Business –France: A la rencontre de Ulrich Yoboué, Expert-comptable et fondateur du cabinet d’Expertise-comptable NY et Associés

Par IvoireBusiness - A la rencontre de Ulrich Yoboué, fondateur du cabinet d’Expertise-comptable NY et Associés.

Lui c’est Ulrich Yoboué. Il est ivoirien de nationalité et expert-comptable de profession. Il est également diplômé de l’école supérieure de commerce de Pau où il a fait un master Audit et Expertise. Il est créateur du cabinet d’expertise comptable NY et Associés basé sis au 187 avenue de Clichy Paris 17e. Cabinet d’Expertise comptable inscrit à l'Ordre des Experts-comptables de Paris et disponible pour tous de même qu'à la disposition de tous. Ulrich Yoboué invite tous à venir pour les consultations, et même des consultations gratuites.
IvoireBusiness l’a rencontré pour vous. Il revient largement sur son parcours et sur son entreprise.

Pourquoi avoir choisi l’expertise comptable ?

J’ai choisi l’expertise comptable pour être assez proche de la vie des entreprises et de leur fonctionnement. Pour être aussi proche des chefs d’entreprise pour leur apporter tout ce qui est conseil en gestion, tout ce qui est appui en terme de législation, que ce soit fiscal ou social, et pour pouvoir leur permettre éventuellement de grandir grâce justement à ces conseils-là.

Vous êtes établi depuis combien d’années ?

Depuis six mois seulement que je suis établi. J’ai fait une dizaine d’années en cabinet d’expertise comptable.
Pourquoi avoir choisi de vous installer à votre propre compte et non continuer à rester en cabinet où vous étiez grassement rémunéré?
Ne s’installe pas qui veut. Il faut déjà avoir la fibre entrepreneuriale. Et je crois que j’ai cette fibre-là, je l’ai d’ailleurs depuis toujours. Et je voulais disposer de mon temps. En dehors de l’expertise, j’ai d’autres projets, mais il fallait que je dispose de mon temps. Donc c’est pour ça que j’ai décidé de me jeter dans cette nouvelle aventure.

Alors six mois après votre installation, quel bilan à mi-parcours pouvez-vous faire ?

Il y a de belles perspectives parce que là on va parler en termes de perspectives. Chaque jour, chaque semaine, il y a de nouveaux clients qui rentrent. Le bouche à oreille commence à faire son effet. Et je que d’ici quelques temps, le cabient sera très bien lancé et sera au-delà de ce que nous avons envisagé.

En termes de portefeuille clients, quel marché visez-vous ? Le marché africain, européen, ou même ivoirien puisque vous êtes ivoirien d’origine ?

En fait, on a tout type de clientèle. Ce n’est pas une clientèle ethnique. Nous sommes donc ouverts à toutes les nationalités, à toutes les religions, etc…

Je suppose que vous allez installer une agence en Côte d’Ivoire ?

Oui le temps pour nous de bien asseoir notre entreprise ici et nous irons en Côte d’Ivoire d’ici peu. Dans un an ou deux.

Très beau parcours. Alors comment devient-on expert comptable ?

C’est un très beau parcours comme vous venez de le dire. Mais c’est un très long parcours (rires…). Il y a ce qu’on appelle la filière classique qui veut qu’on passe par tout ce qui est DPECF. Ce qui est l’équivalent à l’époque du BTS. Il y a le DECF et le DSEF. Ce sont des diplômes intermédiaires avant le DEC. Quand vous avez fini le Dsef, il y a les trois années de mémoire. En termes de durée, il faut compter environ sept ans après le BAC pour les meilleurs.

C’est comme les études de médecine ?

Oui, on n’est pas loin.

Où avez-vous soutenu votre mémoire ?

A Paris à l’INTEC au CNAM.

Vous a-t-il été facile en tant que jeune cadre africain de trouver un emploi ici en France ? On se dit que c’est quand même un cheminement pointu.

Ça n’a pas été facile.

Pourquoi ?

Parce qu’on n’est pas aussi demandé que ça.

