"MISSIONS DANGEREUSES ET SERVICES SECRETS":"AU SERVICE DU CONGO"-(entretien du général "N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL")avec "CYRIAQUE MAGLOIRE MONGO DZON")
Le 13 février 2013 par IVOIREBUSINESS - (EDITIONS HARMATTAN ET L'IREA)(Dernière partie).
A droite: le général " N'gouélondelé Mongo Emmanuel".
Dans cette dernière partie, le général de brigade" N'gouélondelé Mongo Emmanuel", (ex chef des services secrets Congolais de 1979 à 1992) lève un coin de voile sur la sécurité d'état Congolaise et lance un pavé dans la mare:("AUCUN PAYS D'AFRIQUE NE PEUT SE TARGUER D'AVOIR EU UN VERITABLE REGARD DANS LES AFFAIRES "D'ELF"(devenu "Total" aujourdhui) OU UN DROIT D'INTERVENTION ET D'INQUISITION"....
(....)"CYRIAQUE MAGLOIRE": Et la Sécurité Congolaise dans tout cela?
"N'GOUELONDELE MONGO E": C'est plutôt par la diplomatie que le Congo prenant la tête de l'OUA en (1986) fournit des efforts considérables contre l'Apartheid. Vous vous souviendrez du fonds "AFRICA" qui est entré dans les annales de l'histoire. La véritable préoccupation était que le "Mossad"(service secret israélien) comme le "BOSS",(service secret sud-africain) pensaient que l'AFRIQUE glissait inévitablement vers une révolution de gauche qui menacerait à terme "ISRAEL" et l'AFRIQUE DU SUD. Ils voulaient l'éviter à tout prix.
"CYRIAQUE MAGLOIRE": Avaient-ils la bénédiction de la CIA dans cette affaire?
"NGOUELONDELE MONGO": Ils n'avaient pas la bénédiction de la "CIA" pour la simple raison que "WASHINGTON" craignait qu'elle ne finisse par compromettre ses efforts pour garder le contrôle du continent noir. Dans les années 80, le "MOSSAD" évoluait avec une efficacité étonnante non seulement en dressant les Chinois contre les Russes, mais aussi en compliquant la vie à la "CIA", au "MI-6" et à d'autres services secrets européens opérant sur le continent. Chaque fois que quelqu'un menaçait la position du "MOSSAD", ce service se lançait dans une contre-attaque imparable en dévoilant les activités secrètes de celui qui le menaçait. Des agents du "MI-6" étaient ainsi démasqués au "KENYA" alors que ceux des services français l'étaient au "ZAIRE"(actuel RDC).
"CYRIAQUE MAGLOIRE": Avez-vous personnellement collaboré, même furtivement, avec des services spéciaux américains ou français? Vous étiez taxé de pro-français à l'époque. Plus clairement, vous est-il arrivé d'être arrivé d'être approché par la "Cia" OU LA "DGSE"?
"N'Gouelondelé MAGLOIRE": Avec la France, nous n'avions pas d'accords particuliers, mais les services secrets nous faisaient bénéficier de stages pour la formation et le perfectionnement des cadres. Il m'est arrivé de demander la possibilité d'obtenir du matériel à deux cadres de la sécurité française, parce qu'ils étaient deux de mes anciens amis gendarmes mais sans suite...
"CYRIAQUE MAGLOIRE":"ELF" a été une sorte d'officine de renseignements travaillant avec la "DGSE", la "DST, les "RG" ET LE "QUAI d'ORSAY", et ce quelques soient les changements de pouvoir en FRANCE ou les manoeuvres de politique franco-française; affirmez-vous qu'il n'y a eu aucun rapport entre l'une de ces structures et la direction générale de la sécurité d'état que vous dirigiez tout au long du règne monopartite de "Denis Sassou Nguesso"? Les rapports entre "ELF" et son régime ont été excellents, tout le monde le sait.
"NGOUELONDELE MONGO E": Entant que direction générale de la sécurité d'état, nous pratiquions le renseignement, nous collectionnions les informations, analysions les situations et évaluions les conjonctures, mais nous n'opérions pas de choix et ne décidions pas. Nous exercions
la surveillance des installations et du personnel "d'ELF", c'est tout. Nous n'intevenions pas dans ce que faisait "ELF", que ce soit techniquement ou politiquement. "D'ailleurs aucun pays d'AFRIQUE ne peut se targuer d'avoir eu un véritable regard dans les affaires ("d'ELF") ou un droit d'intervention ou d'inquisition.
"CYRIAQUE MAGLOIRE": Vous voulez dire que vous n'avez jamais été un relai de la "FRANCAFRIQUE" dans la période du monopartisme. Cela n'est pas imaginable!
"N'GOUELONDELE MONGO E": J'ai été pragmatique en demandant au président "SASOU NGUESSO" de toujours être réaliste, d'entretenir de bons rapports avec la FRANCE, compte tenu de nos liens économiques, monétaires et financiers. C'était sans rapport avec la FRANCAFrique
qui est un néologisme créé par "FELIX HOUPHOUET BOIGNY", et non une doctrine à laquelle on était censé adhérer. Je ne gérais pas les amitiés politiques ou d'affaires du président français, encore qu'à l'époque il y avait un peu plus de discrétion et de mesure.
"CYRIAQUE MAGLOIRE": Le président "SASSOU N'GUESSO" vous garde à la tête de la sécurité d'état jusqu'à l'abolition de cette institution
malgré les pressions contraires des siens; que ressentiez-vous?
"N'GOUELONDELE MONGO E": Tant que cela ne s'adressait pas directement à moi, cela ne me disait rien. J'ai tellement écouté les rumeurs
et spéculations non suivies d'effets que je m'y étais habitué. Si cela est vrai, le président a été à la hauteur. Le
"Sassou" d'hier avait le sens de l'état. Quand il n'était pas d'accord, il ne l'était pas, que voussoyez membre de
sa famille ou non. A l'époque, il faisait l'effort de tout suivre et dirigeait vraiment sans se laisser aller à des
considérations familiales. Il n'était pas aussi faible qu'aujourdhui.
"CYRIAQUE MAGLOIRE": Pourquoi ne le suivez-vous pas dans sa traversée de désert?
"N'GOUELONDELE MONGO E": Il ne m'avait pas appelé, ni fait comprendre qu'il avait besoin de moi.
"CYRIAQUE MAGLOIRE": Comment vous aurait-il appelé?
"N'GOUELONDELE MONGO E": Ecoutez!Je ne pouvais pas m'imposer dans un cabinet ou un entourage politique!
Il faut tenir compte de ce que certaines personnes faisant partie de l'entourage
du président "SASSOU" me considéraient avec hostilité.
(YVES T BOUAZO)(EXTRAIT DE L'OUVRAGE-AU SERVICE DU CONGO-"EDITIONS HARMATTAN" ET "IREA")-(Entretien avec "Cyriaque Magloire DZON)