Invité au 36 ème congrès du Pcf en France: le discours que le Fpi n’a pas pu lire
Le 09 février 2013 par SOIR INFO - le discours que le Fpi n’a pas pu lire.
Michel Amani Nguessan, ancien ministre de l’Education, puis de la Défense, dans le régime déchu de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, a honoré, de sa présence, au nom du Front populaire ivoirien ( Fpî), le 36 ème congrès du parti communiste français, qui s’est tenu à Docks-Aubervilliers près de Paris, du 7 au 10 février 2013. Voici l’intégralité de son allocution qu’il n’a pu, hélas, rendre « viva voice » à la tribune, pour des raisons encore inexpliquées, mais qui peuvent se justifier par un timing très serré de ce congrès. Mais, profitant d’une réception, Amani N’Guessan, a glissé son allocution au secrétaire national du Pcf.
Au nom du Front Populaire Ivoirien (FPI), nous vous exprimons à l’occasion de votre congrès, nos chaleureuses félicitations. Nous voudrions aussi vous remercier de nous avoir invités à votre congrès. Il est évident que cela nous donnera l’occasion de nous enrichir de votre expérience éprouvée dans la lutte pour la libération et l’émancipation des travailleurs en particulier et de l’homme en général sans aucune distinction de race et de pays.
Au regard du contexte international difficile dans lequel votre congrès se tient, vous me permettrez de rappeler le juste combat que vous avez et continuez de mener pour le triomphe des valeurs que nous avons en partage à savoir l’égalité et la fraternité des peuples du monde. De ce point de vue, vous avez une riche histoire dans la lutte pour l’émancipation des peuples coloniaux d’Afrique.
En effet, c’est vous qui avez fourni à ces peuples une grande partie de leurs premiers cadres politiques. C’est encore vous qui avez manifesté la constance de votre soutien aux mouvements de libération des peuples opprimés d’Afrique. En agissant ainsi, vous avez apporté une contribution déterminante et significative à la déstabilisation du système colonial et à la relative libération de nos peuples. Nous ne pouvons donc pas oublier ce rôle joué par les communistes français et qui a permis à nos peuples de réaliser les tâches relatives aux indépendances formelles. Toutefois, l’indépendance réelle n’est pas encore acquise et la crise que la Côte d’Ivoire traverse depuis le 19 septembre 2002 en est la parfaite illustration.
Au cours de cette crise, la droite française et une certaine communauté internationale ont soutenu une rébellion armée qui a fini par évincer du pouvoir d’Etat le 11 avril 2011, le Front Populaire Ivoirien, parti de gauche, dont le candidat a été démocratiquement élu le 23 octobre 2000. Les circonstances de cette épreuve de force restent encore obscures mais le constat que l’on fait est que le fondateur de notre parti, le Président Laurent Gbagbo depuis le 29 novembre 2011 est déporté à la cour pénale internationale (CPI) à la Haye.
Plusieurs de nos camarades sont depuis lors soit en prison, soit en exil, soit encore dans une semi clandestinité. La crise politique ivoirienne continue et se traduit par des exactions diverses. Environs 800 prisonniers politiques, 1500 militaires et assimilés en prison subissent quotidiennement des traitements inhumains. Un régime de droite a été installé en Côte d’Ivoire et pratique une dictature qui étouffe l’expression de toutes les libertés publiques, en particulier la liberté de rassemblement et la liberté de presse.
Aujourd’hui, le Front Populaire Ivoirien est conscient d’avoir en face de lui, un adversaire à multiple visages contre lequel il est obligé de lutter avec courage et détermination. Chers Camarades du parti communiste français, eu égard à vos justes prises de positions dans les conflits dans le monde, nous comptons sur votre inaltérable contribution à l’émancipation des peuples d’Afrique en général, et en particulier à celui de la Côte d’Ivoire. Le Front Populaire Ivoirien est ici parmi vous, animé par le désir d’établir avec vous des liens d’amitié et de solidarité dépouillés de tous préjugés.
Permettez nous de vous renouveler les salutations militantes du Président par intérim de notre parti, Monsieur Miaka Ouretto, de tous ses militants et souligner encore une fois notre joie de participer à votre congrès. Convaincus que nous sommes, que de vos travaux sortiront des conclusions favorables au progrès du peuple français et de l’humanité toute entière, nous souhaitons plein succès au congrès du parti communiste français.
Vive l’unité des forces progressistes dans le monde
Vive le parti communiste français
Je vous remercie. Pour le FPI/ Michel Amani Nguessan (3e vice président)
Le titre et le chapeau sont de la rédaction