Les experts comptables ne sont pas demandés en France ?

Oui.
C’est quand même bizarre ? Il y a quand même beaucoup d’entreprises ?

Oui mais il y a beaucoup de concurrence surtout. C’est-à-dire que vous avez des gens qui sortent des écoles de Commerce, qui sont sur le marché et qui font à peu près les mêmes choses que nous. Qui ont à peu près les mêmes fondamentaux que nous. Vous savez, quand vous prenez rien qu’en comptabilité, vous avez des BTS. Et les BTS postulent à petite main. Ils ne sont pas assez rémunérés comme les experts comptables. Donc le marché est assez fermé. Il est plus simple d’intégrer un cabinet quand vous avez le DESF qui est à peu près l’équivalent d’une maîtrise et de progresser à l’intérieur d’un cabinet, que de sortir avec son diplôme d’expert comptable et trouver du travail. C’est un peu plus compliqué.

C’est une grande surprise pour nous journalistes. On se dit expert comptable il y a du boulot à profusion.

Non c’est un peu plus compliqué que ça.

Parlez-nous un peu de votre parcours ?

Quand j’ai eu le BAC, j’ai commencé par faire des études de médecine.

Ah bon ?

Oui, j’ai commencé par faire des études de médecine à Abidjan à l’université d’Abobo-Adjamé. Et c’est au bout de deux ou trois ans quand on a été renvoyés d’Abobo-Adjamé qu’on s’est retrouvés à l’INSET d’Abidjan.
C’est là que j’ai commencé à faire l’expertise comptable.

Comment ça se passe alors avec les études de médecine ?

Les études de médecine, c’est d’abord le choix des parents. C’était pour faire plaisir aux parents car nous-mêmes on ne savait pas où s’orienter. Après ça n’a pas marché. On a ensuite fait ce qu’on a envie de faire. C’était pour moi l’expertise. Je connaissais des experts comptables.

Vous avez commencé à travailler à Abidjan ?

Non, j’ai commencé à travailler ici. Honnêtement, je reconnais que ça a été plus simple de trouver du travail ici qu’à Abidjan. Ici par contre, il y avait plus de perspectives qu’à Abidjan.

Mais pourtant à Abidjan il y a beaucoup d’experts comptables ?

Il y a les mêmes problématiques à Abidjan quand on sait comment il faut trouver du travail avec les relations etc… C’était un peu plus compliqué. Ici ça a été plus simple. Ça a été difficile certes, mais ça a été plus simple qu’à Abidjan.

De l’INSET, vous décidez donc un matin de vous envoler pour l’Europe ?

Oui. Disons qu’il fallait un peu une touche pratique. Vous étudiez par exemple l’organisation et la gestion des entreprises. On vous parle des entreprises françaises, c’est plus compliqué quand vous êtes loin. On vous parle d’AUCHAN par exemple, c’est plus compliqué quand vous êtes à Abidjan et qu’on vous parle d’Auchan. Je voulais être un peu plus proche de toutes ces réalités pour pouvoir mieux m’imprégner. C’est pour quoi je suis venu ici.

Etant en Côte d’Ivoire, vos travaux pratiques traitaient des entreprises qui étaient en Europe ?

Mais bien sûr. Puisque les diplômes étaient français à la base.

Quand vous arrivez à Paris, qu’est ce qui vous choque ? Y a-t-il une intégration rapide ou il y a un moment de flottement ?

Il y a un moment de flottement bien sûr, comme pour tout le monde. Il y a les réalités qui vous rattrapent.
Je suis arrivé à Paris en 2001. Et quand je suis arrivé, j’avais des difficultés à trouver ne serait-ce qu’un stage. J’étais étudiant à l’INTEC au CNAM. Vous savez ici, quand vous partez aux entretiens, c’est les compétences que vous n’avez pas qu’on vous réclame. C’est toujours comme ça. J’ai donc décidé d’arrêter les études pendant une période et je suis allé en Angleterre pour parfaire mon anglais. Donc j’ai fait six mois. Je suis ensuite revenu en France. Après je suis reparti six mois parce que je trouvais que le niveau que j’avais n’était pas suffisant. Après tout ça, je n’arrivais pas à trouver du travail. J’ai donc eu l’idée de l’Ecole de commerce. J’ai donc fait une école supérieure de commerce. Tout l’argent que j’ai eu en Angleterre dans les petits boulots, c’est cet argent là que j’ai pris pour payer mon école de commerce.

