TRIBUNE: DÉCLARATION POUR LA FERMETURE DE LA CPI

Le 12 mars 2013 par Correspondance particulière - UNE INJUSTICE ÉRIGÉE EN JUSTICE PAR LA TERREUR AU SERVICE DU BOURREAU.

Voici une institution dite « internationale » qui se charge de mettre au pas ou de ramener dans les rangs tous les dirigeants africains qui veulent servir de façon loyale leur pays, c’est-à-dire défendre leur population et la protéger de toutes les convoitises et des agressions extérieures. Lorsque ce dirigeant insiste à vouloir le bien-être de sa population, il est menacé d’abord par une division interne sous la forme d’une rébellion, s’il tente de mettre de l’ordre en matant cette rébellion, voilà que survient la menace du procureur de la cour pénale internationale de le poursuivre pour crime contre l’humanité, génocide, viol, assorti d’un mandat d’arrêt international. C’est le cas de la Côte d’Ivoire avec le transfèrement du Président Laurent Gbagbo à la Haye au mépris des procédures que la C.P.I s’est elle-même données, puisque le pays n’avait pas ratifié la convention de Rome au moment de son arrestation et de son transfèrement. C’est une fois à la Haye que le parlement ivoirien va ratifier après coup cette convention pour légaliser une situation de forfaiture et comme on dit «le ridicule ne tue pas », ils ne se sont pas rendu compte qu’en matière pénale les principes de la non rétroactivité et de l’individualisation de la peine sont les règles, article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Ce qui signifie que d’une part, la procureure doit prouver que c’est le Président Laurent Gbagbo qui a lui-même commis les crimes qu’on lui reproche et d’autre part, la ratification au forceps du parlement ivoirien ne change en rien la procédure illégale en cours actuellement à la C.P.I dans le cas qui concerne le Président Laurent Gbagbo. La C.P.I aurait été une juridiction d’équité et de droit que la procédure dirigée contre le Président Laurent Gbagbo aurait été annulée pour vice de forme et manque de preuves dès la première comparution sans attendre la tragicomédie d’une audience de confirmation où d’infirmation de charges pendant une semaine. Jean Pierre Bemba est jugé à huit clos alors que son procès doit être public, les charges retenues contre lui sont sans fondement parce que la cour elle-même les a requalifiées en reportant la séance à deux mois pour mieux peaufiner un habillage juridique.

Il convient de rappeler que la C.P.I s’est donné une nouvelle mission non prévue dans ses statuts concernant les élections en Afrique. D’abord le procureur de la cour pénale fait une menace contre le candidat qui a le soutien de sa population, et lorsque ce candidat remporte les élections, la menace est mise à exécution et s’en suit une inculpation et une campagne médiatique, c’est le cas de Uhuru Kenyatta vainqueur des élections en mars 2013. Dans le cas de la Côte d’Ivoire le gagnant des élections a été transféré à la Haye et le perdant ou candidat malheureux a été installé à coups de bombardement par les hélicoptères de la communauté internationale, il s’agit ici de la France.

Quelle est donc la légitimité de la cour pénale internationale dans le cas des Africains ?

La C.P.I n’a aucune légitimité pour juger les Africains, parce qu’il ne faut pas attendre du bourreau de rendre justice à sa victime. L’histoire africaine ne laisse aucune place à la rêverie, depuis des siècles jusqu’à ce jour l’Europe a commis des crimes et des atrocités qui sont restés impunis et non réparés.
Ces pays ont commis les crimes les plus abominables de l’histoire de l’humanité et ces crimes se sont multipliés depuis le XVI ème siècle, si on prend cette période comme référence pour donner des repères et mieux faire comprendre de quoi il est question. Il y a eu des génocides et des atrocités aussi avant le XVI ème siècle. Mais il convient de partir du XVIème siècle, parce que c’est la date à partir de laquelle les Européens se sont fixés ou sont arrivés dans les autres continents, Afrique, Asie, Amérique, Australie, et faire ainsi le lien entre cette présence et l’ampleur des génocides à partir de ce moment.

