Produits pétroliers / Risque de hausse du coût du gas-oil : Ouattara veut «lâcher» les transporteurs…
Publié le mercredi 03 avril 2013 | Le Temps - Risque de hausse du coût du gas-oil.
Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara est venu annoncer sur les antennes de la Rti, le dimanche 31 mars 2013, une réduction du coût de produits pétroliers, applicable sur toute l’étendue du territoire national, à compter d’hier lundi. Qui selon, «lui rentre dans le cadre des efforts du gouvernement à «trouver des solutions en vue de soulager les ménages». Aussi, «le prix de la bouteille de gaz B28, auparavant fixé à plus de 18 mille, passe désormais à 13.000 Fcfa. Quant au coût des bouteilles de gaz B12 et B6, il reste maintenu respectivement à 5.200 et 2.000 Fcfa. En outre, le Gouvernement a décidé de l’uniformisation du prix du gaz domestique sur toute l’étendue du territoire, en subventionnant le coût du transport. Quant au litre de l’essence (Super sans plomb), il passe de 792 à 782 Fcfa». Soit ! Mais au fond, les petits ménages n’ont vraiment pas à applaudir cette nouvelle, car les prix du rechargement des bonbonnes de gaz B12 et B6 restent inchangés. Alors que ce sont ces formats de bouteilles qui sont les plus utilisés par le gros contingent des ménages économiquement faibles et moyens en Côte d’Ivoire. En outre, une autre information de taille que les ivoiriens devraient analyser entre les lignes, annoncée par le ministre Adama Toungara, c’est «l’ajustement automatique du coût des produits pétroliers en Côte d’Ivoire, en fonction des cours mondiaux». Qui selon les engagements pris par le gouvernement ivoirien devant les institutions de Breton Woods (en tout cas lors de la dernière mission conjointe du Fmi et de la Banque Mondiale, à Abidjan) ce nouveau mécanisme devait entrer en vigueur à partir du 1er Avril 2013. C’est-à-dire hier. En effet, selon des sources très crédibles, ce point a été au cœur des échanges entre le gouvernement ivoirien et la délégation du Fmi et de la Banque mondiale. «Si la première, c’est inquiété de l’état d’avancement de l’élaboration du mécanisme automatique de fixation des prix des produits pétroliers dont la mise en œuvre est prévue pour le 1er avril 2013, la partie ivoirienne a annoncée qu’une structure des prix des produits pétroliers a fait l’objet d’une Communication en Conseil des Ministres et sa mise en œuvre a démarré avec l’application des nouveaux prix du butane depuis le 2 janvier 2013. La mise en œuvre totale du mécanisme automatique se fera après l’analyse de son impact social. Des dispositions sont en cours pour une large communication» précise notre source. En claire, après cette sortie du ministre Toungara, les consommateurs et plus particulièrement ceux qui roulent au gas-oil (le transport) devront s’attendre à affronter la réalité du marché international. «Avec la fixation automatique du prix du litre des produits pétroliers à la pompe, les consommateurs ivoiriens auront à faire face aux réalités du marché mondial. Surtout à supporter régulièrement les effets néfastes des fluctuations des cours du dollar et du prix du baril. Si les cours du baril du brut grimpent, le consommateur payera plus cher. En cas de baisse, il payera moins. A noter que hier 1e avril, le prix du baril du brut oscillait entre plus de 55699 Fcfa et plus de 49056 Fcfa respectivement pour le Brent et le Wti. Aussi cette nouvelle donne servira désormais de prétexte au gouvernement pour fuir ses responsabilités face aux revendications des consommateurs. Surtout des transporteurs devant lesquels, il ne peut s’asseoir pour parler d’augmentation…», explique un expert.
Bamba Mafoumgbé