TRIBUNE: LE PROCÈS DE LAURENT GBAGBO ET LA POLITIQUE DE SARKOZY EN CÔTE D'IVOIRE
Le 29 octobre 2012 par CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE - Lors de sa conférence de presse du 25 avril 2012, le candidat François
Le 29 octobre 2012 par CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE - Lors de sa conférence de presse du 25 avril 2012, le candidat François
Hollande répondit sans détours aux questions de Freddy Mulongo (Reveil FM
International), soucieux de savoir quel serait sa relation avec la françafrique et la France du “fric et des mallettes”: “Une rupture est nécessaire par rapport à des
pratiques qui ont desservi la France et l'Afrique et par rapport à des usages qui n'ont
rien d'acceptable, ni de légal […] Je veillerai donc à ce que les relations à la France
et l'Afrique puissent reposer sur des principes. D'abord celui d'une solidarité que
nous avons, d'une politique que nous pouvons mener à la fois pour l'économie, mais
aussi pour la langue […] sur les régimes eux-mêmes, les règles doivent être aussi
celles de la démocratie et donc je n'accepterai pas des élections qui auront été
frauduleuses. Où que ce soit”. Il releva, entre autres choses, les soubresauts de la
Françafrique que nous voyons tous dans un certain nombre d'instructions judiciaires.
Le refus de concéder à Laurent Gbagbo la liberté provisoire le vendredi 26 octobre en
est la preuve. En Côte d'Ivoire, nous percevons tous ces soubresauts de la
Françafrique à travers les déclarations de certains hommes politiques installés par
l'ex- président français qui continuent de faire l'apologie de sa politique de la terreur,
en affirmant paradoxalement, dans le cadre de la réconciliation entre les ivoiriens,
qu'ils auraient dû tuer le président ivoirien Laurent Gbagbo. Tous ces discours, à la
veille du procès de Laurent Gbagbo visaient à influencer la Cour de justice de la
Haye face à un prisonnier politique célèbre déterminé, une fois libéré, à vivre à
Mama, sur la terre de ses ancêtres. La Cour de justice de la Haye se retrouve par
conséquent pris dans un étau, parce que les autorités politiques ivoiriennes refusent
indirectement d'assurer la sécurité de leur adversaire politique indispensable à l'unité
des ivoiriens. Le but de Sarkosy et de ses partisans est d'empêcher une nouvelle
orientation de la politique africaine décidée par le président Hollande et son
gouvernement dont le but est de mettre tout en oeuvre pour rendre possible une
rupture par rapport à des pratiques qui ont desservi l'Afrique et la France, par rapport
à des usages qui n'ont rien d'acceptable, ni de légal. Libérer Gbagbo c'est mettre fin à
la politique de terreur de la Françafrique, à cette politique d'impunité qui dévore les
fils de la nation, la crème de la population ivoirienne. En permettant la diffusion par
les organisations internationales de dossiers secrets sur les crimes commis en Côte
d'Ivoire par les partisans de la Françafrique, d'Alassane Ouattara, le gouvernement de
Hollande a choisi de mettre tout en oeuvre pour dévoiler ce que cachait réellement
Sarkosy au monde entier. Si Hollande choisit de bâtir les relations entre la France et
l'Afrique sur des principes, Sarkosy avait choisi la voie de la terreur, des crimes, car
sous son gouvernement les ivoiriens ardents défenseurs de leur nation étaient des
ennemis potentiels de la Françafrique. Le président ivoirien Laurent Gbagbo est
devenu, sous le président français Sarkosy, un prisonnier politique, déporté, avant les
élections présidentielles françaises, à la Haye, parce qu'il ébranlait les fondations de
la Françafrique, un système frauduleux qu'incarne aujourd'hui Alassane Ouattara. Le
choix de ce fonctionnaire international par les multinationales, et la droite française
n'est pas le fruit du hasard. Fils de Dramane Ouattara, Alassane Ouattara est
descendant de l'empereur Sékou Oumar Ouattara (1665-1745), fondateur de l'empire
Kong, à cheval sur le Mali, le Ghana, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire. Attaché
aux frontières ethniques chères à la Françafrique et non aux frontières
administratives, cet homme politique atypique proche de la droite française s'est vu
projeté à la tête d'un parti politique, le RDR( Le Rassemblement des Républicains)
qui rime aujourd'hui avec le Rassemblement du Rattrapage ethnique. Devenu
président d'un parti politique sans y avoir vraiment milité, cette figure politique, grâce
à ses origines, devient pour la droite française un élément clé capable de créer les
conditions d'une néo-colonisation de l'Afrique, en restaurant l'empire colonial, en
s'inspirant, en politique, du mimétisme du caméléon dans le but de rassembler autour
de sa personne les citoyens originaires de ces pays, autrefois, dépendants de l'empire
de Kong. Sarkosy, contrairement à certains spécialistes du monde politique, n'a pas
pas perdu les élections face au président Hollande parce qu'il a consacré peu de temps
à sa campagne électorale. Jeune maire, il se prépara déjà à la conquête du pouvoir
quand il célébra le 24 août 1991 le mariage de Dominique Nouvian et de son ami
Alassane Ouattara qu'il installera de force, vingt ans après en Côte d'Ivoire, parce que
de ce dernier dépendrait son rayonnement politique en Afrique et dans le monde.
Malgré sa défaite cuisante, Sarkosy ne démord pas, il fait parler de lui en France, à
travers des sondages et en Afrique par le biais de ses partisans favorables à la
politique de terreur. Ce ne sont heureusement que des soubresauts grâce à la loi
abolitionniste du président Hollande qui invite les gouvernants africains à assumer
pleinement leur responsabilité face à d'éventuelles révolutions que pourraient susciter
les injustices dont seraient victimes leurs populations.
Une contribution d'Isaac Pierre BANGORET
(Écrivain)