Comment s’appelle cette école ?

C’est l’école supérieure de commerce de Pau où j’ai fait un master Audit et Expertise. Le master, on a l’obligation de vous trouver un stage. J’ai donc avec cet master payé également mon intégration. Il fallait donc être un peu malin pour avancer (rires…).
A partir de là, j’ai pu créer mon histoire en France. Après huit mois de stage de mémoire, j’ai trouvé un cabinet dans la foulée. Puis après, je suis reparti au pays. J’ai tenté l’expérience du retour à Abidjan. Malheureusement ça ne s’est pas bien passé. Je n’ai pas réussi à trouver ce qui me fallait en tant que jeune diplômé.

Pourquoi ?

Peut-être que c’était moi qui avait changé ma façon de voir. Je ne sais pas. Mais je n’étais pas à mon aise. Je ne trouvais pas les gens très professionnels. En tout cas dans les entreprises où j’ai travaillé, je n’ai pas trouvé les gens très professionnels ou je n’ai pas pu m’adapter. Du coup je suis revenu en France après huit mois passés à Abidjan.

C’était en quelle année ça?

C’était en 2006. Je suis revenu et j’ai intégré un cabinet et je suis resté. Puis j’ai changé plusieurs fois de cabinet jusqu’à dernièrement où j’ai eu l’opportunité d’association pour créer un cabinet d’expertise comptable.

Qui est votre associé ?

C’est un expert comptable qui était mon ancien employeur d’ailleurs. On a crée une structure autonome.

Alors en termes de chiffre d’affaires, combien faites-vous, même si je sais que vous n’aimez pas parler d’argent ?

Après six mois de fonctionnement, ça va (rires…). Je n’ai pas à me plaindre. Mais on peut encore faire mieux et on va d’ailleurs s’y atteler.

Quels conseils avez-vous à lancer à tous les jeunes qui voudraient embrasser la carrière d’expert-comptable, qui voudraient réussir comme vous, car pour nous vous êtes un exemple à suivre?

Ce que j’ai à leur dire, c’est qu’il faut sacrifier à ses objectifs. Il faut s’accrocher car ce n’est pas évident. Moi je me souviens que quand j’étais en Angleterre, pour ceux qui ont vécu un peu avec moi en Angleterre, malgré le fait qu’on travaillait, j’avais toujours mes cours avec moi. Quand on rentrait du boulot dans les bus, je bossais un peu. Les gens étaient étonnés, mais je bossais un peu. On est jeune, on peut souvent être attiré par la facilité, mais il faut s’accrocher à ses objectifs. C’est très important.

Votre mot de la fin ? Votre entreprise NW Associés est-elle accessible à tous ?

Nous sommes très ouverts, NY Associés est là pour vous conseiller. On peut partir de l’auto entrepreneur jusqu’au boss de la PME. La porte est ouverte à tous. C’est leur maison. Nous sommes entièrement à leur disposition. Je m’adresse ici aux ivoiriens en particulier. C’est leur représentation. J’ai vu que les ivoiriens entreprennent énormément et qu’ils avaient pas mal évolués. Parce qu’à la base, l’ivoirien n’était pas venu rester en France. Mais avec les derniers événements, les gens sont devenus plus sédentaires donc entreprennent un peu plus en Europe. Je les invite à venir nous voir pour les consultations. Déjà, on peut même leur faire des consultations gratuites. Nous sommes au 187 avenue de Clichy Paris 17e.

Vous n’êtes pas trop cher ?

Non non, il y a tous les prix (rires…). Ça dépend des prestations. On leur fait un devis immédiatement.

Propos retranscris par Catherine Balineau

Contact direct: ulrichyoboue.ny@gmail.com
06 27 34 93 47