Alerte / Intoxication alimentaire : Un réseau de vendeurs inonde le marché de riz avarié
Publié le lundi 21 janvier 2013 | L`Inter - Intoxication alimentaire sur le riz avarié.
Une compagnie suisse d`exportation de riz vers certains pays de l`Afrique de l`Ouest, notamment le Liberia, le Sénégal et la Côte d`Ivoire, fait du blanchiment d`argent. En tout cas, c`est ce que rapporte un journal Libérien, «Heritage», qui note que cette pratique existe depuis cinq ans. Le mode opératoire est bien simple. Le directeur du département riz de cette compagnie fait venir une importante quantité de riz sur le marché ouest-africain ; notamment au Liberia, au Sénégal ou en Côte d`Ivoire. De préférence, du riz blanc qui n`est pas commercialisable et qu`il stocke dans des entrepôts avec l`aide d`un importateur local. Tout le stock du riz reste dans les magasins jusqu`à la pourriture. Une situation qui conduit les parties en présence à empocher de fortes sommes d`argent versées par les assurances, rapporte le journal. ``A travers cette opération, l`assureur, les sociétés de transport maritime et le directeur du département riz de la compagnie suisse se font assez d`argent``, a confié un importateur qui a requis l`anonymat que cite le journal libérien. Ajoutant que ce n`est pas évident que la compagnie suisse en question soit informée des mauvaises pratiques de son directeur du département riz, qui prend toujours le soin de modifier ses rapports financiers. Des anciens dirigeants ouest-africains seraient même trempés dans cette commercialisation de riz avarié. ``Ce directeur a fait cette opération avec des anciens chefs d’État de la sous-région pour camoufler des biens mal acquis``, précise notamment notre source. Le hic dans ce trafic, c`est que les stocks avariés sont souvent déversés sur le marché et destinés à la consommation. Et pourtant, l`article 3 de l`Arrêté 037 MC / CAB du 29 octobre 2011 du ministère ivoirien du Commerce interdit, conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, la détention en vue de la vente ou la mise en vente du riz destiné à l`alimentation humaine ou animale s`il est déclaré avarié, quelle que soit sa provenance ou son origine. En septembre dernier, faut-il le rappeler, 18 tonnes de riz de cette nature ont été saisies dans la commune d`Abobo.
G. DE GNAMIEN