Centrafrique : les rebelles exigent de nouveau le départ du président
Le Monde.fr avec AFP | 31.12.2012 à 14h53 • Mis à jour le 31.12.2012 à 18h52 - LES REBELLES SELEKA EXIGENT LE DÉPART DE BOZIZE.
PHOTO AFP/REUTERS LUC GNAGO. BOZIZE le dimanche 30 décembre 2012 à l'aéroport de Bangui.
La situation semblait s'apaiser en Centrafrique, alors que le président du pays, François Bozizé, a accepté, dimanche 30 décembre, le principe d'une rencontre et d'un dialogue avec la rébellion, esquissant même la possibilité de former un gouvernement d'union nationale. Mais la coalition rebelle du Séléka a répliqué en exigeant le départ de François Bozizé. Une demande accompagnée de menaces, les rebelles affirmant en effet vouloir prendre d'assaut Damara, dernier verrou situé à 75 km au nord de la capitale centrafricaine, Bangui.
CRAINTE D'UN ÉCHEC DES NÉGOCIATIONS
"Bozizé doit partir, c'est clair, on réclame son départ, qu'il quitte le pouvoir", a affirmé à l'AFP un porte-parole du Séléka, Eric Massi. Positionnée à Sibut depuis samedi, la rébellion accuse les forces gouvernementales d'avoir envoyer dans les dernières heures des troupes pour les attaquer, et de commettre des exactions sur les populations civiles et les proches de la rébellion. "Nous en appelons aux forces africaines de maintien de la paix pour qu'elles interviennent immédiatement dans la capitale pour faire cesser les exactions et assassinats de prisonniers, ou qu'elles ne nous empêchent pas de le faire" a ajouté M. Massi.
Le chef de mission de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (Ceeac), en mission de médiation en Centrafrique, a appelé dimanche la rébellion du Séléka à ne pas "franchir" le verrou de Damara, affirmant que "les forces de la Ceeac [positionnées à Damara] sont en état d'alerte maximale". Mais ces nouvelles menaces font craindre un échec des négociations, qui doivent se tenirsous l'égide de la Ceeac à Libreville. Le Congo a d'ailleurs envoyé lundi 120 soldats en Centrafrique pour tenter d'apaiser la situation.
FRANÇOIS HOLLANDE S'ENTRETIENT AVEC FRANÇOIS BOZIZÉ
Dans le même temps, le président français, François Hollande, s'est entretenu par téléphone, lundi 31 décembre, avec son homologue centrafricain, François Bozizé, appelant à "l'ouverture d'un dialogue entre les autorités centrafricaines et toutes les parties en présence, notamment la rébellion". Au cours de cet entretien, le président français a invité M. Bozizé "à engager ce processus dans les meilleurs délais", selon un communiqué de la présidence française.
Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, avait déjà adopté la même ligne, en appelant toutes les parties centrafricaines en conflit à ouvrir "sans délai les négociations prévues à Libreville". "La priorité est plus que jamais au dialogue et à l'arrêt des hostilités", avait déclaré le ministre des affaires étrangères.
Pour Laurent Fabius, "les engagements pris hier par le président François Bozizé vont dans la bonne direction". Le ministre a appelé les autorités centrafricaines "à s'abstenir, dans la capitale, de toute action contraire à l'esprit de dialogue et de paix qu'elles ont manifesté, et les groupes rebelles à garantir la sécurité des populations dans les zones qu'ils contrôlent". M. Fabius a appelé à nouveau les autorités centrafricaines "à garantir la protection de tous les ressortissants étrangers, français et européens".
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