Mobilisation pour les institutions : CHARLES BLE GOUDE REUSSIT SON PARI
Le 28 mars 2011 par Fraternité matin - Qui l’eût cru? Au moment où de nombreux Abidjanais ont fui la capitale, craignant des affrontements et des bombardements, craignant une guerre civile, des observateurs se demandaient comment Charles
Le 28 mars 2011 par Fraternité matin - Qui l’eût cru? Au moment où de nombreux Abidjanais ont fui la capitale, craignant des affrontements et des bombardements, craignant une guerre civile, des observateurs se demandaient comment Charles
Blé Goudé allait pouvoir faire le plein de la place de la République. Il a lancé son appel contre vents et marées. Il y a cru. Le résultat est là: des milliers de jeunes, femmes, hommes, vieux, enfants ont répondu à son appel. «Qu’est-ce que Blé Goudé a sur sa langue, pour que ses appels soient aussi entendus et exécutés par des milliers de personnes ? Comment fait- il pour mobiliser tant de monde dans cette période de grave crise?». Autant d’interrogations qui meublaient les causeries entre amis, à la vue du déferlement des jeunes patriotes à la place de la République ce samedi. La commune du Plateau était quadrillée par ces derniers qui avaient érigé de nombreux barrages. Et les forces de d’ordre, mobilisées en grand nombre, se tenaient en arrière-plan pour veiller au grain.
Dans la discipline et l’ordre, les jeunes qui arrivaient par vagues, soit à pied, soit à bord d’autobus, se soumettaient aux fouilles et contrôles. La manifestation étant prévue dans l’après-midi, il n’y avait pas grand monde le matin. «On ne veut pas rater cet événement. C’est l’ultime rassemblement pour réaffirmer à Gbagbo qu’il peut dormir tranquille. Nous sommes là pour le défendre. Qu’il sache que ses enfants le soutiennent», disaient en chœur un groupe de jeunes, tenant en main leurs nattes et des sandwichs emballés dans des sachets. Ils ont rallié le Plateau à pied en provenance de Yopougon. «Pour Gbagbo, on peut tout faire. On offre notre poitrine aux canons de l’Onuci, aux bombardiers de la France, rien ne peut ébranler notre détermination à soutenir un homme, le Woody de Mama et la Constitution», scandait un plus jeune dudit groupe. La cuvette de la place de la République se remplissait au fur et à mesure que l’on approchait de la mi-journée.
Entrée triomphale sur la place de la République
Jusqu’à 15 h, heure annoncée de démarrage de la série de discours, il y avait encore «des trous à boucher», avant que «le Général» ne monte sur le podium. «Le général ne viendra que lorsqu’il n’y aura plus de place dans le Plateau», soutient l’un de ses proches que nous avons rencontré à l’hôtel Pullman où étaient basés Blé Goudé et tous les membres de la galaxie patriotique, peu avant leur départ pour la place de la République. Pendant ce temps, les autorités gouvernementales, les responsables des mouvements et partis politiques prenaient place devant le monde qui grossissait à chaque minute. Ils étaient entretenus par les artistes (chantres et autres) que faisaient défiler sur le podium, les deux animateurs. Le président du Front populaire ivoirien (Fpi) est accueilli par des hourras à 16 h. A 16h 30, Charles Blé Goudé quitte sa base pour l’hôtel du District, toujours entouré par ses camarades du directoire de l’Alliance des jeunes patriotes, du président des jeunes du Fpi, Konaté Navigué, de Jean Yves Dibopieu et du président de l’Union des nouvelles générations (Ung), Stéphane Kipré. Ces derniers l’ont devancé à pied sur les lieux. A 16 h55, rassuré par un de ses collaborateurs au téléphone, que le décor était planté, que les autorités était bien en place et que le peuple avait répondu à son appel, le général Blé Goudé, avec son matelas sur l’épaule, pouvait rallier la Place de la République à pied, à partir de l’hôtel du District. Il a été salué comme un roi par de nombreux jeunes qui voulaient le voir passer. Les chasseurs d’images se bousculent devant le leader du Cojep qui lève le poing pour répondre aux salutations de ses admirateurs, tenant solidement son matelas sur son épaule de son bras droit. Après quelque cinq minutes de marche, soit à 17 h, «le général» fait son entrée triomphale sur la place de la République bondée. C’est l’hystérie totale. Les cris, sifflets, les vivats, bref, tout ce qu’il fallait faire pour signifier à Charles Blé Goudé qu’il était très attendu par cette marée humaine. Il fait un tour d’honneur avec son matelas sous les hourras, avant de rejoindre sa place auprès des officiels. Les prestations d’artistes et deux discours (Pascal Affi N’Guessan et Blé Goudé) ont suffi pour mettre fin, aux environs de 19 h, à la partie politique de cette manifestation. Avant la veillée de prière jusqu’au dimanche matin.
