AFFAIRE TRCI-SAPHIC/ Agoussi Narcisse, porte-parole des planteurs d’hévéa d’Anyama : ‘’Nos préjudices sont évalués à 20 milliards FCFA »
Par Le Mandat - AFFAIRE TRCI-SAPHIC/ Agoussi Narcisse, porte-parole des planteurs d’hévéa d’Anyama évalue le préjudice des planteurs à 20 milliards FCFA.
Les planteurs de la Société africaine pour la promotion hévéicole et l'Industrialisation de caoutchouc (SAPHIC) demandent l’intervention du Président de la République, Alassane Ouattara dans le conflit qui les oppose à la Direction de la société Tropical Rubber Côte d'Ivoire(TRCI). Dans cet entretien, Agoussi Narcisse, porte-parole des planteurs d’hévéa d’Anyama révèle que le préjudice est évalué à 20 milliards FCFA.
Nous avons appris par voie de presse que le chef de l’Etat s’est saisi du dossier TRCI et a instruit le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République à l’effet de mettre fin au conflit qui vous oppose depuis 17 ans à Mr Joseph Désiré Biley.
Pouvez-vous nous faire le point ?
Je voudrais au nom du président du Collectif des planteurs de la SAPHIC Mr Djokou Mobio Paul, dire un grand merci à toute la presse ivoirienne pour tout ce qu’ elle fait pour éclairer l’opinion publique sur cette affaire qui dure depuis 17 ans sans que l’Etat qui a privatisé la SAPH Anguédedou ne soit capable de la régler. Que Dieu vous bénisse. Effectivement, le président de la République, depuis le 27 Juin, nous a écrit pour nous signifier cela. Mais nous n’avons pas encore de retour. Le ministre d’Etat Amadou Gon Coulibaly ne nous a pas encore convoqués. Il connaît très bien ce dossier pour avoir été ministre de l’agriculture. En 2004, il a tranché l’affaire en reconnaissant que les planteurs, voire la Saphic, sont majoritaires dans la TRCI avec 48% de parts contre 32% pour le groupe Singapourien GMG et l’Etat de Côte d’ Ivoire 20%. Maintenant qu’il est aux affaires, il ne doit pas avoir de difficultés pour amener le chef de l’Etat à décider. Nous avons confiance au Président Ouattara qui a toujours respecté sa parole.
Qu’est-ce que vous voulez que le chef de l’Etat fasse concrètement pour vous ?
Nous voulons qu’il intervienne rapidement pour que Mr Joseph Désiré Biley et les Singapouriens du groupe GMG payent les 20 milliards qu’ils nous doivent selon les experts, et nous exigeons aussi le départ de Mr Joseph Désiré Biley à la tête de la société TRCI car il y a 17 ans que nous ne percevons pas de dividendes et ne participons pas aux AG. Pourtant c’est la Saphic qui l’a mis là où il est aujourd’hui. Il est ingrat. Plus grave, il a fait une fraude à la privatisation en violant un décret présidentiel. La SAPH d’Anguededou a été privatisée au profit des planteurs et non pour Biley et ses soutiens. Biley a commis un crime économique car sur les 422 planteurs au départ, près de 300 sont décédés. Qu’il subisse la rigueur de la loi. Si Biley a pu faire tout cela, c’est qu’il a des complices au sommet de l’Etat. Que le chef de l’Etat engage l’audit de la privatisation du CAI d’Anguededou et que les complices soient punis quels que soient leurs rangs. Car il a dit que d’ici à 2020, la Côte d’ Ivoire sera un pays émergent. Il faut donc mettre fin à la corruption et à l’impunité.
Justement parlant de l’audit, où en est-on avec l’audit engagé par les services de Mme le ministre auprès du Premier ministre chargée de l’Economie et des Finances ?
Je rappelle que le succès de ce pays repose sur l’agriculture. Il faut que les gens nous prennent au sérieux. Le 15 Juillet 2013, le DG de l’Economie nous a reçus et a promis aux planteurs que dans 3 mois, c’est-à-dire à la fin du mois de mai, l’audit va prendre fin. Mais aujourd’hui, cela fait 8 mois et plus rien. Pourtant c’est à cause de la rentrée scolaire, qu’en septembre 2012, nous avons voulu marcher sur la primature. Mais l’ancien Premier ministre Ahoussou Jeannot, qui est un homme très sage et sensible aux difficultés du monde rural, nous a exhortés à suspendre notre mot d’ordre de marcher, en instruisant le DG de l’Economie à l’effet de régler le problème. Mais cela fait aujourd’hui un an et rien n’y fit. Nous avons été patients, mais d’ici le 31 octobre, si rien n’est fait, nous marcherons sur le ministère de l’Economie et des Finances pour attirer l’attention du président de la République sur cette injustice faite aux paysans.
Avez-vous un dernier appel à lancer au président de la République ?
Je vends au nom des planteurs dire merci au président Ouattara d’avoir accepté de s’impliquer personnellement dans cette affaire. Nous comptons sur son esprit d’équité et sa rigueur pour mettre fin à ce conflit qui a causé tant de préjudices aux planteurs évalués aujourd’hui à 20 milliards FCFA selon les experts. Que le président de la République prenne ses responsabilités en ce début de la rentrée scolaire particulièrement difficile pour les paysans en réglant au plus vite ce problème comme il a fait pour le cas Hevego.
Entretien du réalisé par B.SORO