AFFLUENCE RECORD A LA CPI: DES MILLIERS DE PERSONNES AFFLUENT A LA HAYE POUR L’OUVERTURE DU PROCÈS DE GBAGBO

Le 19 février 2013 par IVOIREBUSINESS – AFFLUENCE RECORD A LA CPI.

Partisans de Laurent Gbagbo à la CPI LE 19 FÉVRIER 2013.

Des milliers de personnes, africains, européens, journalistes, partisans, ou anonymes, affluent depuis ce matin à La Haye, pour assister au procès de Laurent Gbagbo qui s’ouvre aujourd’hui à la Cour pénale internationale.
C’est une véritable marée humaine qui déferle en ce moment sur la CPI, au départ de toutes les capitales européennes, par cars ou par véhicules privés.
Vu l’effervescence, la ville de La Haye risque d’être débordée.
Ils ont tous voulu assister ou apporter leur soutien au Président Laurent Gbagbo, dont le procès entre dans sa phase décisive aujourd’hui.

En effet, Laurent Gbagbo comparaît pour l’ouverture de l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges.
Il est soupçonné par la CPI d'avoir fomenté un "plan" composé notamment de meurtres et de viols pour s'accrocher au pouvoir.
L’audience se poursuivra jusqu’au 28 février prochain, date à laquelle Laurent Gbagbo prendra la parole pendant trente minutes d’horloge.
Le but de cette audience est de permettre aux juges d'examiner si les éléments de preuves rassemblés par l'accusation sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d'un procès.
Premier ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d'être "co-auteur indirect" de quatre chefs de crimes contre l'humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.
Son rival Alassane Dramane Ouattara avait refusé de reconnaître sa victoire électorale à la présidentielle du 28 novembre 2010. Victoire pourtant confirmée par le Conseil Constitutionnel.
Avec l’aide de l’ONU et de la France de Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara s’était autoproclamé Président de la République, en violation flagrante de la Constitution ivoirienne. Puis avait demandé à la France et à l’ONU de bombarder le palais présidentiel de Laurent Gbagbo jusqu’à sa capture, lui, son épouse Simone Ehivet, son fils et ses proches, le 11 avril 2011.
Ce refus de la Communauté internationale de reconnaitre la victoire de Gbagbo, au prétexte qu’il avait déjà fait 10 ans de pouvoir dans un pays coupé en deux par la rébellion des Forces nouvelles de Guillaume Soro, avait alors plongé le pays dans une violente crise longue de quatre mois qui coûta la vie à près de 3.000 personnes, mais 10.000 selon d’autres sources.
Selon la CPI, les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, dans le cadre de ce "plan", selon l'accusation, "revêtaient un caractère généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques".
"Des centaines d'adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou victimes de viols en conséquence de cette politique", selon l'accusation.
Mais selon la défense qui réfute toutes ces accusations, le Président Laurent Gbagbo ne s’est pas battu seul. Il a combattu face à la rébellion des Forces nouvelles muée en Force républicaine par Alassane Ouattara. Il ne devrait donc pas être le seul à comparaître à la CPI. Alassane Ouattara, Guillaume Soro, et les Commandants de zones, devraient comparaître avec lui. Ce qui n’est pas encore le cas.
La CPI joue donc sa crédibilité et sa survie en tant que Cour internationale qui devrait être impartiale. Elle n’a pas droit à l’erreur avec le procès de Gbagbo, car les allégations de Cour politique, et de justice à sens unique, dirigée contre Gbagbo et ses partisans, se font de plus en plus entendre.
De plus, Laurent Gbagbo est très malade, car ayant subi des traitements inhumains à Korhogo par les forces de Ouattara. On parle même d’empoisonnement. Mais la CPI a décidé de poursuivre le proces.

En conséquence, les audiences, adaptées en fonction de la santé de M. Gbagbo se dérouleront de 14H30 à 18H30.
En Côte d'Ivoire, cette audience, reportée à deux reprises, est attendue par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles du président Gbagbo.
La CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Michèle Laffont,
Correspondante permanente aux Pays Bas