Hier à la mairie de Cocody - KKB séquestré par des jeunes patriotes - Comment le leader de la Jpdci a été exfiltré
Publié le vendredi 4 février 2011 | Soir Info - Il est 12 h 31, ce jeudi 3 février 2011, quand nous arrivons à la mairie de Cocody. C’est que quinze minutes plutôt, nous avions reçu l’information faisant état de la séquestration du président de la
Publié le vendredi 4 février 2011 | Soir Info - Il est 12 h 31, ce jeudi 3 février 2011, quand nous arrivons à la mairie de Cocody. C’est que quinze minutes plutôt, nous avions reçu l’information faisant état de la séquestration du président de la
Jeunesse du parti démocratique de Côte d’Ivoire (Jpdci), Kouadio Konan Bertin (KKB), par des jeunes. Une fois sur les lieux, nous constatons que le portail principal est fermé. Idem pour le petit portail. Aucun passage n’est pas permis. De l’extérieur, on remarque une ambiance surchauffée à l’intérieur. Des dizaines de jeunes se montrent menaçants. Certains tentent d’entrer dans des bureaux. D’autres veulent en découdre avec les éléments des Forces de défense et de sécurité (Fds) qui ont investi les lieux. La pluie qui s’abat n’altère pas l’ardeur belliciste des manifestants. Plusieurs personnes nous indiquent que le leader de la jeunesse du « vieux parti » est effectivement dans un bureau de la mairie.
« Nous ne pouvons pas accepter que le Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, Ndlr) lance des appels à la désobéissance civile, des appels de pays mort et que KKB vient faire des papiers à la mairie de Cocody », lance un jeune, visiblement excité. « Si KKB peut venir ici, c’est que le blocus du golf n’existe pas alors », réagit un autre répondant aux initiales de K.A. « Il faut qu’on appelle la Rti pour que KKB dise qu’il reconnaît Gbagbo comme président de la République », exige Kipré B. « Vous les policiers qui le protégez, c’est vous ils tuent. Souvent même, ils tuent des policiers qui n’ont même pas encore touché à leur premier salaire », affirme un manifestant, la gorge nouée de colère. Au même moment, un responsable de la Police arrive. Il a un imperméable en main. Sans perdre le temps, il escalade le portail. Dans la cour, un véhicule de transport de troupes de la
Compagnie républicaine de sécurité 1 (Crs 1) du commissaire Djédjé Gbagro Bertin est positionné. Un autre est à l’extérieur vers une station d’essence. A côté du grand portail, les moteurs d’un véhicule pick up de Police et d’un véhicule particulier de type 4x4 sont en marche. Le nombre de policiers grandit. Notamment vers le grand portail de la mairie. On voit des jeunes policiers en cagoule. Armes au poing. Des jeunes comprennent que les Fds veulent exfiltrer KKB. Ils mettent en garde contre toute tentative d’exfiltration. Vers 13 h, un jeune vient informer les autres que le collaborateur d’Henri Konan Bédié n’est plus à la mairie. « Il vient d’être exfiltré par des policiers. On l’a habillé en treillis et on l’a fait sortir par une autre porte », soutient-il. « Faux ! On est tous ici et on sait qu’il n’y a pas une autre porte par laquelle, on peut le faire sortir », fait savoir D.M. Quelques minutes
après, les policiers commencent à quitter leurs positions de « combat ». « Si KKB était encore là, vous pensez que les policiers allaient bouger », fait remarquer Koffi Kouassi Rémy. Il ne finit pas de parler qu’un manifestant indexe deux policiers comme étant ceux qui ont exfiltré le leader de la Jpdci. Ils viennent du carrefour avant la maison du Pdci (en venant de Saint Jean). Et courent vers le 8ème Arrondissement, situé à côté de la mairie de Cocody. Une source policière informe que le jeune leader a été conduit à la Préfecture de Police au Plateau pour faire sa déposition. Pour être situé, nous appelons sur le téléphone portable de KKB. Il décroche, mais la conversation est difficile. C’est dans la soirée que nous l’avons eu. Finalement. Il confirme avoir été à la mairie de Cocody. A la question de savoir ce qu’il était allé y faire, il n’est pas précis. Tout comme il ne dit pas s’il a été
habillé en treillis ou pas. M. Kouadio Konan reconnaît toutefois que ce sont les policiers qui l’ont exfiltré. « Ça va ! », lâche-t-il.
SYLLA A. et FOFANA Mambé