Côte d'Ivoire: Gbagbo fait trembler le régime
Par Le Nouveau Courrier - Gbagbo fait trembler le régime Ouattara.
"Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo, loin des yeux loin du cœur", écrivait Christophe Boisbouvier dans Jeune Afrique en décembre dernier. "Côte d'Ivoire : en attendant Gbagbo", écrit-il dans la dernière édition de l'hebdomadaire, en kiosques dès aujourd'hui. "Côte d'Ivoire : l'ombre de Gbagbo", indique la couverture de ce périodique parisien spécialisé sur l'Afrique notoirement proche d'Alassane Ouattara. Qu'est-ce qui a changé pour que la perception de cet auteur et de ce titre changent à ce point ?
Jeune Afrique admet: "En Côte d'Ivoire, Gbagbo fait vendre
Et si, en réalité, les nombreuses "Unes" de JA sur le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) répondaient à des considérations purement "marketing" ? "Curiosité ou sympathie ? Une certitude : Gbagbo fait vendre. En Côte d'Ivoire, la "presse bleue", favorable à l'ancien chef d'Etat, fait de bons chiffres, surtout lorsqu'il apparaît à la une", écrit Boisbouvier. On aimerait savoir si cet effet "Gbagbo à la Une" fonctionne aussi pour JA et à quel point... Dans sa dernière édition, l'hebdo de Béchir Ben Yahmed égrène les éléments qui prouvent que l'ombre de Gbagbo plane toujours sur la Côte d'Ivoire. "Alors que la Cour pénale internationale (CPI) doit se prononcer, mi-juin, sur la confirmation ou non des charges contre l'ex-président ivoirien, ses partisans veulent croire à sa libération prochaine et font flèche de tout bois. Sur les réseaux sociaux, le succès de #BringBackOurGirls ("ramenez nos filles"), le slogan de soutien aux lycéennes du Nigeria, a inspiré une version parodique, #BringBackOurGbagbo ("ramenez notre Gbagbo"). En une semaine, elle a été reprise plus de 3000 fois sur Twitter, selon le site d'analyse de données topsy.com", relève Jeune Afrique. "Dans les meetings où il intervient, Michel Gbagbo attire les foules. "En allant écouter le fils, j'ai l'impression de retrouver le père", souffle une militante"", poursuit l'hebdo. "Autre signe d'une mobilisation des troupes, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire - le fief de Laurent Gbagbo -, l'appel au boycott lancé par le FPI contre le recensement général semble assez suivi. Le gouvernement n'a pas manqué de mettre en garde les auteurs de ce mot d'ordre contre d'éventuelles poursuites judiciaires. Le 8 mai, Pascal Affi N'Guessan, le président du FPI, et trois autres dirigeants du parti ont été auditionnés par la gendarmerie ivoirienne", constate JA. La perspective de la libération du premier président de la Deuxième République inquiète profondément la "Ouattarie". Si elle se confirme, "le pouvoir aura du mal à rester serein", confie à Jeune Afrique un "familier du palais présidentiel". Le RDR, quant à lui, fait du chantage. Un de ses respon- sables dit qu'une telle éventualité "scandalisera les victimes du régime Gbagbo" et qu'une "reprise de la guerre ne sera pas à exclure". Le spectre du retour aux affrontements en cas d'acquittement de l'opposant historique à Houphouët-Boigny. Le RDR en joue depuis longtemps, le bureau du procureur auprès de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, aussi. Et, comme par hasard, avant les "grandes échéances", de mystérieuses attaques naissent çà et là sur le territoire ivoirien...
Par Philippe Brou