DÉCLARATION DE LA FIDHOP RELATIVE A LA LIBÉRATION PROVISOIRE DE PRISONNIERS POLITIQUES EN CI : « 20 MOIS DE DÉTENTION ARBITRAIRE POUR RIEN ! »
Le 21 décembre 2012 par IVOIREBUSINESS - I/ L’INFORMATION : Le jeudi 20 décembre 2012, un bref communiqué émanant du Ministère ivoirien de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés publiques a annoncé la mise en liberté provisoire de huit (08) personnalités maintenues en détention par le nouveau régime ivoirien depuis le mois d’avril 2011, dans le cadre de la crise postélectorale.
La liste des heureux bénéficiaires de cette mesure est ainsi libellée :
1. Professeur Gilbert Marie AKE N’GBO, Premier Ministre du dernier gouvernement du Président de la République Laurent GBAGBO ;
2. M. Désiré Noël Laurent DALLO, Ministre de l’Economie et des Finances dans ce même gouvernement ;
3. Mme Aya Christine Rosalie ADJOBI née NEBOUT, Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida dans ce même gouvernement ;
4. M. Norbert Zabrabi GNAOUA, Journaliste, anciennement Conseiller Technique du Président Laurent GBAGBO ;
5. M. Basile MAHAN-GAHE, Secrétaire Général de la Centrale syndicale ‘’DIGNITE’’, ancien membre du Conseil d’Administration du BIT et membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
6. M. Jean-Jacques BECHIO, ex-Ministre de la Fonction publique dans un des gouvernements de Feu le Président Félix Houphouët Boigny et ex-compagnon de M. Alassane Dramane OUATTARA devenu l’un de ses farouches opposants ;
7. M. Glofiéhi MAHO, chef traditionnel wê et anciennement chef des Forces de Résistance du Grand Ouest (FRGO) ;
8. Commandant Kouassi DUA, anciennement Aide de camp du Président Laurent GBAGBO.
Suite à cette libération provisoire, la Fondation Ivoirienne des Droits de l’Homme et de la vie Politique (FIDHOP), Section Europe, fait les analyses ci-après.
II/ NOS ANALYSES ET OBSERVATIONS :
Bien qu’il soit heureux de voir ces personnalités recouvrer (enfin) la liberté dont elles ont été abusivement privées pendant environ vingt (20) mois (d’avril 2011 à décembre 2012), la FIDHOP ne peut s’empêcher de soulever les questions essentielles suivantes.
1. Quelles sont les réelles conditions dans lesquelles toutes ces personnalités sont-elles détenues par ce régime ?
Etant entendu que le silence a été certainement imposé aux nouveaux libérés (provisoirement) et vu qu’ils n’évoqueront donc pas de sitôt les tortures et sévices physiques et morales subies, les traitements cruels, inhumains et dégradants dont ils ont été victimes dans les geôles des nouveaux dirigeants, à Katiola, à Bouna, à Odienné, à Korhogo…, en passant par les nombreux sites de tortures d’Abidjan, dont la DST, la FIDHOP demande au Ministre ivoirien de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés publiques et au Chef de l’Etat lui-même d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur cette grave question.
En attendant, devant l’état de santé très préoccupant du Président Laurent GBAGBO, qui nécessite à chaque fois des audiences à huis-clos à la Cour pénale internationale, face aux situations d’alerte de de son fils Michel et de son épouse Simone Ehivet, constamment soignés en secret dans des hôpitaux, et tant que les lieux et les conditions de détention des centaines autres prisonniers ne seront pas rendus public et confirmes aux standards internationaux, la FIDHOP reste plutôt persuadée que toutes ces personnalités maintenues en détention par le régime dictatorial de M. Alassane Dramane OUATTARA sont toutes en danger de mort !
2. Finalement, que reproche le pouvoir actuel à toutes les personnalités mises aux arrêts ? Qu’ont fait les huit (8) d’aujourd’hui par rapport à tous les autres prisonniers politiques pour mériter ce « cadeau de Noël d’ADO » ? Est-ce commettre un crime que de mettre ses compétences reconnues à travers le monde au service d’un gouvernement légitime et légal dans son pays ? Est-ce à dire que toutes les personnalités travaillant actuellement dans les gouvernements-Ouattara devraient être culpabilisées demain, alors que certaines d’entre elles n’ont fait que servir leur pays avec loyauté, même si elles l’ont fait aux côtés de M. OUATTARA ?
Chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien doit le retenir une fois pour toute : les motifs d’arrestation de toutes ces personnalités dites pro-GBAGBO sont tout aussi illégaux et abusifs que les conditions de leur détention. Rien de tout ce qu’on leur reproche n’est juridique ni judiciaire ; tout n’est que politique ! A commencer par le cas du Président Laurent Gbagbo.
Alors, on négocie avec les pauvres prisonniers, on marchande avec eux, on leur fait des chantages, on les menace, etc., dans l’unique but de les amener à reconnaître et à consolider un régime aux abois, qui ne s’exprime que par la violence et par les armes, qui ne sait ni réconcilier les populations, ni garantir la sécurité des personnes et des biens.
Et pourtant, il suffit de gestes concrets et simples pour qu’adviennent définitivement la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire en ce début de l’année 2013.
III/ LES GAGES DE PAIX ET DE DÉVELOPPEMENT POUR 2013 :
Pour cette année 2013, La FIDHOP-EUROPE formule les Vœux suivants, à l’intention du régime que dirige M. Alassane Dramane OUATTARA et ses alliés du RHDP, avec leurs FRCI ; ainsi qu’à la Communauté internationale.
« SI VOUS AIMEZ VRAIMENT LA CÔTE D’IVOIRE ET QUE VOUS SOUHAITEZ SINCÈREMENT SA STABILITÉ ET SA PROSPÉRITÉ EN 2013 ET AU DE-LA, ALORS :
1 LIBÉREZ OU FAITES LIBÉRER LE PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO !
2 LIBÉREZ OU FAITES LIBÉRER TOUS LES AUTRES PRISONNIERS POLITIQUES QUI SE MEURENT CHAQUE JOUR UN PEU PLUS PAR LES TORTURES !
3 METTEZ FIN A VOTRE JUSTICE DES VAINQUEURS !
4 CRÉEZ LES CONDITIONS D’UN RETOUR DIGNE DE TOUS LES EXILES DANS LEUR PAYS !
5 CRÉEZ LES CONDITIONS D’EXERCICE DE LA DÉMOCRATIE ET DE L’ETAT DE DROIT !
ET VOUS VERREZ QUE 2013 SERA UNE BONNE ET HEUREUSE ANNÉE POUR VOUS-MÊME ET POUR TOUS LES HABITANTS DE LA CÔTE D’IVOIRE !!! »
Fait à Paris, le 21 décembre 2012
Dr BOGA SAKO GERVAIS
Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme
de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
Président de la Fondation Ivoirienne pour
Les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) ;
Auteur du livre publié à L’Harmattan en 2007 : « Les Droits de l’Homme à l’épreuve :
cas de la crise ivoirienne du 19 septembre 2002 » et de
« LA GUERRE D’ABIDJAN n’aurait jamais dû avoir lieu », avec pour sous-titre : « Et si M. Sarkozy avait trompé le monde entier sur la crise ivoirienne de 2010 ? » paru en Italie en 2012.
En EXIL en Europe.