GERMAINE BONI
• Adoration et louange pour dire merci au Tout-Puissant pour ses bienfaits
A l’initiative du leader de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, une marée humaine a envahi la place de la République au Plateau à la faveur d’une cérémonie de louange et d’adoration pour le retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire. De la sortie du pont Félix Houphouët-Boigny (en venant de Treichville) à la Sorbone, tous les lieux traversés étaient noirs de monde dans la nuit de samedi à dimanche matin. Blé Goudé qui a veillé avec ses camarades a donné le ton sur le podium en « libérant » en zouglou. Dans cette première partie réservée aux chants profanes, les artistes tels Paul Mady’s, Serges Kassy ont maintenu le public en haleine. Un militaire, ne pouvant contenir sa joie, est monté sur le podium pour se trémousser au rythme d’une chanson de Séri Simplice. Le point culminant de la veillée a été à partir de minuit, les prêches invitant à ne pas instrumentaliser l’islam. Des serviteurs de Dieu ont souligné en substance qu’avec l’Eternel des armées, la victoire est assurée. Car il combat pour la libération totale de la Côte d’Ivoire. Et puisque ce pays est une terre bénie de Dieu, il entrera dans sa destinée prophétique. En devenant une nation prospère. Des prières ont été donc dites pour que cela s’accomplisse. Et que Dieu sauve et délivre la Côte d’Ivoire. Pour ainsi lui ouvrir les pages d’une nouvelle ère. Dans cette perspective, les patriotes ont été rassurés par des servantes de l’Eternel, que le Président de la République Laurent Gbagbo a été désigné pour l’accomplissement de cette prophétie. C’est pourquoi, diront-elles, les uns et les autres ne doivent pas avoir peur. Parce que Dieu est au contrôle de la situation post-électorale. Qui, à leurs yeux, est une traversée du désert obligatoire, mais qui s’achèvera bientôt. Dieu siégeant au cœur de la louange, le public a chanté, dansé avec les chantres tels Koné Fontali, Germain Kaiper, Boniface, Sandrine Droubly pour ne citer que ceux-là. Non sans acclamer le Seigneur pour sa faveur sur le pays. Sous des bâches, l’on pouvait voir des bougies allumées.
Blé Goudé, par la suite, rejoint O’Nel Mala sur le podium qui ne manque pas de lui rendre hommage. En lui montrant son importance dans le combat pour la défense de la souveraineté nationale et des institutions. Le pays a besoin d’ une personne comme lui, n’a-t-il cessé de répéter.
Blé Goudé, pour sa part, a exhorté les uns et les autres à s’éloigner des pratiques inhumaines tel l’égorgement de leurs semblables. « Ce sont des pratiques qui ne sont pas ivoiriennes. Soyez toujours debout. Car il n’y a pas de bonheur sans douleur. Nous avons le temps et les autres ont la montre. Soyez sereins et allez au travail. La guerre finira un jour. Une commission recensera les boutiques abandonnées. Nous allons donner de l’emploi aux jeunes. Les habitants du Golf n’étaient pas sereins à cause de notre rassemblement », a-t-il souligné.
A cette veillée, même des personnes du troisième âge n’ont pas manqué de danser. Les vendeurs de pains et condiments divers, les gérants de cabines cellulaires et des maquis environnants n’ont pas chômé. Volet sécuritaire, les Forces de défense et de sécurité veillaient au grain. Des ministres et d’autres personnalités sont venus apporter leur soutien à Charles Blé Goudé dans le combat auquel il a décidé d’associer le Seigneur.
CHRISTIAN DALLET