Gbagbo à La Haye, Miaka Ouretto:« Comment Ouattara peut le faire libérer »
Le 09 janvier 2013 par Linfodrome.com - Pour sa première grande sortie depuis son périple qui l’a conduit en France, aux Pays Bas et au Sénégal, Sylvain Miaka Ouretto, ne pouvait pas mieux trouver.
Le président Alassane Ouattara « peut écrire pour demander, au nom de la réconciliation, que son frère lui soit ramené », dit Miaka Ouretto, président par intérim du Fpi.
Il est interrogé par l’organe quasi officiel du Front populaire ivoirien, Notre Voie, dans une interview où le dirigeant politique laisse transparaître, sans fard, la vision de son parti sur la question de la réconciliation : « Si Laurent Gbagbo sort de prison, la réconciliation va passer comme lettre à la poste. C’est une vérité de La Palice. Pour aller définitivement à la paix, il faut que Laurent Gbagbo soit libre ». L’interview proposée, hier, aux lecteurs n’est pas spécialement ingrate en éclairages. Et Miaka Ouretto, président par intérim du Fpi, croit savoir comment Laurent Gbagbo, dans l’attente d’un éventuel procès à La Haye, pourrait sortir de geôle.
C’est Alassane Ouattara qui aurait la clé en main, comprend-on, dans le propos de l’ancien député de Soubré : « … c’est (lui) qui a écrit aux responsables de la Cpi pour leur livrer le président Laurent Gbagbo. Et tout le monde sait comment il a été transféré. Le même chef d’Etat peut écrire pour demander, au nom de la réconciliation, que son frère lui soit ramené. Il peut le faire. On nous oppose chaque fois l’Etat de droit, la justice…On voit tous que la justice brandie par les tenants du pouvoir a montré ses limites. On voit aussi que l’Etat de droit a montré ses limites. Car, pour parler d’Etat de droit, la justice doit être impartiale. On applique strictement les règles de droit. On ne les applique pas de manière partisane comme on le voit en Côte d’Ivoire presqu’au quotidien ».
Le chef par intérim du Fpi argue que la Côte d’Ivoire vit une crise depuis septembre 2002 et si la justice devait être appliquée, « ceux qui ont causé des morts, qui ont fait du tort aux Ivoiriens » devraient être traduits devant la Cpi. « Pourquoi Laurent Gbagbo et certains de ses partisans sont-ils les seuls accusés d’avoir commis des crimes de sang dans la période post-électorale ? interroge Miaka. Que fait-on des crimes commis avant par la rébellion ? Dans quelle catégorie range-t-on les crimes des forces pro-Ouattara en mars 2011 à Duékoué ? Tout le monde voit bien que l’application stricto sensu de la justice pose un problème à Ouattara. Donc, quand c’est comme ça, il faut recourir à une solution politique. Que le président Ouattara recoure donc à une solution politique pour faire revenir son frère, et je dis bien son frère, parce que Laurent Gbagbo est son frère ».
Sur la participation du Fpi aux élections, Miaka Ouretto, a réaffirmé une position globalement connue : « pour aller aux élections, il faut que la preuve soit faite que les Frci sont rentrés en caserne, désarmés et que les dozos ont regagné leur lieu d’origine. Nous allons même exiger que les élections soient sécurisées par les forces régulières que sont la police et la gendarmerie ». Outre la question sécuritaire comme condition à une éventuelle présence du Fpi aux élections, Miaka Ouretto, a évoqué les questions de financement des partis, de recomposition de la Cei et bien sûr de libération de leurs « camarades » détenus « à commencer par le président Laurent Gbagbo ».
Kisselminan COULIBALY