TRIBUNE/Procès Gbagbo à la CPI : le CRAN s'interroge sur la légitimité de cette procédure
Le 19 février 2013 par Correspondance particulière - Le CRAN s'interroge.
Communiqué de presse
Paris, le 18/02/13
Alors que va s’ouvrir, le 19 février 2013 le procès de Laurent GBAGBO,
ancien président Ivoirien, devant la Cour Pénale Internationale (CPI), de
nombreuses voix s’élèvent pour s'interroger sur la légitimité de cette
procédure.
En effet, la signature fin 2012 par la Côte D’Ivoire du Statut de Rome,
ne confère pas à la CPI (ni en fait, ni en droit), une compétence de
principe sur le règlement d’un problème Ivoiro-ivoirien. Tous les
problèmes provoqués dans ce pays par les partisans des deux présidents
doivent être jugés en Côte d’Ivoire, par des juges Ivoiriens. Remettant
en cause ce procès, Mme Zuma, présidente de l'Union africaine l'a exprimé
très clairement : « il faut des solutions africaines aux problèmes
africains ».
Par ailleurs, sans vouloir prendre partie pour qui que ce soit, le CRAN
s'interroge sur l'attitude de la CPI qui semble viser en particulier les
dirigeants du sud. En septembre 2012, Desmond Tutu, prix Nobel de la paix,
s'était publiquement étonné que ni George Bush ni Tony Blair n'aient
jamais été ne serait-ce qu'inquiétés par la CPI, malgré les mensonges
allégués pour justifier la guerre en Irak : « dans un monde cohérent,
avait-il indiqué, ceux responsables de cette souffrance et de ces morts
devraient prendre le même chemin que certains de leurs semblables africains
et asiatiques à qui l'on a demandé de répondre de leurs actions à La
Haye ».
Dans ces conditions, le CRAN ne peut que soutenir la voix de Mme Zuma et de
Desmond Tutu, et invite la diplomatie française à s'interroger sur ce
procès en particulier, et sur l'action de la CPI en général.
Une contribution de Guy Samuel NYOUMSI
Vice-président du CRAN
gsnyoumsi@gmail.com
Tel 06 98 97 43 61