière Kindo Adama). C’est lui le «roi de l’orpaillage ». Il détient une vingtaine de titres d’exploitation artisanale et une trentaine de licences d’exploration dans le Nord et à l’Ouest. Aussi, c’est par lui que les hommes du Qatar passent pour se procurer notre or. Son entrée a été facilitée par l’ancien ministre des Mines, Abdoulaye Abdoulkader Cissé. Actuellement, il est bien proche du Premier ministre Luc Adolphe Tiao ainsi que de ses prédécesseurs. Mais le règne de ce roi est concurrencé par Sayouba Sawadogo, son véritable rival.
D’anciens fonctionnaires du ministère se sont reconvertis. C’est le cas de Ouandé Sylvain Domboué, «un fonctionnaire passé au privé », dit le rapport. Il a été le Secrétaire général du ministre Lamoussa Salif Kaboré et est allé se faire embaucher en 2012 comme gérant de la société Ampella Mining Gold. Un autre homme politique, c’est Philipe Ouédraogo, militant du PDS/Metba. Ce dernier a fait ses preuves dans le manganèse. C’est lui « le père du manganèse de Tambao ». Il a des contacts avec Abdoulaye Abdoulkader Cissé, Elie Justin Ouédraogo, Salif Lamoussa Kaboré aussi. Philippe Ouédraogo joue le rôle de consultant en économie, spécialiste des mines. De toutes Ces personnes qui se sucrent dans les richesses minières, le précédent ministre de mines, Abdoulaye Abdoulkader Cissé, joue le rôle de parrain de toutes les sociétés minières
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