Il y a eu le génocide des Africains de la Tasmanie par les Anglais, le génocide fait par les Allemands en Namibie sur la population Herero en emportant les têtes humaines coupées vers l’Allemagne pour des musées et les collections privées, c’est-à-dire dans des familles Allemandes pour servir de décoration jusqu’à ce jour, parce que selon eux ces têtes constituent des œuvres d’art. Le gouvernement namibien a demandé la restitution des corps afin que ces têtes puissent être enterrées dignement. Les Anglais ont fait la même chose au Zimbabwe (1). Les Espagnols ont poussé encore plus loin la cruauté en en faisant un sport en Amérique du sud : ils creusent des trous et enfoncent les corps des Africains dit Indiens jusqu’aux épaules et ensuite se mettent à jouer aux boules avec le reste des têtes humaines (2). Les Belges se sont érigés en spécialistes des mains coupées au Congo, en Côte d’Ivoire, les Français se sont fait une spécialité de coupeurs de têtes. Jusqu’à ce jour, ces crimes n‘ont toujours pas été jugés et restent impunis.
Après ces génocides au corps à corps, les Européens sont passés à une vitesse supérieure avec les essais nucléaires dans le Pacifique, en Algérie et en Australie. Dans ce pays continent qu’est l’Australie les Noirs vivent encore aujourd’hui un calvaire, expropriations de leur terre par les compagnies minières, empoisonnement physique, de l’environnement, et ils sont parqués de force dans des zones non viables. Voici donc un cas de crime contre l’humanité dont la procureure de la Cour Pénale Internationale aurait dû se saisir en faisant des enquêtes sérieuses.

Il est aujourd’hui vital pour le monde africain, au vu de ces siècles de crimes et de ces pratiques d’impunité, de tourner le dos à l’Europe de façon définitive et de se retirer du traité instituant la cour pénale internationale pour les pays qui l’ont déjà ratifié, ceci afin de mettre fin à cette parodie de justice. Le monde africain n’a rien à attendre de l’Europe. L’Europe n’a aucune légitimité juridique et morale pour servir d’exemple en matière de justice. Le monde africain doit forger ses propres règles juridiques pour juger les crimes et les génocides commis sur son territoire et se donner les moyens financiers de les faire appliquer et respecter. L’histoire et les archives permettent aujourd’hui de connaître avec précision les Etats et les personnes impliquées dans ces massacres.

Dorénavant, il faut faire sien, prendre à son compte, le principe d’imprescriptibilité de crime contre l’humanité pour tous les génocides, en rendant ce principe effectif dans les pays africains. Ce principe d’imprescriptibilité implique que les poursuites pour ces actes ne soient pas limitées dans le temps. Ces tribunaux africains ont compétence pour juger tous les crimes de masse sans limite de durée et sans restriction de saisine pour les ayant droits. Chaque pays africain doit mettre en place ce tribunal et juger en fonction de ses propres références de justice et ceci quelle que soit l’époque à laquelle les crimes et les génocides furent commis. Ce tribunal doit désigner ses propres experts et historiens pour éclairer les juges sur l’ampleur des évènements et faire des évaluations sur les réparations qui en découlent. Cette justice et ces réparations vont être le point de départ des nouvelles relations avec les pays européens. Ces rapports vont être basés sur le principe de la réparation dans sa globalité, afin de mettre fin à l’impunité et un terme à la mentalité de la compassion. Ces tribunaux nationaux vont aussi mettre fin à l’hérésie qui consiste à faire juger les crimes par les bourreaux à travers leurs descendants bénéficiaires de cette situation d’impunité, ce qui donne lieu à une injustice à répétition.

Fait à Paris le 11 mars 2013.

Une contribution de Thibeaud OBOU
Consultant en Stratégie & Expert en Organisation
Président de AFRICAINS DU MONDE
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