18 février 1992: Le TEMOIGNAGE DU MINISTRE DON MELO
Par IvoireBusiness - Don Mello témoigne lors de la cérémonie de commémoration de cette date à Accra au Ghana.
Don Mello se souvient: ‘’ Ce jour de la marche, je suis au troisième rang derrière le président. Nous n’avons pas beaucoup avancé lorsque nous apprenons que des voitures sont incendiées au niveau du palais de justice. Nous sommes surpris car nous n’avions pas encore atteint ce point. Les infiltrés parmi nous commence à lancer des projectiles aux corps habillés qui encadraient la marche. Sur le champ, notre rassemblement est dispersé. Le président est mis en sécurité quelque part et je prends ma voiture pour quitter le lieu.
En route, je suis arrêté à un barrage de policiers qui demandent à contrôler mon identité. J’ai peur car je pourrais me faire prendre mais je tends quand même ma pièce à l’officier. Après avoir jeté un coup d’œil sur ma carte, il me demande :
- Tu es le fils du Dr Don Melo ?
- Oui je suis son fils lui répondis-je
- Il est où ton père ?
- Mon père est au village depuis des semaines
- Ok il a la chance car nous avons reçu l’ordre de tous les tuer.
Et il me laisse partir. En fait, j’avais 33 ans et j’enseignais déjà à l’université, j’étais frêle, pas comme aujourd’hui. Les policiers, ne pouvaient donc imaginer que le ‘’grand’’ Don Melo, président du comité de contrôle du FPI étais un jeune de leur âge. Habitué au PDCI, ils s’imaginaient un homme âgé en costume cravate etc.
A tous les barrages donc, l’on me prenait soit pour son frère ou son fils. C’est ainsi que j’ai pu regagner le domicile du camarade Gbagbo ou étaient déjà présents d’autres dirigeants du parti. Gbagbo absent, Sangaré Aboudramane porté disparu, il nous fallait rapidement arrêter une stratégie’’.
Don Mello
Correspondance particulière de Steve Beko